Article mis à jour le 9 octobre 2023 à 15:57
L’Occitanie est l’une des régions les plus pauvres de France métropolitaine. En 2019, 490.000 personnes vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté tandis que 960.000 sont en situation de pauvreté monétaire selon l’Insee. Qui sont les plus exposés à cette situation ? Où résident-ils ? Quelle est l’importance des prestations sociales pour ces personnes ?
L’Occitanie s’affiche comme mauvais élève
Avec 16,8% de sa population vivant avec moins de 1.097 € mensuels (le seuil de pauvreté monétaire), l’Occitanie se classe parmi les régions les plus pauvres de France. S’ajoutent à ces 960.000 personnes, les 490.000 qui vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté. Celles-ci ont un niveau de vie compris entre 1.097 et 1.280 € par mois et forment un « halo de pauvreté ». Elles représentent à elles seules 8,6% de la population de la région. Cela signifie qu’en Occitanie, une personne sur quatre est : soit en situation de pauvreté monétaire, soit à la limite de la pauvreté.
Les personnes aux revenus les plus modestes sont seules. 22,7% d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté et 11,4% juste au-dessus. Les femmes seules sont plus souvent à la limite de la pauvreté que les hommes dans la même situation. Cependant, elles sont moins souvent en situation de pauvreté que les hommes. Par ailleurs, six personnes seules sur dix dans le halo de la pauvreté ont 60 ans ou plus.
À gauche : Part de la population selon le niveau de vie en 2019 en Occitanie. À droite : Population à la limite de la pauvreté par EPCI en 2019 en Occitanie © Insee. Sources : Insee, DGFIP, Cnaf, Cnav, CCMSA en 2019.
Le profil des personnes à la limite du seuil de pauvreté
61% des personnes à la limite de la pauvreté vivent dans une commune urbaine et la plupart d’entre elles occupe un emploi. 18,4% de la population vivant dans les communes urbaines et 14,5% dans les communes rurales sont en situation de pauvreté. Dans les communes urbaines, 8,6% de la population est à la limite de la pauvreté, c’est 8,5% dans les communes rurales. 294.916 personnes sont à la limite de la pauvreté dans les communes urbaines et 191.908 dans les communes rurales.
Toutefois, dans les territoires urbains, les personnes à la limite de la pauvreté se concentrent dans les grands centres qui englobent les communes les plus densément peuplées des agglomérations de Toulouse, Montpellier, Nîmes, Perpignan et Béziers puisque 21,5% de la population des grands centres urbains vit en situation de pauvreté. Dans le même temps, 9,6% de la population des centres urbains intermédiaires (Cahors, Rodez…) est à la limite de la pauvreté, la proportion la plus élevée dans les communes urbaines.
Cela s’explique par le profil des salariés qui est différent de celui des grands centres urbains. Les employés et les ouvriers sont davantage présents dans les centres urbains, de même que les personnes peu ou pas diplômées et les employés à temps partiel.
Les centres urbains intermédiaires à l’opposé des ceintures urbaines
En moyenne, 12,7% des familles monoparentales en Occitanie sont à la limite du seuil de pauvreté. Plus précisément, cette proportion atteint 13,5% dans les centres urbains intermédiaires et 13,4% dans les petites villes. Pour les personnes seules, c’est une fois de plus dans les centres urbains intermédiaires que la proportion de personnes à la limite de la pauvreté est la plus importante (12,5%), tout comme pour les couples avec 3 enfants ou plus (13,5%).
Les ceintures urbaines font office d’exception puisqu’elles ne représentent que 6,8% de la population à la limite de la pauvreté des commues urbaines. Ces communes, en périphérie des grandes agglomérations, sont privilégiées par une population plus favorisée constituée de cadres et des professions intellectuelles supérieures. Les chômeurs sont moins présents et les propriétaires plus nombreux.
Les territoires ruraux ne sont pas épargnés
La pauvreté sévit également dans les territoires ruraux puisque les communes rurales rassemblent 34% des personnes en situation de pauvreté et 39% de celles faisant partie du halo de la pauvreté. La part de la population à la limite de la pauvreté varie entre 8 et 9,7% dans les territoires ruraux. C’est dans les communes rurales les plus isolées que cette proportion est la plus importante. 30.435 personnes sont concernées.
Trois habitants sur dix dans le rural sont des retraités, contre deux sur dix dans les communes urbaines. Ils constituent la majeure partie des personnes en situation de précarité dans les communes rurales les plus isolées puisque 15,8% de ces retraités vivent sous le seuil de pauvreté et 12,3% juste au-dessus. Ces retraités vivent le plus souvent seuls et ne profitent donc pas d’un revenu d’un conjoint ou d’un confort apporté par une vie à deux. Ce sont aussi en grande majorité d’anciens agriculteurs qui perçoivent une petite pension de retraite.
Le poids des prestations sociales
Pour toutes ces personnes en situation de pauvreté ou à la limite du seuil de pauvreté, les prestations sociales sont essentielles. Elles permettent de réduire les inégalités entre les ménages. Il peut s’agir de prestations familiales, de minima sociaux et/ou de prestations logement. Ces prestations sociales représentent 37% du revenu disponible des ménages vivant sous le seuil de pauvreté. Cette part diminue et passe à 27% pour la population à la limite de la pauvreté.
Sans ces prestations sociales, 290.000 personnes basculeraient sous le seuil de pauvreté ce qui correspond à 60% de la population à la limite de celui-ci. Dans les communes urbaines, les prestations sociales permettent à 66% des habitants d’éviter de sombrer dans la pauvreté. Dans les communes rurales, cette proportion est moins élevée (51%) mais reste importante.
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