Tandis que la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé fin avril que le versement du RSA serait conditionné à des heures d’activité, une étude de la DREES montre que de nombreux bénéficiaires n’ont pas accès aux aides sociales.
Deux raisons expliquent cela : le manque d’information sur les aides mais aussi la complexité des démarches. Tous les Français n’ont pas les mêmes connaissances en ce qui concerne les prestations sociales. Si certains montrent des connaissances solides sur les différents dispositifs d’aides sociales, ce n’est pas le cas de tous.
Le non-recours aux prestations sociales jugé élevé par les Français
En 2021, 73% des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête du Baromètre d’opinion estiment que « beaucoup ne bénéficient pas des droits ou allocations auxquels ils peuvent prétendre ». Cette opinion est moins partagée dans les milieux socialement favorisés et dans les unités urbaines de 100.000 habitants ou plus (hors Paris). À profils comparables, percevoir des aides, connaître une personne de son entourage dans cette situation ou faire partie des 20% de ménages les plus modestes, augmente de manière significative la probabilité de déclarer qu’il y a beaucoup de non-recours aux aides sociales.
Au contraire, se situer dans le cinquième supérieur du niveau de vie diminue de 7 points la probabilité de considérer que beaucoup de personnes ne perçoivent pas les aides auxquelles elles peuvent prétendre. Les disparités d’opinion sont également liées au rôle de l’Etat. 80% de ceux qui désirent une intervention plus importante des pouvoirs publics dans le domaine économique et social estiment que le non-recours touche un grand nombre de personnes ; contre seulement 54% de ceux qui ont une vision plus libérale du rôle des pouvoirs publics.
Le manque d’information principale cause du non-recours aux prestations sociales
Le Baromètre d’opinion de la DREES interroge les Français sur les raisons de ce non-recours. En 2021, ils sont 39% à citer comme raison principale le manque d’information sur les aides ou les organismes à qui s’adresser. La deuxième raison la plus citée est la complexité ou la longueur des démarches (23%). Vient ensuite la crainte des conséquences négatives (18%) puis le souhait de s’en sortir soi-même sans dépendre de l’aide sociale ou de ne pas être considéré comme un assisté (16%).
Ce manque d’information est cité comme motif principal aussi bien pour les personnes qui jugent que le non-recours touche de nombreuses personnes ou non. Toutefois, 43% des interrogés considérant que les non-recourants sont nombreux évoquent cette raison contre 29% parmi ceux qui jugent que le non-recours ne touche que peu de personnes. À noter que la crainte des conséquences négatives en tant que raison principale gagne de l’importance chaque année depuis 2016, passant de 8% en 2016 à 18% en 2021.
Un recul préoccupant de la connaissance des prestations sociales
En 2020, un répondant sur deux affirme avoir « entendu parler » d’au moins sept prestations parmi la liste de neuf citées, contre plus de six sur dix en 2016 ; soit une baisse de 12 points. Plus de 95% des personnes sondées déclarent avoir entendu parler des allocations familiales, des aides au logement et du RSA. Si la CSS et l’AAH restent bien connues, d’autres prestations le sont beaucoup moins. C’est le cas de l’APA, une aide réservée aux personnes âgées en perte d’autonomie. Seules quatre personnes sur dix en ont entendu parler en 2020. Elles étaient cinq sur dix en 2016. La CSS fait également partie des prestations peu connues. Si 34% des personnes interrogées en avait connaissance en 2016, elles ne sont plus que 28% en 2020.
Inégalités de connaissance des prestations sociales : impact du genre, de l’âge et du statut migratoire
Cette étude montre une grande divergence des connaissances en fonction des prestations. Celles qui bénéficient d’un large écho médiatique comme le RSA ou les allocations familiales sont bien plus connues que celles réservées à des publics précis comme l’AAH ou l’APA. Plus une prestation est connue, plus elle l’est avec précision. En 2020, plus de quatre personnes interrogées sur dix estiment savoir de manière assez précise qui peut bénéficier des trois dispositifs les plus connus contre près d’un sur dix pour les aides les moins connues. 31% des sondés connaissent au moins quatre prestations de manière détaillée en 2020, contre 43% en 2016. Dans le même temps, 28% affirment n’en connaître aucune. Ils n’étaient que 17% quatre ans auparavant.
Quelle que soit la prestation, les femmes sont plus à même de définir avec précision à qui elle est destinée. L’écart le plus important de « non-connaissance » entre les genres concerne les allocations familiales (9,8%). D’une façon générale, les hommes ont moins de connaissances sur les prestations sociales que les femmes. Mais l’âge est aussi un critère déterminant puisque les moins de 25 ans ont, systématiquement, une moins bonne connaissance des prestations que les 35-49 ans. Les immigrés sont aussi moins informés sur les aides sociales, exceptées pour les allocations familiales et les allocations logement, sans doute du fait de leur caractère universel.
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