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Municipales à Perpignan – Synthèse du débat des candidats à 12 jours du premier tour

Municipales 2020 Perpignan débat L'Indépendant Via Occitanie premier tour © Arnaud Le Vu / MiP / APM

Article mis à jour le 25 octobre 2022 à 19:14

L’indépendant, Via Occitanie et 100% radio organisaient un débat avec 8 des 9 candidats à l’élection municipale de Perpignan. Les trois journalistes ont questionné les candidats durant 2 heures et sur 5 thèmes déterminants pour l’avenir de la ville de Perpignan.

♦ À 12 jours de Municipales de Perpignan, les jeux sont-ils déjà faits ?

Pour rappel, voir notre article sur le dernier sondage. Olivier Amiel débute en invoquant la parole du très populaire ancien président de droite Jacques Chirac : « Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre ». Pour le candidat qui n’a pas obtenu l’investiture du parti Les Républicains, ce ne sont ni les partis politiques, ni les instituts de sondage parisiens qui font une élection. Les huit candidats présents sur le plateau sont unanimes sur le sujet ; « Les jeux restent à faire » à 12 jours de l’élection.

♦ Transparence politique et nouvelle gouvernance pour Perpignan ?

Romain Grau souhaite « ouvrir en grand les portes et les fenêtres de la mairie » et mettre en place un conseil citoyen. Idem en ce qui concerne l’octroi de logements HLM ou de places en crèche. Louis Aliot et Olivier Amiel s’accordent également sur ce point.

Caroline Forgues veut, quant à elle, « une démocratie à tous les étages ». Avec la mise en place « d’assemblées de quartier », « dotées de budgets participatifs » et des « référendums d’initiative locale ». Pour Olivier Amiel, ce type de structure a ses limites, il faut réfléchir à un nouveau mode de participation citoyenne.

Alexandre Bolo veut mettre en place un « référendum d’initiative politique » ; afin de consulter la population sur les grands projets qui peuvent engager les finances de la ville sur plusieurs années. Louis Aliot est également favorable à ce dispositif.

Agnès Langevine souhaite que les Perpignanais soient plus acteurs des politiques publiques et de leur évaluation pour notamment mettre fin au temps du clientélisme.

Quant au maire sortant Jean Marc-Pujol, il revient sur la transparence ; rappelant qu’il est le seul à avoir signé la charte anticor* et par la même occasion la mise en examen du candidat Louis Aliot. Agnès Langevine de rebondir : « Vous êtes le parti des mises en examen, vous confondez l’argent public et le vôtre ». Louis Aliot de rétorquer en rappelant la condamnation de Carole Delga pour discrimination à caractère politique.

♦ Les mobilités et le stationnement – Quelles évolutions pour Perpignan ?

Les candidats sont quasiment unanimes, il faut revoir le réseau de bus actuel, investir dans des voies dédiées…

Certains souhaitent mettre en place la gratuité (Romain Grau, Clotilde Ripoull, Caroline Forgues, Olivier Amiel, Agnès Langevine). Louis Aliot veut « mener une expérimentation sur le sujet » avec, par exemple, le samedi gratuit. Quand d’autres envisagent de nouveaux modes de transport (tramway pour Jean-Marc Pujol).

Alexandre Bolo veut mettre en place un nouveau plan de mobilité en concertation avec les habitants et les entreprises. Il est cependant « farouchement opposé à la gratuité ». Il souhaite aussi faire « découvrir aux habitants, gratuitement une semaine par an, leur réseau de bus ; parce qu’ils ne le connaissent pas ».

Au-delà des transports en commun, Caroline Forgues, entre-autres, veut développer l’utilisation du vélo ; pour « revivre l’espace public et faire ville ». Pour Agnès Langevine, au-delà des transports en commun, « il faut penser le parcours de l’habitant d’un point A à un point B ; et sur le plan tarifaire et sur le plan de la sécurisation ».

En termes de stationnement, la plupart des candidats souhaitent aménager une gratuité voire construire de nouveaux parkings. C’est le cas du maire sortant qui envisage de créer un parking de 1.000 places à l’entrée nord de la ville.

