Article mis à jour le 17 avril 2020 à 17:33
Dans les Pyrénées-Orientales, la vie quotidienne s’adapte progressivement à la crise sanitaire du Covid-19. La production agricole locale se tourne vers le numérique du Vallespir. Le Barreau des Pyrénées-Orientales organise sa permanence pour assister les victimes des violences conjugales ; des violences en recrudescence d’environ 30% pendant le confinement. Le confinement du 16 mars a eu d’ailleurs pour impact le départ de 3% de la population du département.
Autres brèves de la semaine, l’atelier solidaire Père Pigne va fournir des masques alternatifs à l’armée française ; et donc mettre en place 60 contrats d’insertion. BFM TV et le réseau de chaînes locales Via (et donc Via Occitanie) entérinent leur rapprochement. Et pour finir, retour sur l’appel de 40 députés pour que les enfants de soignants décédés deviennent « Pupilles de la Nation ».
Nos autres articles de la semaine :
- De la Birmanie à Perpignan – Rapatrié à travers une planète confinée, par le photographe Stéphane Ferrer Yulianti
- Et demain ? Le goût de la liberté, tribune par Vincent Panabieres
- Déconfinement partiel à partir du 11 mai – Quel impact dans les Pyrénées-Orientales ?
- Compilation “I got the blouse” – 41 artistes de la scène régionale réunis pour le SMIT de Perpignan
- Quelles mesures suite aux requêtes ? Le Conseil d’État face au Coronavirus par l’avocate Camille Manya
- Revue de Fake du 13 avril – Les rumeurs sur le Coronavirus déboulonnées par la factchecking
- Reportage Coronavirus – En tournée avec Agnès, infirmière libérale depuis 25 ans à Rivesaltes
- Coronavirus et surpopulation carcérale – Il y a urgence !
Et nos deux articles en continu :
- Coronavirus et Pyrénées-Orientales – Vos initiatives de solidarité
- Coronavirus et Pyrénées-Orientales – Les mesures officielles et bilans sanitaires quotidiens
♦ Quand la production agricole locale se tourne vers le numérique du Vallespir
Depuis le 15 mars, même les plus récalcitrants au monde digital ont trouvé dans la création, qui d’une page Facebook, qui d’un site ou d’une plateforme digitale, leur planche de salut. Point de réunions qui s’allongent, de débriefing interminable ; les développeurs et autres créateurs de sites internets ont lancé des dizaines de sites en un temps record.
Après la fermeture de près des trois quarts des marchés de plein vent, les agriculteurs locaux ont aussi pris le chemin de l’application numérique ou du site marchand. Un nouveau champ des possibles s’ouvre alors à eux pour pouvoir écouler leurs marchandises.
Hébergée par la pépinière de la Communauté de Communes du Vallespir, une start-up de Céret participe depuis déjà deux ans à la création d’une place de marché en ligne ; place qui permet à toute personne de faire ses courses, en circuit court et en ligne.
L’implantation de Kuupanda sur le Vallespir est déjà importante. En effet, Kuupanda.com recense déjà une quarantaine de producteurs : fruits et légumes, boucherie, produits laitiers, cosmétique, produits transformés… Les quatre jeunes porteurs de ce projet ont pour ambition de remettre le commerce local au centre des habitudes de consommation grâce à un outil de gestion. Ce couteau suisse a dû s’adapter aux besoins des consommateurs et s’accommoder des contraintes des producteurs ; notamment en termes d’organisation.
Preuve du besoin de raccourcir les circuits d’approvisionnement et du besoin de soutenir les producteurs locaux, l’équipe de Kuupanda doit désormais répondre à une multitude de sollicitations d’autres territoires cherchant des solutions numériques.
À noter également, l’initiative de la Région et la plateforme qui recense et géolocalise les producteurs locaux : Solidarite-occitanie-alimentation.fr.
♦ Vià Occitanie – BFM TV et le réseau de chaînes locales Via se rapprochent
Après des mois de négociation, la chaîne d’information en continu poursuit son implantation locale. Pour Olivier Roirand, responsable de l’antenne de Via Occitanie Pays Catalan, « grâce à ce rapprochement, nous allons pouvoir nous développer plus largement ».
Même si dans un premier temps, les deux marques coexistent, très rapidement, BFM TV pourrait investir les bureaux des grandes métropoles, Toulouse, Montpellier. Le groupe Via représente pas moins de 450 salariés à travers ses 16 chaînes locales. Les 4 antennes Via Occitanie comptent 75 salariés. Concrètement, le groupe Altice propriétaire de BFM TV acquiert 50,1% de la nouvelle société créée pour l’occasion, Via conservant 49,9% des parts.
Le Club de la Presse du Gard précisait :
« Les marques Vià et BFM, continueront à exister, avec chacune leur contenu éditorial propre : les chaînes BFM étant axées sur le flux et les chaines Vià plutôt orientées vers le documentaire. Concernant le futur contenu des chaînes locales Vià Occitanie Pays gardois, Vià Occitanie Montpellier, Vià Occitanie Pays catalan et Vià Occitanie Toulouse, le CSA souligne l’engagement du groupe Altice à « consacrer l’intégralité de la programmation à la région Occitanie (…). » Altice s’est également engagé, selon le CSA, à proposer, pour chacun de ces services « un volume quotidien de deux heures de programmes d’information locale inédits, au lieu d’une actuellement », et « une programmation locale et régionale diversifiée abordant notamment des sujets relatifs à l’économie, la culture, le sport, la vie sociale et à l’environnement propres à la zone de diffusion et à la région Occitanie. »
Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a donné, ce 9 avril, son aval à ce rapprochement entre les deux entités.
