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Pourquoi notre taux de chômage ne diminue pas ? Découvrez le paradoxe occitan

Taux de chômage et emplois - le paradoxe occitan

Article mis à jour le 9 avril 2023 à 10:24

Souvent considéré comme le mauvais élève en matière de taux de chômage, l’Occitanie présente toutefois de grandes disparités. À travers une étude, l’INSEE met en lumière le paradoxe occitan : un taux de chômage élevé couplé à une forte croissance de l’emploi. Retour sur les causes de ce chômage dans les territoires de la région.

♦ Taux de chômage – Les Pyrénées-Orientales et le paradoxe occitan

Si la région Occitanie a connu une légère baisse du nombre de demandeurs d’emploi au cours de l’année, les Pyrénées-Orientales sont en revanche frappées par une hausse (+1,8% pour les catégories A, B et C). Située dans une zone à fragilité sociale, la ville de Perpignan combine une forte croissance de la population active et une grande proportion de minima sociaux. Cela traduit une difficulté d’insertion durable dans les territoires où se concentre la précarité. Le chômage résulte aussi de l’inadéquation entre les compétences attendues par les recruteurs et celles que l’on retrouve chez les demandeurs d’emploi. 

La région Occitanie se distingue par un taux de chômage qui reste élevé malgré une forte augmentation du nombre d’emplois. Après l’Île-de-France, c’est la région qui a créé le plus d’emplois entre 2006 et 2013. Pourtant, sur la même période, c’est en Occitanie que le taux de chômage progresse le plus. Autre paradoxe : l’Occitanie est la région la plus dynamique après la Corse, mais c’est aussi la région qui présente le taux de chômage le plus élevé, juste derrière les Hauts-de-France. 

Sur le littoral méditerranéen, à Nîmes ou Montpellier, malgré un emploi dynamique, le taux de chômage atteint des records. À l’inverse, certaines zones telles que Rodez et la Lozère affichent de très faibles taux de chômage malgré un emploi peu dynamique. Les zones touristiques de l’arrière-pays et de la montagne (Prades, Clermont-l’Hérault-Lodève et Ganges) ont également des taux de chômage très élevés sans toutefois atteindre les niveaux observés sur les zones littorales. La saisonnalité de l’emploi y est un peu moins marquée et le tourisme ne s’arrête pas une fois la période estivale terminée.

♦  L’Occitanie génère des emplois mais cumule aussi différents chômages

Dans les zones à forte attractivité comme Montpellier ou Toulouse, le taux de chômage serait le résultat du dynamisme économique qui attire une population qui vient s’installer dans la région. Cette arrivée massive de nouveaux habitants génère à la fois des emplois mais aussi une augmentation du nombre de chômeurs. C’est ce que l’on appelle le chômage frictionnel. Les arrivées stimulent la création d’emploi mais pas assez pour insérer rapidement la population. Les individus, bien souvent des couples, se rendent dans des zones à forte attractivité résidentielle. Il n’est pas rare que l’un des deux conjoints se retrouve au chômage après cette migration. D’autre part, ces nouveaux arrivants sont aussi mieux qualifiés que les habitants d’Occitanie. En 2014, 34% des Non-Occitans possédaient un diplôme de l’enseignement supérieur contre 23% des chômeurs déjà résidents. 

En Occitanie, il existe des zones qui présentent des taux de chômage modérés. Elles se situent à l’ouest (Tarbes-Lourdes et Auch) et au nord (Cahors, Albi, Millau…). Même si ce sont des zones où le chômage est moindre, ce ne sont pas les plus dynamiques pour autant. Les migrations résidentielles sont beaucoup moins nombreuses que dans le reste de la région, notamment en Lozère. L’évolution de l’emploi est proche, voire inférieure à la moyenne. Ce manque de dynamisme impacte les revenus médians, qui restent relativement bas. 

Dans les territoires touristiques (Narbonne et Agde-Pézenas) ou agricoles, le chômage reste élevé car les emplois sont plutôt de type saisonnier. Ces contrats saisonniers et/ou courts n’offrent que très peu de débouchés en basse saison. Les opportunités d’emploi en dehors de la saison touristique sont faibles. De plus, dans ces zones moins dynamiques, un phénomène de découragement peut amener les chômeurs à abandonner leurs recherches d’emploi.

♦ Un emploi plus dynamique dans les métropoles comme Toulouse ou Montpellier

Dans les métropoles, la situation est différente. À Toulouse, le taux de chômage est équivalent à celui de la France métropolitaine. Pourtant, l’emploi y est nettement plus dynamique. Cela s’explique par la présence d’entreprises à forte productivité, des emplois créés et une économie locale relancée. La part des demandeurs d’emploi de très longue durée est extrêmement faible dans la zone de Toulouse. Cependant, le taux de récurrence d’inscription à Pôle Emploi reste haut. Cela traduit la difficulté pour les habitants à trouver un emploi stable.

À Montpellier, la situation n’est pas du tout similaire. La majorité de la population habite dans les quartiers populaires de la ville, là où le chômage est élevé. Ce taux de chômage s’explique par les difficultés à rechercher et trouver un emploi, la discrimination par l’adresse, la faiblesse de réseaux, le manque de revenus… Néanmoins, Montpellier demeure une zone attractive. Cela impact d’autant plus le taux de chômage puisqu’il est impossible pour tous les nouveaux arrivants de trouver un emploi. Dans ces deux zones, mais en particulier dans celle de Montpellier, le chômage est aggravé par les effets de voisinage. Une zone d’emploi entourée par deux métropoles présente généralement un taux de chômage supérieur à la moyenne. Ne trouvant pas d’emploi sur leur territoire, les chômeurs sont incités à étendre leurs recherches dans les territoires voisins. 

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Pauline Garnier