♦ Revitalisation du cœur de ville, un équilibre fragile entre périphérie et centre-ville

« Zéro mètre carré en zone commerciale ». Clotilde Ripoull, Agnès Langevine, Louis Aliot, Romain Grau, Alexandre Bolo sont pour l’arrêt de l’extension de zones commerciales en périphérie.

Agnès Langevine souhaite relocaliser un certain type d’activité commerciale ou artisanale en centre-ville. Louis Aliot envisage des quartiers à thème, des arts, du terroir. Olivier Amiel souhaite, lui, développer « une économie de la convivialité non délocalisable » ; celle des bars et des cafés en centre-ville. Pour Caroline Forgues, au-delà de la vitrine, il faut « refaire vivre des gens en ville ».

Jean-Marc Pujol se félicite quant à lui du dynamisme des nouvelles halles, des commerces qui s’ouvrent sur l’avenue Torcatis ou l’avenue Joffre ; mais aussi des 453.000 personnes qui ont visité les lieux patrimoniaux de la ville, comme les 200.000 visiteurs du musée Hyacinthe Rigaud. Pour le maire sortant, la problématique se situe uniquement sur la rue des Augustins. « C’est petit à petit que l’on reconstruit. La vérité, c’est qu’il faut des commerçants. Ceux qui n’ont jamais créé un emploi de leur vie ne savent pas le faire ».

Clotilde Ripoull propose un office du commerce pour avoir un guichet unique pour les commerçants. Romain Grau et Alexandre Bolo veulent une halle sur la place de la République pour attirer les gens en cœur de ville.

Alexandre Bolo propose de reconquérir le centre-ville. « Cela passe par reconnecter un centre-ville pauvre avec un centre-ville riche » ; en rénovant notamment les quartiers Saint-Jacques et Saint-Mathieu. « Un élu de la nation ne doit pas faire ça ». Olivier Amiel interpelle le député et candidat Romain Grau à propos d’un enregistrement audio. « À Saint-Jacques, le problème, c’est votre manque de travail et de concertation ». Romain Grau répond à l’invective d’Olivier Amiel.

♦ TGV, lignes aériennes, RN116, Perpignan enclavé et en manque de développement économique ?

Jean-Marc Pujol s’explique concernant la ligne à grande vitesse. « Avec la présidente de la Région, nous sommes allés plusieurs fois rencontrer et convaincre qu’en cas d’absence de financement, nous pourrions faire un montage financier avec des opérateurs privés pour essayer de finir cette ligne ».

À propos de la LGV, Louis Aliot, rétorque : « Il faut demander à ceux qui sont au gouvernement depuis 20 ans, à droite et à gauche ,pourquoi cela n’avance pas ! ». Pour le député RN, « il faut faire du bruit et en finir avec cet isolement général. […] La RN116, c’est un scandale. Je crois que c’est la seule route en France qui est coupée à chaque fois qu’il y a une inondation ! »

Agnès Langevine, également vice-présidente de la Région, se félicite du mouvement impulsé par la présidente Carole Delga pour porter au plus haut niveau l’importance de cette connexion à grande vitesse. Pour le développement économique, elle souhaite s’appuyer sur la formation et les laboratoires d’excellence de l’université de Perpignan.

Caroline Forgues préfère, quant à elle, défendre le train de nuit plutôt que la LGV. Selon Romain Grau, le TGV arrive dans une ville parce qu’il y a une prospérité économique, et pas l’inverse. « Il nous faut régler le problème de l’attractivité économique de notre ville ».

La candidate centriste Clotilde Ripoull souhaite la mise en place d’un Plan Marshall de 100 millions d’euros en faveur du secteur du bâtiment et des travaux publics pour soutenir la rénovation des quartiers,  tels Saint-Jacques ou le Moulin-à-Vent vieillissant. Alexandre Bolo veut créer « un cercle vertueux » en allant chercher des entreprises pour qu’elles s’implantent à Perpignan.

♦ L’enjeu de la sécurité à Perpignan en 2020

« Il faut remettre de la présence humaine dans tous les quartiers ». Romain Grau, Clotilde Ripoull, Caroline Forgues et Olivier Amiel sont favorables à l’implantation de policiers municipaux dans les quartiers de la ville.

La majorité des candidats fait également état d’un manque criant d’effectifs de policiers nationaux. Pour Louis Aliot, « il y a non-assistance à personne en danger de la part de l’État ». Romain Grau se targue, quant à lui, en tant que député de la majorité présidentielle, d’avoir obtenu 26 policiers nationaux ; et la création d’une Brigade de Recherche et d’Intervention pour Perpignan.