♦ Le Barreau des Pyrénées-Orientales organise sa permanence pour assister les victimes
Ce dispositif permettra aux victimes de violences conjugales d’être assistées, notamment dans l’obtention d’une ordonnance de protection, par des avocats au plus près de leur domicile, nous précise Maka Djoumoi, présidente de l’union des jeunes avocats des Pyrénées-Orientales. L’ensemble des avocats de France ont été invités à constituer des permanences. La permanence du barreau des Pyrénées-Orientales, est mise en place de manière hebdomadaire et sur la base du volontariat.
Maka Djoumoi nous explique le fonctionnement dans Les Pyrénées-Orientales
- La victime qui habite les Pyrénées-Orientales compose le 3919. Elle est mise en relation avec une personne formée.
- Si la victime souhaite parler à un avocat, l’appel est transféré vers l’un des 20 élus du Conseil National des Barreaux, disponibles 24H/24.
- Ensuite, le Conseil national renvoie vers la permanence spécialement mobilisée des avocats de Perpignan.
- La permanence locale joint l’un des avocats inscrits sur la liste des volontaires qui rappelle la victime.
L’objectif est de rappeler la victime dans un délai de 15 minutes après son signalement via le numéro national 3919. Cette prise de contact rapide permet la mise en place des mesures de protection dans l’urgence.
♦ Quand un atelier solidaire fournit les masques alternatifs de l’armée
Très rapidement, Père Pigne a souhaité répondre au manque de masques. Se basant au départ sur le patron fourni par le CHU de Grenoble, les couturières ont fait évoluer leurs pratiques pour se caler sur les normes édictées par l’AFNOR. Au départ, et sur la base du bénévolat, l’entreprise a fourni gratuitement nombre de personnels non équipés en priorité : surveillants de prison, policiers nationaux, transporteurs ou salariés des magasins.
Désormais, l’entreprise répond aux commandes des collectivités de toute l’Occitanie ; produisant de A à Z, jusqu’à 10.000 marques par semaine.
En parallèle, Père Pigne a répondu à l’appel d’offres lancé par l’État dans le cadre de l’opération « Résilience ». L’un des responsables nous précise que pour les masques résilience, qui vont notamment équiper les forces armées, l’atelier reçoit les pièces et les couturières assemblent le masque.
Au total, 60 personnes ont bénéficié d’un contrat d’insertion. Les couturiers et couturières travailleront sur une trentaine de postes de travail en deux équipes distinctes.
♦ Les Pyrénées-Orientales perdent 3% d’habitants après le confinement
L’Institut National de la Statistique et des Etudes Économiques ont lancé une étude en partenariat avec l’opérateur de téléphonie mobile Orange. Ce dernier avait permis d’identifier que près d’un million de Franciliens avaient quitté la région parisienne la veille de l’annonce du confinement.
L’INSEE a cherché à connaître la population présente dans chaque département afin que les pouvoirs publics puissent apporter une réponse sanitaire proportionnée. Cette étude permet d’analyser les mouvements de population qui ont accompagné la mise en place du confinement en Occitanie ; et de préciser la population présente dans chacun de ses départements depuis la mise en place du confinement.
Concernant la région Occitanie et ses départements, les messages à retenir sont les suivants :
- À l’annonce du confinement environ 130.000 résidents habituels d’Occitanie sont revenus s’installer dans la région ; 125.000 résidant habituellement dans d’autres régions l’ont quittée, de même qu’environ 55.000 étrangers. Au total, la population confinée en Occitanie est estimée à 6.237.000 personnes ; soit environ 5 % de plus que la population résidant habituellement dans la région (selon les estimations au 1er janvier 2020 faites à partir du recensement de la population).
- Les mouvements qui ont accompagné l’annonce du confinement sont assez différents selon les départements. Quatre départements ont vu leur population présente baisser. La baisse est de 9 % dans les Hautes-Pyrénées, de 4 % en Haute-Garonne, de 3 % dans les Pyrénées-Orientales et de 2 % dans l’Hérault. Cette baisse s’explique probablement essentiellement par la fermeture des stations.
L’INSEE estime à 507.000 le nombre de personnes présentes dans notre département après la mise en place du confinement.
♦ L’appel de 40 députés pour que les enfants de soignants décédés deviennent « Pupilles de la Nation »
Parmi les 40 députés signataires de cet appel, figure le député En Marche Sébastien Cazenove.
« À l’initiative du député de l’Indre, François Jolivet, avec une quarantaine de députés, je soutiens la demande, auprès du gouvernement, de la création d’un statut de reconnaissance Nationale, pour accompagner les enfants de nos soignants morts pour la France, intégrant la prise en compte des enfants de celles et ceux qui sont décédés de leur engagement contre le COVID-19. Ce dispositif vise à les protéger, par des mesures concrètes, pour leur garantir un avenir »
Depuis le début de l’épidémie, le Covid-19 a contaminé près de 6.000 personnels soignants. L’hôpital de Perpignan comptait au 6 avril dernier, 50 arrêts maladies liés au Covid-19 parmi ses personnels : 8 médecins et 7 internes et 35 personnels non médicaux.
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