Article mis à jour le 13 mai 2023 à 07:56
Cette semaine, Clara Malavergne découvre l’exercice de la « revue culturelle » dans le cadre de notre projet de Rédaction Junior. Elle nous parle de ses visites au musée d’art moderne de Céret et de la rencontre avec Kamuyot, cet objet chorégraphique singulier. Également au programme, l’interview d’Océane Rosier, danseuse de la compagnie Grenade et coup de cœur de Clara.
♦ Le musée d’art moderne de Céret vu par Clara et ses amis
En tant que lycéenne de Céret, j’ai la chance de pouvoir accéder gratuitement au musée d’art moderne qui vient de rouvrir ses portes après 2 ans de travaux. Ouvert depuis le 5 mars, j’ai pu découvrir la nouvelle mouture entre deux heures de cours. Quentin, peu enclin à la déambulation dans les musées, me confie que c’est grâce à moi qu’il a pu apprécier et découvrir la face cachée de certaines œuvres du musée. J’ai en effet joué les guides, lui dévoilant l’envers des pièces exposées et qui ont un lien avec la ville de Céret. Il m’avoue également que ce sont les visages géants de Jaume Plensa qui l’ont le plus marqué. C’est aussi l’avis de notre troisième amie. Ayant déjà visité l’ancien musée, elle apprécie les nouveautés architecturales, « des pièces plus grandes, plus spacieuses et lumineuses ».
Personnellement, j’ai beaucoup aimé découvrir « les clés de l’atelier » ; pièce qui met en lumière les différents matériaux utilisés par les artistes pour façonner leurs oeuvres. J’ai aussi été saisie par « le cabinet graphique », où sont exposés les étapes et croquis qui ont conduit à la réalisation du monument aux morts de Céret. Parmi mes œuvres coups de cœur, l’artiste Joan Pouç dont les tableaux évoquent la mort et l’épopée de Don Quichotte. Le tout dans un style hyperdétaillé et chargé d’émotion. Curieusement, ses dessins m’ont fait penser à une scène des « Reliques de la mort » de la saga Harry Potter ; notamment la scène en ombres chinoises qui lève le voile sur les 3 reliques de la mort. Joan Pouç est né en 1875 à Sant Julià, en Catalogne et décédé en 1973 au Boulou.
Renseignements pris auprès du musée, l’entrée est gratuite pour tous les collégiens, lycéens et étudiants de Ceret. Pour les moins de 18 ans et les étudiants jusqu’à 27 ans, le musée applique un tarif réduit de 7€ au lieu de 10€.
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♦ Pièce de danse à l’Archipel : Kamuyot
Dernièrement, au Théâtre de l’Archipel, j’ai découvert Kamuyot sans savoir à l’avance à quoi m’attendre. Avec le club de théâtre de mon lycée, nous avons assisté à cette surprenante représentation qui mêle danse et musique et qui interagit avec le spectateur. La scénographie qui joue sur les changements de rythme surprend l’auditoire et même les plus jeunes d’entre nous se sont laissés emporter par la dynamique des danseurs. D’une musique japonaise étrange au classicisme de Beethoven, la mélodie joue avec les émotions de l’auditoire. Océane Rosier, danseuse et membre de la compagnie Grenade a gentiment répondu à mes questions sur son parcours, son expérience au sein de la compagnie et sur Kamuyot. Un parcours inspirant pour tous ceux qui souhaitent devenir artistes.
« Je danse depuis que j’ai 3 ou 4 ans. Vers 15 ans, j’ai intégré ma première compagnie pré-professionnelle avec laquelle je fais beaucoup de concours chorégraphiques et également télévisés. À mes 18 ans, après avoir obtenu un Bac Scientifique, j’intègre la formation professionnelle ADAGE à Bordeaux section contemporaine et hip-hop, d’où je sors diplômée 2 ans plus tard. Cette même année j’obtiens mon EAT (examen d’aptitude technique), première étape avant de se former au métier d’enseignant en danse. Je passe en même temps quelques auditions, dont celle pour un projet avec la compagnie Grenade à Paris. J’échoue, mais quelques semaines plus tard, Josette Baïz, la chorégraphe, me contacte afin d’intégrer sa compagnie pour son nouveau projet « Kamuyot ».
Pouvez-vous m’expliquer Kamuyot ? « Kamuyot c’est avant tout une pièce où l’on s’amuse énormément. D’ailleurs « Kamuyot » signifie en quantité, ce qui pour moi illustre parfaitement cette pièce. On donne beaucoup, physiquement et psychologiquement, et le public nous donne également tout autant. C’est un spectacle très riche. Cela demande un travail très rigoureux avant chaque représentation pour être juste dans le mouvement. La particularité de cette pièce c’est que chaque danseur connaît toute la pièce, tous les rôles, et nous changeons les rôles à claques représentation, ce qui nous pousse à sortir de nos habitudes, de nos facilités et c’est également ce qui fait que le public ne verra jamais deux fois le même spectacle ».
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⊕ Pourquoi avoir rejoint le projet Kamuyot ?
« Ce qui m’a convaincu de rejoindre cette compagnie, c’est le projet Kamuyot. Car cette pièce a été réalisée par le chorégraphe Ohad Naharin, Batsheva Dance Company, mondialement connu, avec une technique de danse absolument dingue ! Je n’aurais jamais pu imaginer un jour danser une pièce de ce répertoire tout simplement incroyable, c’était comme un rêve devenu réalité. Une opportunité grandiose s’est offerte à moi ».
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⊕ Le synopsis de Kamuyot
Une chorégraphie signée par l’un des plus expressifs créateurs, une compagnie survitaminée de jeunesse et de talent, voilà le secret de la fabuleuse formule de Kamuyot. Treize danseurs affûtés qui dégagent et partagent leur incroyable énergie avec le public, emportant tout dans le tourbillon incessant de leurs mouvements. Ohad Naharin enflamme les parquets de ses chorégraphies depuis les années 90. Avec la Batsheva Company, il a fondé et développé le langage de la Gaga dance permettant aux danseurs de se lancer à corps perdu dans sa gestuelle inventive, survoltée, virtuose et sensuelle.
Josette Baïz et la compagnie Grenade s’emparent de Kamuyot et lui donnent toute sa vitalité juvénile. Les danseurs entourés par un quadrilatère de spectateurs créent une intense relation avec eux, s’assoient parmi eux, les invitent à les rejoindre, font circuler les flux d’énergie et les émotions. Leur danse est comme une contagion joyeuse galvanisée par un choix de musiques allant de Lou Reed interprétés par un groupe japonais à une sonate pour violon de Beethoven en passant par The four sections de Steve Reich.
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