Article mis à jour le 6 mai 2021 à 12:14
À l’appel des mouvements catalanistes, ils sont partis de la place de Catalogne pour finir d’exprimer leur colère devant l’hôtel de ville : les anti-nouveau logo de Perpignan étaient quelques centaines à manifester ce 10 avril. Alors que lors des élections municipales, les opposants à Louis Aliot n’avaient su porter une liste commune au premier tour, le nouveau logo réussit le tour de force de réunir la gauche, les écologistes, Les Républicains et d’anciens En Marche contre lui.
♦ Front commun contre le retrait du blason
Le nouveau logo adopté en début de mois par la mairie de Perpignan ne laisse pas indifférent. Quels reproches au nouveau logo ? Son slogan : « Perpignan la rayonnante », au détriment du précédent « Perpignan la catalane ». Les catalanistes de monter au créneau. Outre ce changement de spécificité au profit d’un qualificatif utilisable par n’importe quelle ville, la présence centrale de Saint-Jean-Baptiste a fait grincer les défenseurs de la laïcité. Enfin, c’est surtout l’esthétique du blason qui a fait monter au créneau les plus indifférents à la politique locale. Immédiatement après sa sortie, les déclinaisons se sont multipliées sur les réseaux sociaux. Portant en dérision le nouveau logo de la ville sur la forme comme sur le fond. Relire notre top 15 des détournements du logo de Perpignan.
Étaient notamment présent.es: plusieurs pujolistes du groupe d’opposition municipale « Perpignan pour vous » ; Agnès Langevine, ex-candidate EELV à la mairie ; son conjoint et ex-député socialiste Jean Codognès ; certains élus du conseil départemental ; Joan Nou, président de Agissons Pays Catalan ; ainsi que Jordi Vera, président du mouvement Oui au Pays Catalan et sur la liste du député En Marche aux municipales de 2020.
♦ Ça ne passe pas du côté des régionalistes
Rouges de colère, divers représentants de « Oui au Pays Catalan » et de « Unitat Catalana » ont pris le micro sur les marches de la mairie. Des invectives en catalan et en français à l’attention de la mairie et de son maire Rassemblement National Louis Aliot.
D’apostropher contre « une certaine politique facho » ; et contre une campagne de publicité avec le nouveau logo dans le métro de la capitale française « incitant les parisiens à venir s’installer à Perpignan, alors que nous avons ici déjà bien trop de gens en détresse auxquels il faut s’occuper ; et bien trop de jeunes au chômage ».
♦ De nombreuses missives à destination de Louis Aliot
Les élus municipaux du groupe d’opposition « Perpignan pour vous » ont publié une lettre ouverte à Louis Aliot au sujet de la nouvelle charte graphique. Ils y demandent « l’organisation d’une concertation rapide et large autour de ce sujet« .
Et de critiquer le maire RN : « La municipalité, élue par environ 18 % des habitants majeurs de la ville, ne peut s’arroger tous les droits, elle doit aussi rendre des comptes et écouter les avis divergents« . Et de poursuivre : « Nous vous demandons (…) de poser trois questions simples à l’ensemble des habitants de notre cité catalane :
- Souhaitez-vous le remplacement de Perpignan la Catalane par Perpignan la Rayonnante ?
- Souhaitez-vous que la ville reprenne un blason historique avec saint Jean-Baptiste ?
- Le cas échéant, souhaitez-vous conserver la représentation traditionnelle de saint Jean-Baptiste (avec l’agneau, sa croix et la peau de bête) ?«
Mathias Blanc, ancien colistier socialiste d’Agnès Langevine écrivait sur les réseaux sociaux. « Depuis qu’il est là, le nouveau maire fait ce qui se voit, il communique, il communique, il communique... Mais il oublie l’essentiel : les perpignanais.es. L’adoption d’un nouveau visuel aurait dû être l’occasion de chercher à réunir les habitants d’une ville, que l’on sait, de plus en plus fragmentée. [Le logo] doit être abandonné ».
♦ Un logo et une nouvelle directrice-adjointe de communication
Christophe Lloria, auteur du logo tant décrié, déclarait auprès de notre confrère du journal l’Indépendant avoir été mis en relation avec « la directrice adjointe de la communication, Véronique Lopez ». Pour rappel, cette dernière est la compagne de Louis Aliot. « Je n’ai rien décidé, j’ai juste dessiné ».
Dans la longue interview, le graphiste de Pezilla ne cite que Véronique Lopez et ne fait nullement mention du nouveau directeur de la communication, Arnaud Folch, ex-cadre de la rédaction de Valeurs Actuelles. Le journal d’opinion à la ligne éditoriale fort favorable à Louis Aliot n’a guère soutenu son ancien cadre. Le journal écrivait avec une pointe d’ironie « le succès n’est pas pleinement au rendez-vous« .
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- Arnaud Folch | De Valeurs Actuelles à la communication de Perpignan