Pour Agnès Langevine et Louis Aliot, le problème numéro un de Perpignan est celui de la drogue. De nombreux candidats sont ainsi favorables à la présence de la police municipale la nuit. Alexandre Bolo évoque même la mise en place d’une « garde municipale » ; une garde constituée de renforts d’anciens légionnaires ou policiers qui auraient envie de rendre service … Agnès Langevine s’étonne de cette proposition de « milice ». Pour Caroline Forgues, il faut ramener de la vie dans la ville, et faire de la prévention pour lutter contre l’insécurité.

Jean-Marc Pujol se félicite d’avoir une ville plus sûre que celle de Nantes ou de Bordeaux ; grâce notamment à la plus grande police municipale ramenée au nombre d’habitants de France.

♦ Les Punchlines des candidats à la mairie

  • « Le temps des élus pharaons qui font ce qu’ils veulent dans leur territoire est révolu ». Olivier Amiel à propos de la nécessité de consulter les habitants au quotidien pour une meilleure gouvernance.
  • « On aura le 49-3 à la municipalité de Perpignan ? » Agnès Langevine interrompt Romain Grau quand il parle d’une nouvelle gouvernance à la mairie de Perpignan. La candidate écologique tente ainsi de le ramener à sa position de député d’une majorité qui utilise cet article pour éluder le débat et le vote à l’Assemblée nationale.
  • « Ces faux fronts républicains sont de vrais fronts de coquins ». Interrogé sur l’éventualité d’une nouvelle gouvernance, Louis Aliot revenait sur le « front républicain » qui a permis en 2014 à Jean-Marc Pujol de remporter la mairie face au candidat Front National.
  • « C’est extraordinaire d’entendre Jean-Marc Pujol, on a l’impression qu’il n’est pas le maire sortant ». Clotilde Ripoull réagissait à la proposition de Jean-Marc Pujol sur la mobilité à Perpignan.
  • « Le problème des Verts, c’est qu’ils sont verts à l’extérieur et rouge à l’intérieur ». Louis Aliot répondait ainsi à l’interpellation de la candidate écologiste sur ses absences en conseil municipal.
  • « Vous avez été dans une liste socialo-communiste pour vous retrouver aujourd’hui centriste ». Ainsi rétorqua Jean-Marc Pujol à l’interpellation de Clotilde Ripoull à propos d’un éventuel « barrage républicain » au lendemain du 15 mars.
  • « Les heures des voyous ne sont pas les heures de la sécurité sociale ». Romain Grau à propos de la nécessité d’élargir les horaires de la Police Municipale de nuit.
  • « Nous n’avons ni t-shirt, ni k-way ; je n’ai besoin d’aucun déguisement pour cette élection ». Agnès Langevine répondant à la remarque d’Olivier Amiel sur la fabrication locale des t-shirts de campagne.
  • « Un mauvais député ne fera jamais un bon maire ». La candidate Clotilde Ripoull répondait ainsi aux propositions du député Romain Grau.
  • « On s’envoie des noms d’oiseaux sur le débat de LCI, choisissons la coopération plutôt que la compétition ». La candidate Caroline Forgues à propos du travail en synergie entre les institutions.

♦ Les chiffres clés de Perpignan selon les organisateurs 

  • 122.000 habitants
  • Prix moyen du M2 pour un appartement : 1.459 euros
  • 32% de taux de pauvreté selon l’INSEE
  • 1/4 de la population est au chômage, et seulement un tiers est imposable
  • 73% des Perpignanais vont au travail en voiture
  • Seulement 7% d’entre eux utilisent les transports en commun

♦ L’instant chauvin de « Made In Perpignan »

Même s’ils faisaient référence à l’artisanat ou à la production locale, le « Made In Perpignan » a été cité à plusieurs reprises lors de ce débat. Les candidats veulent faire du Made In Perpignan avec des commerces de bouche, de l’artisanat en cœur de ville. Certains candidats choisissant de fabriquer leur matériel de campagne « Made In Perpignan ».

*L’association Anticor milite pour la transparence, l’éthique et contre la corruption en politique.

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