Article mis à jour le 6 juin 2023 à 09:45
Diffusé sur France 2 le 11 mars 2021, ce documentaire de Tristan Waleckx, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, journalistes d’investigation à Le Monde ou à France Télévisions, revient sur l’affaire Bygmalion. De nouvelles révélations et des témoignages inédits sur cette affaire hors norme sont apportés dans ce documentaire intitulé « Le Secret qui a fait exploser la droite ». Un documentaire retransmis à quelques jours du procès initialement prévu à partir du 17 mars ; mais reporté au 20 mai.
♦ « Le secret qui a fait exploser la droite » – Le Synopsis
En mai 2014, deux ans presque jour pour jour après la défaite de Nicolas Sarkozy, le directeur-adjoint de sa campagne passe aux aveux. Cet homme de l’ombre s’appelle Jérôme Lavrilleux. Selon lui, les comptes du candidat de la droite à l’élection présidentielle de 2012 ont été truqués. Pour cacher des millions d’euros de vraies dépenses, un système de fausses factures aurait été mis en place.
♦ Jérôme Lavrilleux : l’homme qui a tout balancé
Jérôme Lavrilleux, le directeur-adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, choisi par le Président en personne, est désormais présenté comme « le mouton noir de la droite française qui s’est mis au vert ». L’homme, qui a reçu officiellement l’Ordre National du Mérite de la main de Nicolas Sarkozy le 15 octobre 2012, a dévoilé en 2014, sur les plateaux de télévision, le financement occulte de la campagne présidentielle de l’ancien Président. Dans ce document, il confie : « Je choisis de dire la vérité« . Son envie était de briser l’omerta et de révéler au public le scandale de la présidentielle.
Il s’agissait d’un système de fausses factures servant à maquiller les dépenses allant au-delà du plafond autorisé par la loi française ; à savoir 22,5 millions d’euros pour le second tour en 2012. La campagne de Nicolas Sarkozy aurait coûté le double. Jérôme Lavrilleux garantit que ce n’est pas lui qui a mis en place ce système illicite ; mais il ne cite aucun commanditaire.
♦ Franck Attal : l’organisateur chez Bygmalion des meetings de Nicolas Sarkozy
L’Affaire Bygmalion, tient son nom de la société chargée d’organiser les meetings du candidat à sa réélection. Franck Attal, qui ne faisait partie d’aucun clan politique lorsqu’il a endossé le rôle de directeur de la filiale événementielle de Bygmalion, dit avoir « minoré toutes les factures à la demande de Jérôme Lavrilleux ». C’est ainsi que c’est mis en place le système de fausses factures et de double comptabilité. L’homme affirme : « On ne saura jamais qui a été à la Genèse de cette mécanique de financement ».
Pour Franck Attal, toute la classe politique savait mais elle n’assume rien. Au moment de l’enquête en 2014, lors de la perquisition dans les locaux de Bygmalion, c’est lui-même qui a « remis la clé USB aux enquêteurs avec la double comptabilité ». Il confie : « J’en veux à des gens avec qui j’ai travaillé ; des gens qui m’ont demandé des choses, qui m’ont mis dans une histoire qui n’était pas la mienne. »
♦ Un témoignage inédit : celui de Guillaume Lambert
Guillaume Lambert, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy a, pour la première fois, accepté de témoigner. Il affirme : « Tout ce système que Jérôme Lavrilleux a révélé, je n’en ai jamais eu connaissance pendant la campagne ». Puis, il ajoute « J’ai évoqué oralement avec lui la nécessité de piloter finement la fin de la campagne du point de vue budgétaire puisqu’il fallait éviter d’entamer la marge de sécurité. » Le haut fonctionnaire poursuit « C’est l’UMP qui est le bailleur de fonds de la campagne. C’est l’UMP qui fait campagne pour son candidat. Ce plafond de dépenses de 22.5 millions d’euros, tout le monde le connaissait. » Il a d’ailleurs remis aux juges plusieurs documents montrant que l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy avait été prévenue de l’explosion des dépenses.
Pour Brice Hortefeux, en revanche, « À aucun moment, Nicolas Sarkozy a été informé réellement, concrètement, précisément d’une dérive possible ». L’ancien ministre déclare aussi que « Nicolas Sarkozy était convaincu qu’il avait respecté les règles ». Lorsque l’on présente à Claude Guéant le compte de campagne signé de la main de Nicolas Sarkozy avec pour mention « vu et certifié exact le compte de campagne et ses annexes », il déclare que « Nicolas Sarkozy n’a certainement pas vérifié personnellement les comptes ». Jérôme Lavrilleux, quant à lui, affirme « Nicolas Sarkozy sait qu’il signe un compte inexact ». Jean-Louis Debré dit avoir reçu un appel de Nicolas Sarkozy pour lui demander de « fermer les yeux sur les anomalies repérées« .
♦ Pourquoi la rédaction vous le conseille ?
Ce document revient sur l’affaire Bygmalion, mais pas seulement. Il montre aussi le combat politique entre Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé et François Fillon. Les témoignages mettent en lumière les dessous d’une campagne présidentielle souvent rythmée par des coups bas et des arrangements entre hommes.
♦ Ils font l’actualité des documentaires…
Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste de Marie Portolano qui donne la parole à une vingtaine de consœurs, journalistes spécialistes de sport, qui racontent le sexisme dont elles ont été ou sont encore victimes à travers des insultes ou des remarques déplacées.
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