Article mis à jour le 9 juin 2023 à 15:28
Ce lundi 20 mars, le GIEC a publié la synthèse de huit ans de travaux. Une fois de plus, le constat est sans appel : il est urgent d’agir. Les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont conduit au réchauffement climatique. Conséquence : le réchauffement de la planète atteindra 1,5 °C dès le début des années 2030.
Toutefois, le GIEC affirme qu’il est possible de limiter ce réchauffement en accélérant la baisse des émissions. Quelle est la réalité de ce réchauffement climatique dans le département des Pyrénées-Orientales ?
Vagues de chaleur, précipitations extrêmes, sécheresses… Des risques qui s’aggravent
Ce 6e rapport du GIEC met en lumière une augmentation des risques – vagues de chaleur, changement du comportement d’espèces animales, précipitations extrêmes, sécheresses – pour un même niveau de réchauffement par rapport au précédent rapport datant de 2014. D’ici les prochaines années, les risques climatiques et non climatiques vont s’aggraver et se multiplier. Ils seront alors plus complexes à gérer.
Des actions insuffisantes malgré la volonté de la France
La France se déclare prête à agir et à renouveler son engagement. Sur le site du Ministère de Transition écologique et de la Cohésion des territoires, il est rappelé que « la stratégie énergétique repose sur quatre piliers : la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique, l’accélération du développement des énergies renouvelables et la relance de la filière nucléaire française ».
Depuis 2017, les émissions de gaz à effet de serre de la France ont ainsi baissé de 9,6 %. Pourtant, ces actions restent insuffisantes, aussi bien en France qu’au niveau mondial. Seuls 18 pays sont parvenus à réduire leurs émissions pendant plus de dix ans. Les conséquences sont terribles : la planète va gagner 2,5 °C d’ici la fin du siècle si les États ne respectent pas leurs promesses.
En cas de poursuite des politiques actuelles, le réchauffement serait de l’ordre de 2,8 °C.
La montée des eaux : l’exemple de Collioure et de la Salanque
Le rapport du GIEC prévient que des limites sont d’ores et déjà franchies. C’est le cas pour les habitants des petites îles, pour qui, la seule façon de gérer la montée des eaux est de se plier à des contraintes d’ordre financier, politique ou technologique.
En France, la montée des eaux est déjà bien visible avec l’érosion du trait de côte, comme c’est le cas sur certaines plages du Gard ou pour une grande partie de la Seine-Maritime. Personne ne peut estimer à quelle vitesse reculera le trait de côte ni où il s’arrêtera. Autre conséquence visible de la montée des eaux : des épisodes de vagues-submersions qui se répètent. Les épisodes de grande marée devraient se multiplier et entraîner ainsi des submersions du littoral.
Dans les Pyrénées-Orientales, la commune de Collioure fait partie des 126 communes de France prioritaires quant à l’aménagement et à l’érosion du littoral. Dans ce classement établi en 2022, les 126 communes ont été identifiées comme particulièrement vulnérables au recul du trait de côte. Les municipalités devront respecter des contraintes d’urbanisme pouvant aller jusqu’à l’interdiction de construire ou déconstruire certaines habitations.
Une carte, élaborée par l’institut de recherche américain Climate Central, permet de mieux se rendre compte de la montée des eaux. Une partie du littoral de Collioure serait menacée, en particulier près de la plage de l’Ouille. L’impact de l’élévation du niveau de la mer est encore plus criant pour la zone de Salanque. Pour consulter la carte de projection pour 2100 dans les Pyrénées-Orientales, cliquez ci-dessous.
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La sécheresse : le fléau des Pyrénées-Orientales
Le département est actuellement frappé par une autre conséquence du réchauffement climatique : le phénomène de sécheresse le plus long et le plus intense depuis 60 ans. Fin février, l’alerte sécheresse renforcée a été déclenchée pour une durée de deux mois. Du jamais-vu en période hivernale. En ce mois de mars 2023, la situation a même été qualifiée de « très préoccupante » et « particulièrement tendue » par le préfet qui a engagé un plan d’urgence et de responsabilité.
L’eau se fait de plus en plus rare dans les Pyrénées-Orientales ; au grand dam des arboriculteurs mais aussi des apiculteurs, qui craignent une baisse importante de la production de miel. Certaines rivières sont à sec, tout comme les barrages. Les vacanciers de cet été pourraient se voir priver de baignade car la baisse de niveau va logiquement entraîner un réchauffement plus rapide de l’eau et favoriser ainsi la prolifération des bactéries et des algues.
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