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Quartier Saint-Jacques l Faute de réponse de la Mairie, le Préfet interpellé

Quartier Saint-Jacques l Faute de réponse de la Mairie, le Préfet interpellé

Article mis à jour le 28 novembre 2023 à 19:38

Ce 24 février, plusieurs habitants du quartier Saint-Jacques et associations avaient donné rendez-vous en plein cœur du quartier historique de Perpignan. Malgré plusieurs demandes auprès du cabinet de Louis Aliot, ce dernier reste muet. À défaut de retour de la mairie, le collectif Saint-Jacques sera reçu par le Préfet lundi 27 février. Ils entendent faire cesser les destructions dans le quartier et exigent de participer à la rénovation.

Paroles sur l’Agora de Saint-Jacques

Entrecoupés par les chants de coqs et les cris en catalan, Jean-Bernard, Philippe, Fabien, Kamel, Djeloul, David et Yvan disent leur inquiétude. Sur la Place du Puig, qualifiée d’Agora et face à la presse, Jean-Bernard déclare : «face au silence radio de la mairie, nous soulevons ici publiquement nos questionnements et nos inquiétudes.»

Selon Philippe, habitant du quartier depuis 2013, «la mairie nous invite à des réunions. Des réunions où nous devons signer pour attester de notre présence ; mais en parallèle, elle continue à démolir sans rien nous dire ! Ce sont des réunions de façade !»

Pour Djéloul, il est important que la mairie entende. «Nous voulons faire partie intégrante du futur de notre quartier. Nous ne voulons pas être mis à l’écart.» 

Philippe de s’emporter, «il est assez insupportable d’être caricaturés par le maire comme des trublions. Il y a du savoir et des compétences dans les associations et les habitants qui sont ici depuis plusieurs générations !»

David, installé depuis peu dans le quartier, déclare avec son accent british que ces maisons ont la mémoire des familles qui y ont vécu. «Quand une maison tombe, c’est toute une histoire familiale qui s’en va. Les gens qui vivent ici doivent être impliqués. Les habitants demandent à être compris, vus et entendus ! »

Pour Yves, né au 32 rue des farines, «la mairie défigure le quartier et ses souvenirs.» Le gitan d’insister, «ils défigurent aussi le dernier bastion catalan à Perpignan. C’est du vandalisme !»

Le collectif Saint-Jacques attend des réponses du Préfet

Jean-Bernard Mathon, membre de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine artistique et historique roussillonnais (Aspahr) et ancien conservateur du patrimoine de lister les questions qui seront posées au Préfet lors de leur réunion fixée ce 27 février. Selon Jean-Bernard Mathon, la nouvelle mouture du NPNRU* qui devrait être entériné sous peu, aurait été amputée de 30% de son budget initial.

Toujours selon Jean-Bernard Mathon, alors que l’enveloppe du NPNRU de 2019, sous l’ancienne municipalité, était dotée de 100M€, Louis Aliot n’aurait plus que 70M€ pour rénover Saint-Jacques. Le spécialiste d’ironiser sur la faiblesse de la somme eu égard à l’enjeu.

«70 millions, ce n’est rien du tout, à titre de comparaison, c’est le budget du dernier Astérix qui vient de sortir au cinéma !»

Le collectif souhaite aussi avoir confirmation des 44 destructions prévues encore à l’agenda de la mairie. Le collectif Saint-Jacques déclare avoir eu connaissance de 44 destructions d’immeubles à venir, et seulement 19 reconstructions. Au-delà de ces immeubles, le collectif s’inquiète des conditions dans lesquelles les 99 familles concernées seront relogées. Le collectif déclare que certains de ces immeubles ne peuvent être détruits car se trouvant en secteur sauvegardé. Ces démolitions étant illégales, ils en appelant au Préfet afin qu’il fasse respecter la loi.

Les démolitions rue Llucia du jour au lendemain inquiètent le quartier

Depuis le 11 janvier, date où les pelleteuses sont entrées en action pour démolir plusieurs immeubles sans aucune information préalable, il ne se passe pas une semaine sans qu’une polémique vienne alimenter les discussions des habitants du quartier et les associations. Rapports d’expertise, témoignage des propriétaires qui ont vu leur immeuble détruit sans préavis, sont autant d’éléments à charge que la mairie tente de balayer. Or à ce jour, les habitants et les associatifs se saisissent de ces faits pour exiger plus de transparence et surtout un moratoire sur les démolitions dans l’attente d’une réelle concertation.

*NPNRU : Nouveau plan de rénovation urbaine.

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Maïté Torres