Article mis à jour le 31 décembre 2022 à 08:24
En France, l’aide alimentaire apportée par les associations est de trois types différents : des repas prêts à consommer, des colis et des épiceries sociales. Il apparaît que les bénéficiaires de cette aide se dirigent vers un type de distribution plutôt qu’un autre selon leur situation familiale et leur logement. Les recourants se classent généralement parmi les plus pauvres des pauvres et signalent des conditions de vie difficiles.
Le point sur la situation en chiffres
1,2 million. C’est le nombre de recourants ayant fréquenté en France un ou plusieurs sites de distribution alimentaire du 15 novembre au 10 décembre 2021 selon l’Insee. Parmi eux : 71% ont fréquenté la distribution de colis ; 28% les épiceries sociales ; 12% les distributions de repas.
Au total, en incluant tous les individus composant les ménages des recourants, le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire en nature auprès des associations en 2021 est compris entre 3,2 et 3,5 millions.
9 recourants sur 10 déclarent n’avoir fréquenté qu’un seul type de distribution au cours des 4 semaines précédant l’enquête. 17% affirment solliciter plusieurs associations sur cette même période (mais très rarement plus de deux). Sur une année entière, 30% des bénéficiaires contactent plusieurs associations.
Situation familiale, logement, statut migratoire déterminent le type de recours à l’aide alimentaire
86% des recourants à l’aide alimentaire vivent en logement ordinaire, 8% en hébergement collectif, 2% à l’hôtel et 4% sont sans abri. 44% des bénéficiaires de l’aide alimentaire sont des personnes immigrées, une part très importante mais sous-estimée puisqu’elle inclut uniquement les personnes pouvant répondre à un questionnaire en français. 90% des recourants immigrés viennent d’Afrique, contre 50% seulement des immigrés résidant en France en 2021.
Les personnes seules, tout comme celles vivant en hébergement collectif, à l’hôtel ou sans abri, ont davantage recours aux distributions de repas, prêts à consommer, que les personnes en couple ou avec enfant et/ou occupant un logement personnel.
Une personne sans abri aura 9 fois plus recours à la distribution de repas qu’une personne résident dans un logement personnel.
Les formes de privations alimentaires
4 recouvrants sur 5 souffrent de plusieurs formes de privations alimentaires :
- 55% d’entre eux ont souvent ou parfois peur de manquer de nourriture ;
- 49% doivent réduire les quantités qu’ils consomment ou sauter des repas ;
- 35% empruntent de la nourriture à des proches ;
- 32% affirment se coucher, souvent ou parfois, en ayant faim ;
- 36% déclarent devoir réduire, souvent ou parfois, la part des adultes au profit des enfants.
Une pauvreté accentuée selon les situations
84% des bénéficiaires de l’aide alimentaire bénéficient d’autres formes d’aides comme des chèques alimentaires, des prestations sociales ou d’aide de proches. Cela indique que 16% des recourants à l’aide alimentaire n’ont aucun autre soutien. Pourtant, vivre en hôtel ou être sans abri multiplie par 2,8 à 3,9 la probabilité de ne recevoir que l’aide alimentaire. Être immigré accentue également le fait de n’avoir accès qu’à l’aide alimentaire.
Le niveau de vie des bénéficiaires occupant un logement ordinaire s’élève en moyenne à 637 € par mois ; soit à peine plus du quart du niveau de moyen des ménages et moins des trois quarts du niveau de vie moyen des ménages pauvres.
Source Insee : France, portrait social édition 2022.
Les recourants vivant en logement collectif, à l’hôtel ou sans abri ont un niveau de vie encore plus faible : 435 € par mois en moyenne. À caractéristiques identiques, les bénéficiaires de l’aide alimentaires déclarent 2,3 fois plus souvent des difficultés financières que la moyenne des ménages pauvres. Ils s’estiment également en plus mauvaise santé et sont aussi plus nombreux à renoncer aux soins.
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