Article mis à jour le 3 décembre 2022 à 08:53
Le coût des protections périodiques peut aller de 5 à 10 € par mois. Clara, lycéenne en 1ère au lycée Déodat de Séverac de Céret, a lancé une collecte auprès des élèves, des professeurs et de la communauté éducative de son lycée. Mais il ne s’agit pas seulement de moyens financiers. Pour Clara, l’objectif est d’agir pour qu’aucune jeune fille ne se retrouve sans protection hygiénique ; peu importe le motif : oubli ou manque de moyens.
♦ Clara lance une collecte de tampons et serviettes hygiéniques
« J’ai eu l’idée de cette collecte quand j’ai entendu dans les toilettes une jeune fille demander une serviette hygiénique de dépannage. Je me suis dit que ce n’était certainement pas la seule. J’en ai donc parlé d’abord à l’infirmière et à la proviseure. Toutes les deux m’ont donné le feu vert ». Clara est en 1ère au lycée Déodat de Séverac de Céret. Le lycée s’est engagé à placer des distributeurs de protections hygiéniques dans les toilettes des filles, et mixtes. En attendant, les trois jeunes filles, les 2 Clara et Lola font la promotion de leur action auprès de l’ensemble des classes ; mais aussi auprès des enseignants. Génération oblige, la jeune fille utilise aussi Instragram pour diffuser son message.
Le groupe tente de sensibiliser à la précarité menstruelle. Et ça marche ! « En attendant la mise en place des casiers, nous avons placé une boîte à la vie scolaire, et dans la salle des professeurs pour recueillir serviettes et autres tampons ». Le lycée a confirmé à notre rédaction que les casiers étaient bien en commande. Une idée qui pourrait bien faire des émules dans d’autres lycées du département. Puisque Clara envisage de sensibiliser d’autres élèves ; et notamment au lycée Arago, où étudie son frère.
Réalisée par Clara, l’affichette promeut un système « donnant-donnant ». « Afin que ce projet puisse durer sur toute l’année, il est important que les filles prennent des protections, et en remettent à leur tour ! Il suffit d’en remettre une ou plus quelques jours plus tard… rien de bien difficile ». Un réel besoin selon Clara. « Il s’agit d’aider les lycéennes, lorsqu’elles oublient leurs protections hygiéniques ou si elles n’ont pas les moyens financiers de s’en procurer ! Ensemble luttons contre la précarité menstruelle !« .
♦ Le manque de protection hygiénique source de stress, d’inquiétude et de mal-être
Selon une étude réalisée en mars 2021 par l’IFOP, 1 étudiante sur 3 serait concernée par la précarité menstruelle. Et près d’1 Française sur 10 a déjà manqué de protections hygiéniques pour des raisons financières. La même proportion renonce à changer sa protection aussi souvent que nécessaire par manque d’argent. Un phénomène d’autant plus pratiqué par les jeunes filles de moins de 25 ans.
Cette enquête révèle que 6% des femmes ont eu recours à des protections « bricolées » (du papier toilette, des mouchoirs ou des serviettes en papier). Selon les personnes sondées, le manque de protection conduit à un accroissement du stress, de l’inquiétude, voire à un sentiment de malaise.
♦ Quelles sont les actions des pouvoirs publics ?
La Région Occitanie, responsable des lycées, annonçait via un communiqué de presse que dès le mois de mai 2021, les 31.500 lycéennes boursières scolarisées dans les lycées privés et publics d’Occitanie pourraient retirer, au sein de leur établissement, un kit de protections hygiéniques à usage unique, bio et respectueuses des normes sanitaires.
La ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal s’est également emparé du sujet. Elle déclarait en mai 2021 : « La précarité menstruelle concernerait près d’une 1 étudiante sur 3 dans notre pays : c’est inacceptable. Mon ministère s’engage pour lutter contre toutes les formes de précarité et j’ai souhaité faire de la précarité menstruelle une absolue priorité. (…)
Mais c’est d’une mobilisation nationale dont nous avons besoin aujourd’hui. C’est pourquoi j’ai souhaité mettre en place des distributeurs gratuits, accessibles à toutes celles qui en auront besoin. Il s’agit d’une question de respect, une question de dignité : à la rentrée, l’accès à des protections hygiéniques ne doit plus représenter une difficulté pour aucune étudiante de ce pays. C’est mon engagement.»
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