Article mis à jour le 24 novembre 2023 à 10:36
Ce 23 novembre se tenait dans le quartier Saint-Jacques de Perpignan une énième réunion de présentation de la nouvelle politique de rénovation urbaine de la mairie de Perpignan. Des «pseudo concertations» selon le collectif Saint-Jacques qui lance un ultimatum à la mairie de Louis Aliot.
Lors de la réunion avec les présentants de la ville, Jean-Bernard Mathon exigeait des réponses. À défaut, l’opposant de longue date à politique de la ville en matière d’urbanisme lançait un ultimatum. Sans retour, le collectif suspendra toute participation aux «ateliers dits de concertation.» Dans un quartier où peu d’habitants se rendent aux réunions, le collectif Saint-Jacques a le mérite d’exister. Sans leur présence aux réunions, quelle légitimité auront ces réunions organisées par la mairie pour justifier de son travail dans l’un des 200 quartiers les plus pauvres de France ?
Mais que demande le collectif et les habitants de Saint-Jacques ?
En clair, le collectif – qui réunit habitants et commerçants du quartier Saint-Jacques – se dit ignoré par la mairie qui prévoit la rénovation de plusieurs sites à Saint-Jacques et notamment celui de l’emblématique Place du Puig. En parallèle de ce projet de reconstruction, le collectif dénonce la poursuite des projets de démolition d’immeubles du cœur historique de Perpignan.
Alors que la mairie a enfin réussi à cartographier la liste des biens immobiliers lui appartenant dans le quartier historique de Perpignan, ses services refusent de communiquer les informations au collectif. Autre point de discorde, le collectif Saint-Jacques exige le détail du plan de financement, l’enveloppe globale, les équipements concernés, les intervenants. «Nous voulons des précisions sur la part de financements déjà engagés et ce qu’il reste à engager.»
Réunion concertation NPNRU au quartier Saint-Jacques en juin 2023.
Selon le collectif, la mairie et l’adjoint en charge de la nouvelle rénovation urbaine, Jean-Yves Gatault, se seraient engagés à organiser une réunion dans laquelle de nouvelles aides devaient être annoncées ; des aides permettant de subventionner 95% des travaux de rénovation. Mais, selon Jean-Bernard Mathon, la réunion ne portait nullement sur nouvelles aides, mais seulement sur les dispositifs actuels. «Nous avons été floués, nous attendons toujours la vraie réunion promise.» L’ultimatum exige également la mise en place de réunions avec l’ensemble des acteurs de la rénovation urbaine (État, Région, Département).
Absence de dialogue et de volet social
Idem au niveau des réunions, selon le collectif, leurs demandes de rencontre avec le maire en personne ne sont jamais satisfaites, et même une réunion aurait été annulée sans motif valable. «Les habitants attendent avec impatience cette réunion avec le maire.» Quid du volet social prévu, lors de toute rénovation, par l’Agence nationale de rénovation urbaine. Dénonçant le désengagement de la mairie auprès de l’association Le Fil à Métisser.
Après un conseil municipal mené sans opposition pour cause d’absence de dialogue, la politique de la ville de Louis Aliot se tiendra-t-elle aussi sans concertation avec ses habitants ?