Article mis à jour le 26 juillet 2024 à 10:31
Les contrats aidés sont en partie financés par l’Etat et s’adressent à des personnes qui font face à des difficultés professionnelles ou sociales, dans le but de favoriser leur retour à l’emploi. La crise sanitaire a eu un impact important sur le marché du travail. Quelles ont été les conséquences pour ces contrats aidés ? Quel bilan tirer de l’insertion en emploi des bénéficiaires de ces contrats aidés depuis 2015 ? Est-il possible d’améliorer leur taux d’insertion en emploi ?
La situation avant et après la crise sanitaire
Au 2e trimestre 2021, 48 % des sortants d’un contrat aidé non marchand (hors accompagnement d’élèves en situation de handicap) occupent un emploi six mois environ après leur sortie. La conjoncture sur le marché du travail reflète le taux d’insertion des sortants de contrats aidés. De fin 2015 à fin 2018, l’emploi salarié progresse régulièrement, le taux d’insertion en emploi des sortants de contrat aidé augmente également, passant même de 39 % pour les sortants du 4e trimestre 2015 à 55 % pour ceux du 3e trimestre 2018.
Ensuite, l’insertion en emploi diminue et atteint 51 % pour les sortants du 3e trimestre 2019. Cette réalité peut être la cause d’une stagnation voire d’une baisse de l’emploi dans l’administration publique, l’enseignement, la santé humaine et surtout dans l’action sociale, principal secteur d’activité qui accueille les bénéficiaires de contrats aidés non marchands.
Avant la crise sanitaire, le taux d’insertion poursuit sa baisse et affiche seulement 45 % – le niveau le plus bas depuis 2016 – pour les sortants du 3e trimestre 2020. Ce taux se redresse légèrement ensuite avec l’amélioration de la situation sur le marché du travail. Le taux d’insertion en emploi durable, suit le même schéma. Parmi les sortants du 2e trimestre 2021, 35 % occupent un emploi durable six mois après leur sortie.
Qui sont les bénéficiaires des contrats aidés ?
71 % des sortants d’un contrat aidé non marchand en 2015 sont des femmes, elles sont 69 % en 2020. Les bénéficiaires âgés de 26 à 49 ans sont majoritaires, aussi bien en 2015 (58 %) qu’en 2020 (51 %). Les moins de 26 ans ne représentent que 19 % en 2015 et 24 % en 2020 ; et les 50 ans et plus, 23 % en 2015 et 25 % en 2020. Parmi les sortants de 2020, 85 % ont un niveau d’études inférieur au Bac. Avant de bénéficier de leur contrait aidé, 66 % des bénéficiaires étaient inscrits à Pôle Emploi depuis au moins un an, et 25 % percevaient le RSA.
La conjoncture du marché du travail et les changements du dispositif ne semblent donc pas avoir eu d’impact notable concernant le profil des bénéficiaires, qui étaient déjà éloignés de l’emploi en 2015. Seule la part de demandeurs d’emploi depuis plus d’un an se réduit entre 2015 et 2020, passant de 73 à 66 %.
Une différence d’insertion suivant le profil des bénéficiaires
Sur l’ensemble des sortants de 2020 : 47 % sont en emploi six mois environ après leur contrat aidé ; 44 % sont au chômage ; 5 % en inactivité ; 4 % en formation. Bien qu’inférieur au taux d’emploi des 15-64 ans (66,1 % en 2020), ce taux d’insertion évolue selon les caractéristiques des bénéficiaires, en 2020 comme durant les années précédentes.
Plus le niveau d’études est élevé, plus le taux d’insertion en emploi six mois après la sortie du contrat aidé augmente ; passant de 34 % pour les personnes ayant un niveau d’études inférieur au CAP-BEP à 61 % pour celles ayant un niveau d’études supérieur au Bac.
De même, les bénéficiaires d’un contrat aidé inscrits depuis plus de deux ans à Pôle Emploi ont plus de difficultés à accéder à l’emploi que ceux dont l’ancienneté est inférieure à un an.
Par ailleurs, les bénéficiaires du RSA avant de faire partie du dispositif du contrat aidé ont plus de difficultés à accéder à l’emploi. Seuls 36 % d’entre eux travaillent six mois après la sortie de leur contrat aidé en 2020, un taux éloigné de l’ensemble des bénéficiaires (47 %).
La formation et l’accompagnement : clés du succès ?
En 2020, 60 % des sortants ont suivi au moins une formation au cours de leur contrat aidé. L’accès à la formation s’est nettement développé entre 2015 et 2019, passant de 46 à 66 %. De plus, les bénéficiaires d’un contrat aidé peuvent également être accompagnés durant leur parcours. C’est le cas pour 77 % des sortants de 2020.
La même année, les personnes qui ont suivi une formation durant leur contrat aidé sont plus souvent en emploi six mois après la fin de leur contrat, 53 % contre 39 %. Les effets positifs de la formation s’observent sur le taux de retour à l’emploi et le taux d’insertion en emploi à six mois. C’est aussi le cas pour les sortants accompagnés pendant leur contrat aidé puisqu’ils sont 49 % à occuper un emploi six mois après leur sortie contre seulement 40 % pour ceux qui n’ont pas bénéficié d’un accompagnement.
- Comment les professionnels ont-ils perçu la saison touristique 2024 en Occitanie ? - 18 novembre 2024
- Pyrénées-Orientales : Eus, la capitale de l’agrume et du soleil - 17 novembre 2024
- Idées cadeaux : En quelques clics, l’artisanat des Pyrénées-Orientales s’invite pour Noël - 15 novembre 2024