Article mis à jour le 13 octobre 2020 à 13:06
Et de 6 ! Les jeunes photojournalistes des Pyrénées Orientales ont du talent ; et Paris Match a su les repérer. Cette année, Lionel Pedraza, de Villelongue Dels Monts, et Paloma Laudet, de Banyuls-sur-Mer sont finalistes au prestigieux Grand Prix Paris Match. La jeune Banyulenque a même déjà remporté le Coup de Cœur du JDD pour son reportage « Rêve Souterrain ». Elle recevra son trophée le 16 septembre prochain lors de la soirée de remise des prix à Paris.
♦ Paloma Laudet s’est passionnée très jeune pour les voyages
Loin des sentiers battus, elle aime à explorer des endroits peu fréquentés par le tourisme, seule ; quitte à atterrir dans des régions du monde où les infrastructures pour les voyageurs sont peu développées. « J’ai commencé à faire des photos sans réelles intentions. Mais je me suis vite rendue compte que c’était un bon moyen de pouvoir discuter avec les gens, d’amorcer un contact et de savoir ce qu’ils faisaient » rapporte la voyageuse.
Comme beaucoup de jeunes de sa génération issus du département, Paloma s’est imprégnée de la culture photographique du festival Visa pour l’Image. C’est en associant ses photos de voyages au festival de Photojournalisme qu’elle peut aller plus loin dans ses excursions et en témoigner autrement. « Raconter ce qu’il se passe dans le monde, c’est ça que je veux faire !».
En 2018, à peine bachelière, la baroudeuse prend un billet, presque sans réfléchir pour le Benin ; et le retour en France par le Togo. Pour y parvenir, elle devra traverser le Ghana sans préparer d’itinéraires. « Je voyageais un peu au jour le jour, avec l’envie d’explorer des endroits, y rester quand je m’y sentais bien, ou partir pour découvrir de nouveaux endroits. J’aimais beaucoup les transports, m’émerveiller devant des paysages ».
♦ Guidée par sa curiosité et l’envie de nouvelles rencontres, Paloma fait de la photographie son fil rouge
À son retour, elle présente « Cities » au festival OFF dans le thème « Libre » ; des photos urbaines lors de ses escapades aux quatre coins du monde. Elle choisit de perfectionner sa technique en intégrant l’École des Arts et Media Studio M à Casablanca, au Maroc. Fascinée par le Monde arabe, l’expatriation dans ce pays du Maghreb lui donne aussi l’occasion d’apprendre la langue.
Forte de cette formation, la jeune photographe expose « Un jour de pêche à Cape Coast » en 2019 au festival OFF ; un sujet qu’elle avait réalisé lors d’un trip au Ghana. Ce n’est qu’une fois rentrée et sa perception développée qu’elle propose ce sujet sur ces pêcheurs traditionnels à la senne. Elle décrochera le « Prix Découverte 2019 » ; ex aequo avec la photographe brésilienne Liza Moura.
Mais Paloma ne souhaite pas s’arrêter là. Elle rejoint l’école EMI-CFD sous les conseils du photojournaliste Philip Poupin. « Je souhaitais apprendre à raconter une histoire, construire une série, et développer le côté journalistique. J’avais la forme, il me manquait le fond. ».
Elle propose pour son projet de fin d’année un sujet sur les Cataphiles ; une série qui sera sélectionnée par le Grand Prix Étudiant Paris Match. Paloma y dépeint la vie souterraine de « ces jeunes qui préfèrent passer leurs soirées déconnectés du monde extérieur qu’en surface. Sous terre, ils explorent, cuisinent, dansent, organisent des projections de films, ou de grandes fêtes » décrit-elle. « L’objectif était avant tout de montrer la convivialité ; comment les gens se retrouvent, la fraternité ambiante. En dessous, on se fiche de ce que tu fais en surface ».
♦ Du collectif « Hors Format » à la jungle de Calais
Cette année, Paloma a créé le collectif Hors Format avec 5 de ses camarades de l’EMI-CFD ; un collectif qui vise à présenter des documentaires et des longs formats.
Parmi les photographes qui l’inspirent, on retrouve Olivier Jobard : « Le fait qu’il ait suivi des personnes tout au long de leur voyage de migration nous donne l’impression d’être embarqués avec eux. » Le travail d’Emilienne Malfatto est également source de motivation pour la jeune reporter. Emilienne Malfatto exposera cette année au festival Visa pour l’Image avec un sujet sur l’Irak : « One Hundred days of Thawra ».
Durant sa formation, la Banyulenque s’est rendu à Calais pour rapporter en binômes le quotidien des migrants. Aujourd’hui, elle souhaite approfondir ses travaux sur le long terme. « L’idée d’y retourner encore tous les mois, quelques jours à chaque fois. Revoir les 3 ou 4 migrants que j’ai commencé à suivre et voir leur parcours dans plusieurs années en Angleterre s’ils y parviennent. Mais aussi m’intéresser aux Calaisiens qui vivent avec plus de 1.200 migrants ; comment cela influe sur la politique de la ville… ».
Sans oublier son éternel attrait pour le monde arabe. « Mon expérience au Maroc a renforcé mon envie d’explorer cette partie de la planète. Il y a des sujets sociaux et environnementaux que je souhaiterai aborder là-bas. Je ne suis pas encore bilingue mais apprendre la langue est toujours dans mes plans ».
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