Article mis à jour le 16 décembre 2021 à 13:49
Ce dimanche 12 décembre, la candidate socialiste qui propose l’union à gauche était à Perpignan devant un millier de supporters et 70 médias accrédités. À la tribune ? Hermeline Malherbe, Carole Delga, ou Michaël Delafosse. Au programme ? Remobilisation des troupes, appel à la gauche, annonces de campagne et tacles de droite à gauche.
♦ Carole Delga, souffle le chaud et le froid pour Anne Hidalgo
Après Hermeline Malherbe et Michaël Delafosse, Carole Delga allume la mèche au Palais des Congrès de Perpignan. Elle a fustigé « la litanie des sondages qui peut faire douter ». Mais aussi, « la terrible musique de la résignation » et du « à quoi bon » qui point parmi le peuple de gauche. Pour Carole Delga, la gauche est la seule à pouvoir « réenchanter » la France. La gauche d’Anne Hidalgo, celle du Parti socialiste serait la seule capable d’imposer « les valeurs de justice sociale, de solidarité et de fraternité disparues des échanges politiques ».
Selon la porte-parole d’Anne Hidalgo, le risque est grand que « les populismes grandissent » voire sortent« victorieux ». Carole Delga dénonce le silence « honteux » et dit son « dégoût » de voir « réhabiliter Pétain » ou « douter de l’innocence de Dreyfus ». Faisant directement référence aux propos du désormais candidat Éric Zemmour.
Carole Delga ne mâche pas non plus ses mots à l’encontre d’Emmanuel Macron son ancien collègue sous le quinquennat Hollande. « Qui va redresser avec courage la République ? (…) Ceux qui prônent le « en même temps » sans colonne vertébrale ni boussole ? (…) Ceux qui clament la fin du clivage gauche droite pour mieux dériver vers la droite ? ».
Après Emmanuel Macron, Carole Delga tacle Les Républicains qui « tentent d’arrimer ce qui reste de la droite à l’extrême droite dans une espèce de trumpisme à la française ».
Carole Delga n’oublie pas non plus une pique à l’encontre de l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon : « ceux qui se compromettent avec le communautarisme ou le complotisme ».
♦ Retraite à 62 ans, fin de Parcousup, vote à 16 ans ou régularisation de sans papiers
La présidente de la Région Occitanie a insisté auprès d’Anne Hidalgo afin que soient annoncées des mesures fortes pour la jeunesse à Perpignan. Vote dès 16 ans, fin de Parcoursup ou mise en place d’un minimum jeunesse. «Nous créerons une dotation permettant à chaque jeune de France, dès 18 ans, d’avoir un capital pour financer ses projets et s’insérer plus facilement dans la vie (…) Au départ il sera de 5000 euros ». Après la jeunesse, ce sont les mesures pour la retraite avec « une sanctuarisation » de l’âge du départ à la retraite à 62 ans.
La candidate de gauche est également venue sur des sujets tels que la sécurité ou l’immigration, « en faisant de la sécurité une priorité nationale ». Mais en refusant une « République sécuritaire ». Pour l’immigration, Anne Hidalgo entend régulariser « les personnes en France depuis un long délai disposant d’un logement et d’un travail ». Quant aux autres, « ils devront être reconduits à la frontière ».
« 25% des plus pauvres meurent avant 62 ans. Je ne me résignerai jamais à ce que les plus pauvres soient condamnés à mourir avant de partir à la retraite ».
♦ Le « No pasaran » d’Anne Hidalgo
Celle qui est aussi maire de Paris s’est lancée dans une longue tirade à l’encontre de l’extrême droite. À Perpignan, la plus grande ville dirigée par un maire Rassemblement National. « Je viens lancer à Perpignan, lancer un appel à l’unité de la France. Je ne peux pas laisser les menteurs de la régression se pavaner sans réagir. Non, cette France qui recule n’est pas la nôtre !
Non, cette nation confite dans une nostalgie agressive n’est pas la nôtre ! Cette France au passé falsifié n’est pas la nôtre ! Je ne laisserai pas faire de la France la honte de l’Europe ! Et sur cette terre qui chante au vent d’Espagne, avec cet accent qui est celui de la liberté. Je vous le dis avec toute mon âme : No pasaran ! ».
♦ La présidentielle 2022 rend-elle la gauche aphone ?
Á l’image du maire de Montpellier, la voix de la gauche a du mal à se faire entendre tant le discours droitier a pris le dessus dans le débat public. Même si la candidate a reçu un bel accueil à Perpignan, particulièrement au moment du « No pasaran », à ce jour, les propositions de la gauche semblent inaudibles. Pour Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, la raison est peut-être à chercher du côté des médias. Qui selon lui auraient grandement contribué à l’émergence d’Éric Zemmour.
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