Article mis à jour le 28 août 2022 à 22:52
En France, l’activité économique a retrouvé son niveau d’avant-crise dès le 3e trimestre de cette année et la reprise 2021 est solide. Selon les projections de la Banque de France, la croissance du PIB atteindrait 3,6% l’année prochaine en 2022 et 2,2% en 2023. 2024 devrait être marquée par une croissance plus faible à 1,4%. Toutefois, la reprise de l’épidémie et les difficultés d’approvisionnement viennent perturber cette dynamique. Jusqu’à 2024, l’évolution de l’inflation totale devrait comporter deux phases. Mais l’incertitude qui pèse sur ces projections reste élevée.
♦ Coup de frein sur la reprise économique fin 2021
Après un rebond fort durant les trois premiers trimestres de 2021, l’activité économique en France progresserait à un rythme plus modéré fin 2021 et début 2022. Deux facteurs sont liés à cette situation : les difficultés d’approvisionnement qui n’ont cessé d’augmenter depuis l’été et qui, par conséquent, freinent la reprise dans divers secteurs, ainsi que la dégradation de la situation épidémique à l’échelle mondiale qui pousse les pays à prendre des mesures qui restreignent l’activité à court terme. De ce fait, la poursuite du rebond de l’activité mondiale devrait être décalée à fin 2022 et 2023.
Le développement de la vaccination associé à la levée des contraintes sanitaires a permis un net rebond de l’activité. Comme le soulignait également l’INSEE dans notre article « Une reprise sous contraintes, en France comme à l’International », en France, le PIB est revenu à son niveau de la fin d’année 2019. Cependant, au 4e trimestre de l’année 2021 au 1er trimestre 2022, le PIB continuerait de progresser mais de façon plus modérée. Il faudrait attendre le printemps 2022 pour observer un net rebond de l’activité qui conduirait à retrouver une tendance proche de celle d’avant-crise en 2024.
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♦ L’énergie fait exploser l’inflation
La hausse de l’inflation mesurée par l’IPCH (Indice des Prix à la Consommation Harmonisée) s’est poursuivie au cours de ces derniers mois ; passant de 2,4% sur un an en août 2021 à 3,4% en novembre. L’inflation nationale mesurée l’IPC (Indice des Prix à la Consommation) s’établit à 2,8%. Cet écart important est dû à l’importance de l’énergie dans le panier de l’IPCH. Il devrait se réduire avec le tassement de la hausse du prix de l’énergie. La hausse de l’inflation IPCH s’explique par la remontée des prix du gaz et du pétrole, qui avaient atteint des niveaux historiquement bas en 2020. Cette remontée de l’inflation a été encore plus forte qu’attendue.
Le pic de l’inflation IPCH serait atteint en décembre 2021. Dès début 2022, l’hypothèse d’une stabilisation puis d’une baisse du prix du pétrole, conduit à un ralentissement des prix de l’énergie. Fin 2022, l’évolution de ces prix ne devrait être que légèrement positive alors qu’elle avait explosé de 22% en novembre 2021. L’inflation hors énergie et alimentation, devrait être stable en 2022, à 1,8% en moyenne sur l’année. En effet, comme pour l’énergie, le rythme de hausse des prix des produits manufacturés se réduirait de manière progressive, en l’absence de nouvelles poussées sur les prix des intrants.
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♦ Un taux de chômage en baisse
Au 3e trimestre 2021, la situation sur le marché du travail s’est normalisée par rapport à la situation d’avant-crise. La levée des contraintes sanitaires au printemps et à l’été ont permis la création de 309.000 emplois entre mars et mai, puis 108.000 le trimestre suivant. Ces créations d’emplois devraient rester importantes sur le dernier trimestre de l’année 2021. La progression de l’emploi couplée à un retour de la progression de la population active, aurait pour conséquence un recul prononcé du taux de chômage au 4e trimestre par rapport au précédent.
Après une légère remontée à 8,1% au 3e trimestre 2021, en 2022, le taux de chômage se stabiliserait à 7,9%. En revanche, la normalisation du nombre d’heures travaillées par emploi, le volume total d’heures travaillées continuerait de progresser en 2022 et dépasserait son niveau d’avant-crise dès le 1er trimestre. Malgré un rebond fin 2022 et début 2023, fin 2024, le taux de chômage devrait afficher 7,7%.
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♦ La complexité de la consommation des ménages
En 2021, le revenu des ménages a été soutenu par la reprise de l’emploi et la progression des salaires. Après un ralentissement en 2022 lié à l’arrêt de mesures d’urgence et à la remontée de l’inflation, le pouvoir d’achat regagnerait en dynamisme en 2023 et 2024, grâce aux revenus salariaux. Au 3e trimestre 2021, la consommation des ménages a été très dynamique (5%). Cette tendance a été associée à un recul important du taux d’épargne, qui reste toutefois nettement supérieur à son niveau d’avant-crise.
Les difficultés d’approvisionnement et les incertitudes de la reprise épidémique devraient freiner la consommation des ménages entre fin 2021 et début 2022. Cependant, dès la mi-2022, les revenus plus dynamiques devraient relancer la consommation. Les ménages dépenseraient environ un cinquième de leur épargne accumulée pendant la crise sanitaire d’ici 2024.
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♦ Des entreprises qui maintiennent leur effort d’investissement
Encore très élevé début 2021, le taux de marge des entreprises devrait baisser au 2nd semestre, avec la fin des mesures d’urgence. Il se stabiliserait à un niveau proche des années 2015-2018 grâce aux soutiens publics (subventions des plans France Relance et France 2030 et baisse des impôts de production). Après un niveau record début 2021, le taux d’investissement commencerait à reculer en 2022 mais resterait très élevé. Il repartirait à la hausse en 2023 et 2024, grâce aux conditions de financement très favorables et aux diverses subventions accordées.
♦ 2024 : année du retour à la normale
En 2024, lorsque les effets de la crise Covid seront dissipés, la croissance se réduirait à 1,4%. Les parts de marché à l’exportation se stabiliseraient, le taux d’épargne des ménages retrouverait son niveau d’avant-crise et les entreprises ne devraient plus être impactées par les fortes fluctuations engendrées par la crise sanitaire. Les difficultés de recrutement dans les secteurs les plus touchés par la crise devraient s’estomper d’ici 2024.
Ces projections restent dépendantes de l’évolution de la situation sanitaire en France et dans le monde. Des imprévus macroéconomiques peuvent également affecter l’activité économique et l’inflation d’ici 2024. Cependant, la consommation des ménages devrait soutenir l’activité et renforcer le rythme de croissance.
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