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Procès des indépendantistes catalans – Des heurts et des élus des Pyrénées-Orientales dénoncant un verdict sévère

Le Président du gouvernement Espagnol rend hommage aux exilés de La Retirada - Février 2019 - Collioure et Argeles-sur-Mer-5

Article mis à jour le 12 janvier 2023 à 08:46

Le Tribunal suprême espagnol, la plus haute juridiction espagnole, vient de rendre son verdict à l’encontre des 12 leaders indépendantistes catalans. La décision dévoilée ce jour inflige de lourdes peines de prison, entre 9 et 13 ans pour 9 des 12 accusés. Des accusés condamnés à 100 ans de prison et 90 ans d’inéligibilité cumulés. Les indépendantistes sont jugés coupables de malversation et/ou sédition à l’encontre de l’État espagnol. La cause ? L’organisation de la votation qui s’est tenue en octobre 2017.

La plus lourde peine, 13 ans, est infligée à Oriol Junqueras, numéro 2 de Carlos Puigdemont. Ce dernier, exilé en Belgique depuis 2017, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international réactivé par l’Espagne. Le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, la présidente du Conseil Départemental, Hermeline Malherbe et la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga réagissent.

♦ « Des sentences particulièrement lourdes » pour les indépendantistes catalans

Le maire de Perpignan apporte son « soutien aux hommes et aux femmes qui ont voulu que la voix du plus grand nombre soit entendue ». Lors de la venue de Quim Torra, successeur de Carles Puigdemont, il avait arboré un ruban jaune à la boutonnière. Ruban symbole de soutien à ceux que les indépendantistes catalans qualifient de prisonniers politiques.

Après plus de 4 mois d’audience et 420 témoins appelés à la barre, le procès contre les dirigeants politiques et associatifs catalans s’est achevé en juin 2019. Des peines allant jusqu’à 25 ans avaient été requises. Aujourd’hui, dans un climat à son paroxysme, le jugement rendu est considéré par nombre de politiques et observateurs comme particulièrement sévère. « Des sentences particulièrement lourdes » pour Jean-Marc Pujol et Carole Delga, et « d’une extrême sévérité » pour Hermeline Malherbe.

Pour Hermeline Malhebre, « il n’offre aucune perspective positive et renforce un lourd sentiment d’injustice ». Jean-Marc Pujol écrit via un communiqué : « les désirs des peuples, l’expression de chacun ne doivent être ni étouffés, ni humiliés ».

♦ Des manifestations en Catalogne et des heurts à l’aéroport de Barcelone

À l’annonce du verdict à 9h40 ce matin, des manifestants se sont regroupés dans différents lieux collapsant Barcelone. Vers 14h, les forces de l’ordre décident d’arrêter trains et métros vers l’aéroport. En effet, El Prat est en passe de devenir le point de convergence des manifestants. Dès le début d’après-midi, des images de heurts et de violentes charges policières sont diffusées sur les réseaux sociaux. Comme en témoignent les photos d’un de nos contacts sur place.

À l’origine des blocages du jour, la plate-forme Tsunami Democràtic s’est exprimée dans un communiqué de presse vidéo à 21h00. Une vidéo face caméra de l’ancien joueur et entraîneur du Barca Pep Guardiola. « Une sentence […] attaque directe aux droits de l’homme, au droit de manifestation, à la liberté d’expression ».

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♦ L’appel au dialogue entre Espagne et indépendantistes catalans

Le gouvernement français et l’Europe sont restés particulièrement en retrait dans ce dossier, se contentant de répéter qu’il s’agissait d’une affaire interne à l’Espagne et renvoyant dos à dos les deux parties. De leur côté, nombre d’élus des Pyrénées-Orientales ont choisi d’appeler au dialogue politique. Par la voix du ministre des Affaires étrangères, la France déclare avoir « confiance dans la capacité des autorités espagnoles à surmonter les tensions apparues en Catalogne, dans le respect de l’état de droit et de la démocratie. » Avant de rajouter : « notre pays soutient l’unité territoriale et constitutionnelle de l’Espagne. »

Le sénateur Les Républicains, François Calvet avait avec 41 de ses collègues, signé un manifeste appelant au « respect des libertés et des droits fondamentaux en Catalogne ». Quant à Hermeline Malherbe, elle affichait, sur le fronton de l’Hôtel du département, une banderole de soutien aux élus catalans. Des initiatives qui ont eu pour effet de tendre les relations avec le gouvernement Espagnol.

Carole Delga déclare que « la solution en Catalogne doit être politique. C’est la seule qui amènera l’apaisement nécessaire pour permettre le dialogue et garantir la négociation. Face aux dangers extrémistes, l’Espagne démocratique doit faire le choix d’un dialogue politique afin d’amener une solution pérenne. »

♦ Le verdict du tribunal suprême espagnol prononcé dans un contexte électoral 

Alors que les Espagnols sont à nouveau appelés aux urnes le 10 novembre prochain, la crise catalane reste un des enjeux centraux de la vie du pays. Sur fond de poussée du parti d’extrême droite Vox, qui réclame, entre autres, une plus grande fermeté à l’égard des indépendantistes catalans, l’équation pour Pédro Sanchez, Premier ministre socialiste actuel, est particulièrement difficile. Malgré sa victoire au scrutin du 28 avril dernier, il n’est pas parvenu après 5 mois de tractations à former une majorité de gouvernement. Il a pourtant tenté de négocier avec les Catalans, mais sans résultat.

♦ Le verdict complet à l’encontre des indépendantistes catalans

  • Oriol Junqueras, ancien numéro 2 du gouvernement régional catalan – condamné à 12 ans de prison pour sédition et malversation.
  • L’ancienne présidente du parlement Carme Forcadell – condamné à 11 ans et demi de prison pour sédition.
  • Les responsables associatifs, Jordi Sánchez et Jordi Cuixart – condamnés à 9 ans de prison pour sédition.
  • Joaquim Forn, ancien ministre de l’Intérieur et responsable de la police régionale – condamné à 10 ans et demi de prison pour sédition.
  • Jordi Turull, ancien porte-parole du gouvernement – condamné à 12 années d’incarcération pour sédition et malversation.
  • L’ancien  ancien ministre des Affaires étrangères Raül Romeva – condamné à à 12 années de prison pour sédition et malversation.
  • Le tribunal condamne l’ancien ministre de l’Équipement, Josep Rull à 10 ans et demi de prison pour sédition.
  • L’ancienne ministre du travail – condamnée à 12 années de prison pour sédition.
  • Les anciens ministres du commerce, de la Famille et de la Justice – condamnés à des amendes pour désobéissance.

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