Article mis à jour le 8 juin 2023 à 16:07
La 5e édition de la Game Jam se tient du 12 au 14 mai à Perpignan. Porté par Jesse Himmelstein et Jean-Christophe Letraublon, cet évènement s’adresse à tous les passionnés de création de jeux vidéo.
Ouverte à tous, cette Game Jam nécessite toutefois d’avoir une de ces compétences : graphisme, musique, programmation ou animation. Jesse a accepté de répondre à nos questions.
La Game Jam en quelques mots
La Game Jam reprend le principe d’un hackathon, c’est-à-dire un évènement où des personnes – passionnées par un même sujet – se regroupent pour résoudre un problème ou discuter nouvelles technologies. Du 12 au 14 mai, ce sont donc des férus de création qui sont attendus pour participer à cette Game Jam. Selon Jesse Himmelstein, le but est « de tout faire de A à Z durant le week-end, ce qui représente un assez gros challenge », mais surtout de « tout faire très très vite » alors que la création d’un jeu vidéo peut prendre plusieurs mois voire années.
Pour Jesse, la Game Jam est surtout l’occasion de « faire quelque chose d’étrange » car il est impossible de faire aussi bien qu’un jeu réel en si peu de temps. Et l’organisateur apprécie cet esprit de convivialité. À la fin du week-end, les participants repartent avec leur projet qui leur appartient. Des vidéos de présentation de chaque projet seront visibles en ligne sur le Twitch de Play Curious une fois l’évènement terminé. Une sorte de reconnaissance pour le travail accompli.
Comment est né cette envie de lancer une Game Jam ?
Le rendez-vous est donné à l’UPVD Incube, « un super bâtiment qui a donné l’idée de cette Game Jam » explique Jesse. Lui qui a travaillé dans le secteur du jeu vidéo à Paris n’en est pas à sa première Game Jam. À son arrivée à Perpignan, il fut d’ailleurs surpris de voir que ce concept n’existait pas encore dans la cité catalane.
Jesse et Jean-Christophe mènent un travail en amont de chaque Game Jam. Si l’organisation est grandement facilitée par le prêt du lieu et le soutien financier de l’université de Perpignan, il faut encore « trouver le jury, les coachs qui vont aider les gens, organiser la planification, faire la communication ».
Étudiants et professionnels réunis pour un week-end créatif et intense
Qui participe ? Ce sont surtout des étudiants qui viennent relever le défi de créer un jeu vidéo en un week-end. Quelques étudiants en informatique de l’université de Perpignan, mais aussi des étudiants de l’IDEM et de l’IMERIR et peut-être des étudiants de l’école 42 pour cette nouvelle édition. Certains participants, généralement des étudiants spécialisés dans les jeux vidéo, viennent aussi de Toulouse, de Montpellier ou encore de Narbonne. Des professionnels peuvent également participer, plutôt des programmeurs, davantage intéressés par la technique. Des curieux, fans de jeux, poussent également les portes de la Game Jam.
Deux autres partenaires ont rejoint l’aventure cette année : NTWU qui s’occupera de la partie streaming et l’association FunPlay (qui avait organisé le FunPlay Reborn) qui animera peut-être une compétition de jeux vidéo. GameSide sera également de la partie pour remettre les récompenses (a priori des places offertes) aux gagnants.
Même si tous les âges sont représentés, les participants aux Game Jam sont souvent jeunes. « Ils ont plus cette culture du ne pas dormir » plaisante Jesse. En effet, les jeunes se challengent à ne pas dormir du week-end pour mener à bien leur projet ; le lieu étant ouvert en continu durant l’épreuve. Dans tous les cas, ils sont tous animés par cette même passion de jouer et créer ensemble.
Quant aux stéréotypes, l’organisateur déplore que l’univers du jeu vidéo soit encore très masculin ; même s’il constate que les femmes arrivent désormais à se faire une place, surtout dans les domaines de l’artistique et du graphisme. Jesse avoue tout de même être confiant puisque les tendances évoluent progressivement. En témoigne le fait qu’à l’heure actuelle, les jeux vidéo attirent autant de joueuses que de joueurs.
Le jury, composé de professionnels, comptera parmi ses membres le directeur du GameSide de Saleilles qui avait lui même participé à la toute première Game Jam. Une façon de boucler la boucle.
Comment fonctionne cette Game Jam ?
Pour participer, il faut créer des équipes de « 3 à 6 personnes » qui possèdent de solides compétences dans le domaine du jeu vidéo. Il est possible d’être seul, mais c’est beaucoup plus compliqué car la personne doit savoir tout faire et rapidement. Sont donc attendus « des graphistes, des animateurs, des sound designers qui vont faire les vidéos, la musique, les bruitages, des développeurs informatiques, parfois des écrivains pour écrire les scénarios ». Toutes les personnes essentielles pour créer un jeu vidéo.
Les équipes arrivent déjà constituées ou se forment directement sur place le vendredi soir. Elles ont ensuite tout le week-end pour mettre sur pied leur projet et le présenter aux autres équipes et au jury le dimanche en fin d’après-midi. À la fin de la Game Jam, les équipes présentent quelques minutes de gameplay et peuvent tester mutuellement les projets des autres participants. Mais l’essentiel pour Jesse reste que « les gens se rencontrent et soient motivés par cette envie de créer quelque chose ensemble ». Les années précédentes, la Game Jam rassemblait entre 55 et 70 personnes. Cette année, les inscrits sont moins nombreux, « une possible erreur dans le choix des dates » déplore-t-il.
Le thème de l’édition 2023 : les contrôleurs alternatifs
Après l’exploration, le don ou les mondes parallèles l’année précédente, cette 5e édition sera axée sur le thème des contrôleurs alternatifs. « Quelque chose de pas très connu » admet Jesse car c’est plutôt réservé au monde du jeu vidéo indépendant. L’idée est pourtant simple « Plutôt que d’utiliser un gamepad, une souris, un clavier ou la réalité virtuelle, l’idée est de chercher à créer un autre type d’interaction ». Des exemples ? Crier dans un micro pour déclencher un laser ou verser de l’eau d’un bol à l’autre pour faire naviguer un bateau.
Jesse reconnaît que le thème de cette année peut faire un peu peur aux débutants mais il se veut rassurant : « J’essaye de faciliter le travail en commandant des kits qui reprennent le fonctionnement d’un clavier ».
Les projets futurs de Jesse ? Peut-être se lancer dans l’organisation d’un festival de jeux vidéo à Perpignan, même si cela demande beaucoup plus de temps qu’une Game Jam. Ce type d’évènement est surtout l’occasion de présenter les jeux. Une chose est sûre, il voudrait quelque chose qui reste convivial.
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