Article mis à jour le 12 avril 2024 à 15:15
Malgré les aides de l’État, les véhicules électriques ne semblent pas conquérir les Français. Ils représentent seulement 10% des ventes neuves en 2021 alors que l’objectif à atteindre est de 100% en 2035 ; date à laquelle la vente des véhicules neufs thermiques sera interdite. Comment expliquer cela ?
Le dilemme de l’électrique et sa rentabilité
Selon une récente note d’analyse de France Stratégie, un véhicule électrique est moins onéreux qu’un véhicule thermique à l’usage. Et ce, malgré des prix élevés de l’électricité. Toutefois, l’achat d’un véhicule électrique représente un investissement bien plus important que pour un véhicule thermique. Ce surcoût à l’investissement peut être compensé (de 50 à 100%) selon les véhicules et les ménages grâce aux différents dispositifs mis en place par l’État.
Un ménage très modeste qui choisit d’acheter un modèle électrique d’entrée de gamme bénéficie d’une rentabilité immédiate. La situation est identique pour un SUV C acheté par l’ensemble des ménages. Le surcoût à l’investissement pour un véhicule électrique du segment B (voiture citadine) par rapport à un véhicule thermique équivalent est rentabilisé par les gains à l’usage au bout de 13 ans en l’absence d’aide, et à moins de 6 ans grâce aux aides en vigueur.
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Un coût élevé de la tonne de carbone évitée
Dans un contexte de lutte contre le dérèglement climatique, les voitures électriques devraient être plébiscitées. Les aides actuelles à l’achat d’un véhicule électrique représentent un coût à la tonne de carbone évitée élevé. Cela signifie qu’il est plus rentable d’acquérir un véhicule électrique qu’un véhicule thermique de même gamme.
Mais il est plus difficile d’estimer une rentabilité précise car plusieurs facteurs entrent en jeu. Par exemple, la durée de vie d’un véhicule ou une variation du prix de l’essence de +/- 20 centimes d’euros conduirait à augmenter/diminuer le coût par tonne évitée avec aides de l’option électrique de segment B de 80 €. Dans ce cas, la rentabilité est moindre.
Par ailleurs, ces calculs ne tiennent pas compte des émissions de CO2 liées à la fabrication d’une voiture électrique. D’autant plus que celles-ci sont plus importantes que pour une voiture thermique. L’incertitude liée au contexte actuel sur l’évolution du prix de l’électricité pourrait constituer un frein au passage à l’électrique.
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Les solutions à envisager
Les véhicules d’entrée de gamme (du segment A ou proposant un niveau d’équipement moins élevé que celui prévalant sur le reste du parc neuf) pourraient constituer un point d’entrée pertinent dans la transition vers l’électrique, en particulier pour les ménages modestes. En effet, en tenant compte des aides, le coût de ces véhicules est bien moins élevé que celui des segments B et des SUV C. Avec ce véhicule, les aides permettraient de compenser largement le surcoût lié au passage à l’électrique. Mais dans ce cas, il faudrait relancer au plus vite la production de ce type de véhicule. Car, à ce jour, le seul modèle neuf qui réponde à ces critères est fabriqué en Chine.
Les modèles de location forment un levier potentiel mais un soutien additionnel est nécessaire et l’efficacité encore incertaine. La location d’un véhicule neuf entre dans une perspective de décarbonation car il lisse l’investissement initial. Il est possible de couvrir entièrement un apport initial grâce aux aides. Mais dans ce cas, le coût d’un loyer mensuel est élevé et inaccessible pour les ménages. Des subventions supplémentaires seraient les bienvenues. Mais il faudrait tenir compte du type de véhicule. Car si cette solution est pertinente pour un véhicule électrique d’entrée de gamme, elle l’est beaucoup moins pour un SUV C. Sans oublier que cette solution aura un impact non négligeable sur les finances publiques.
Avec l’interdiction de la vente des véhicules thermiques neufs en 2035, s’ajoute le durcissement des ZFE. Les ménages seront de plus en plus nombreux à être concernés et il faudra les accompagner vers ce changement de véhicule obligatoire. Se pose également la question de la capacité des constructeurs à absorber le surplus de demandes de véhicules neufs dans les prochaines années.
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