Article mis à jour le 29 septembre 2022 à 18:08
L’Occitanie est une région marquée par la pluralité de ses paysages mais aussi celle de sa gastronomie. Un début d’explication à la forte présence des commerces alimentaires au sein de la région.
Pourtant, si ces commerces alimentaires spécialisés représentent un quart des points de vente, ils sont absents de sept communes sur dix en Occitanie. Alors où sont situés ces commerces ? Quelles communes sont les plus avantagées ?
Et tout d’abord, quels types de commerces alimentaires ?
En 2017, l’Occitanie comptait 7.272 commerces alimentaires spécialisés ; soit 24% de l’ensemble des points de vente de la région. La région se situe derrière l’Île-de-France avec 9.575 commerces et l’Auvergne-Rhône-Alpes et ses 9.071 commerces.
Dans la région, ces commerces se répartissent de la façon suivante :
– 49% de boulangeries-pâtisseries ;
– 22% de boucheries-charcuteries ;
– 8% de commerces de boissons ;
– 8% de primeurs ;
– 3% de poissonneries.
Les commerces alimentaires sont importants pour l’Occitanie puisqu’ils génèrent, à eux seuls, un chiffre d’affaires de près de 2,5 milliards d’euros ; soit 8% du chiffre d’affaires de l’ensemble des points de vente de la région. Par ailleurs, ils représentent 16% de l’emploi.
Des commerces plus nombreux mais plus petits en Occitanie
En 2017, l’Occitanie affiche 104 commerces alimentaires spécialisés pour 100.000 habitants ; un chiffre légèrement supérieur à la moyenne nationale de 102. Une fois de plus, la région arrive en troisième position, après deux autres régions touristiques : la Corse et la Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec respectivement 150 et 130 commerces alimentaires spécialisés pour 100.000 habitants.
Ces types de commerces gagnent en nombre mais perdent en superficie. De ce fait, ils génèrent moins d’emplois et le chiffre d’affaires est plus faible que dans les autres régions. La surface de vente moyenne des commerces alimentaires spécialisés s’étend sur 76 m² en Occitanie. En France métropolitaine, c’est 79 m², 73 m² en Île-de-France mais 84 en Auvergne-Rhône-Alpes et même 87 dans le Grand Est. C’est en Normandie que la surface moyenne est la plus faible avec seulement 57 m².
Avec un effectif de 3,1 ETP (Equivalents Temps Plein) et un CA (Chiffre d’Affaires) de 337.000 € en moyenne, les commerces alimentaires spécialisés d’Occitanie sont les plus petits de France métropolitaine. Seule la Corse fait moins bien avec 3 ETP et 335.000 € de CA.
Quand boissons et poissons ont le vent en poupe
En Occitanie, toutes les activités du commerce alimentaire spécialisé sont bien représentées mais les commerces de boissons (hors débits de boissons), les poissonneries et les commerces de fruits et légumes tirent leur épingle du jeu.
Avec 9,7 commerces de détail de boisson pour 100.000 habitants, l’Occitanie se classe parmi les trois régions qui comptent le plus de points de vente de ce type avec la région Provence-Alpes-Cote d’Azur (10) et la Bourgogne-Franche-Comté (10). L’explication semble assez simple : il s’agit de trois régions viticoles.
Si la Bretagne arrive en tête des régions avec le plus de commerces de détails de poissons, crustacés et mollusques, l’Occitanie arrive juste derrière. Pour rappel, des ports importants se situent dans la région, le Grau-du-Roi, premier port de chalut, Sète et Agde, premiers ports de pêche français de la Méditerranée.
Avec 28 commerces pour 100.000 habitants, un chiffre supérieur à la moyenne nationale de 22, l’Occitanie occupe de nouveau la troisième place des régions en ce qui concerne le nombre de boucheries-charcuteries par habitant. De même pour les primeurs avec 9,5 commerces pour 100.000 habitants.
L’Occitanie garde sa troisième place pour les boulangeries et les pâtisseries traditionnelles ; même si elle ne dénombre que 45 commerces de ce type pour 100.000 habitants. En revanche, constat relativement surprenant, les commerces de cuisson de produits boulangeries sont surreprésentés. La région en compte 8 pour 100.000 habitants, soit deux fois plus qu’en Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur ou Auvergne-Rhône-Alpes. La présence de ces commerces explose dans les zones touristiques, sur le littoral, et dans les stations thermales.
Moins de commerces dans les zones peuplées
En Occitanie, comme au niveau national, le nombre de commerces alimentaires par habitant diminue lorsque la population de l’aire d’attraction de la ville augmente. Ainsi, les commerces de ce type sont les plus nombreux dans les aires de moins 50.000 habitants. Dans ces zones, le nombre de commerces alimentaires spécialisés est de 158 pour 100.000 habitants. En comparaison, il est de 95 dans l’aire de Toulouse, 125 dans celle de Perpignan, 104 à Montpellier et 109 à Nîmes. Les aires de moins de 50.000 habitants abritent 1,5 fois plus de commerces alimentaires spécialisés par habitant que celles de plus de 200.000 habitants.
Dans les territoires en dehors des aires d’attractions des villes, le nombre de commerces alimentaires pour 100.000 habitants atteint 175. Ce chiffre record symbolise l’importance du commerce de proximité dans des zones où la population est peu dense et dispersée. Plus l’aire est peuplée, plus les commerces alimentaires spécialisés ont une surface de vente plus importante. C’est pour raison que leur nombre diminue avec l’augmentation du nombre d’habitants.
Davantage de commerces spécialisés dans les pôles que dans les couronnes
Les pôles sont généralement mieux pourvus en magasins alimentaires spécialisés que leur couronne. Moins l’aire d’attraction de la ville est peuplée, plus l’écart est important. En effet, dans les aires de Toulouse et de Montpellier, les pôles ne sont que très légèrement mieux pourvus que leur périphérie. En revanche, l’écart est marqué dans l’aire de Nîmes : 143 commerces pour 100.000 habitants pour le pôle contre seulement 82 pour la couronne.
Toutefois, une aire fait exception, celle de Perpignan. Les communes de Saint-Cyprien ou Canet-en-Roussillon, situées dans la couronne, bénéficient de plus de commerces alimentaires spécialisés que celles du pôle formé par Perpignan, Cabestany et Saint-Estève.
Le saviez-vous ?
En 2017, sept communes d’Occitanie sur dix n’ont pas de commerce alimentaire spécialisé sur leur territoire. Il s’agit, le plus souvent, de petite commune. Aucune d’entre elles n’affiche plus de 5.000 habitants. Cependant, 16% de la population de la région vit dans ces communes sans commerce alimentaire spécialisé. Mais celles-ci ne sont pas pour autant isolées. 64% sont situées dans une aire d’attraction d’une ville. Les habitants peuvent donc se rendre sans difficulté dans une commune proche pour faire leurs courses alimentaires.
