Article mis à jour le 29 janvier 2021 à 15:41
Synonyme de rentrée scolaire pour les plus jeunes, ce lundi 4 janvier est aussi le premier jour de vaccination contre la Covid-19 dans les Pyrénées-Orientales. En cette première journée où la presse était conviée, 20 personnes (résidents et professionnels de santé) ont reçu le vaccin Pfizer à Prades ; et 10 professionnels de santé se sont fait vacciner à l’hôpital de Perpignan.
Parmi eux, le docteur Aumaître, responsable du Service des Maladies Infectieuses et Tropicales à Perpignan, au cœur de la pandémie du Coronavirus depuis début 2020.
♦ Le défi logistique du vaccin Pfizer-BioNtech
Outre les conditions de conservation particulières du vaccin (le vaccin doit être conservé à -80°C), c’est aussi son conditionnement qui complique les choses au niveau logistique. En effet, le seul vaccin pourvu d’une autorisation de mise sur le marché en Europe est conditionné en flacon de 5 doses. Au-delà du conditionnement, les doses de vaccins doivent être inoculées dans un délai de 2 heures après leur décongélation ; sinon elles deviennent inutilisables.
« Afin de ne pas gâcher, nous devons nous assurer que 5 personnes viennent au rendez-vous » nous confie le Docteur Aumaître. Ce dernier rappelle que 25% des patients ne prennent pas la peine de prévenir de leur absence à un rendez-vous.
À terme, les vaccinations Covid se feront au centre de consultation spécialisé de l’hôpital. Le corona-ambu s’organise afin de monter en charge et répondre aux sollicitions des volontaires parmi les personnes ciblées par les autorités de santé. « Ce matin, nous avons vacciné 5 patients en 30 minutes ». Selon le docteur Aumaître, les moyens sont prêts pour monter en charge au niveau vaccinal. L’hôpital de Perpignan a reçu 4.800 doses de vaccin.
♦ La vaccination Covid-19 étape par étape
Avant la vaccination, le patient est reçu administrativement avant d’être pris en charge par un médecin. Le professionnel de santé s’astreint lui-même aux formalités administratives, s’enquiert des contre-indications et informe le patient des principaux effets secondaires. C’est Maryline Ruffin, référente vaccinale dans les Pyrénées-Orientales, qui a réalisé le geste technique de l’injection sous l’oeil des photographes et du médecin Julian Cornaglia qui lui-même a mené la consultation vaccinale.
Après l’injection, les 5 volontaires sont restés sous surveillance durant 15 minutes afin d’écarter tout risque de choc anaphylactique. En France, contrairement à l’Angleterre, les autorités préconisent 2 doses pour une efficacité optimale. Ainsi, les premiers volontaires ont déjà pris rendez-vous pour recevoir leur seconde dose de vaccin dans 21 jours.
À l’hôpital de Prades et à l’EHPAD Guy Malé, Michèle 91 ans, est la première résidente a s’être prêtée au jeu du vaccin devant la presse réunie. Le directeur de l’hôpital de Prades informe que le recueil du consentement pour les 125 résidents de l’EHPAD Guy Malé est en cours.
Concernant la complexité de la procédure administrative et le retard à l’allumage de la campagne, le docteur Aumaître rétorque : « Ceux qui disent ça traîne aujourd’hui, sont les mêmes qui nous auraient dit que ça allait trop vite si nous n’avions pas pris ces précautions ! »
♦ Les questions des patients fusent dans nos cabinets
Parmi les premiers volontaires, le président de l’ordre des médecins des Pyrénées-Orientales. Jean-François Loeve, médecin généraliste à Salses, a souhaité se faire vacciner pour se protéger lui-même ; mais aussi pour montrer l’exemple.
Le docteur Aumaître de rappeler que, même parmi le personnel médical, il existait des antivax. « Dans ce cas, il est important pour nous de rappeler le principe du bénéfice-risque » insiste le docteur Aumaître. Le médecin de rappeler que la Covid tue 7 fois plus que la grippe ; et qu’en l’absence de traitement efficace, le vaccin était le seul moyen d’éviter les formes graves de la maladie.
Pour le moment, les médecins libéraux ne vaccinent pas encore ; mais ça ne saurait tarder selon Jean-François Loeve.
♦ Plusieurs centres de vaccination à l’étude pour les Pyrénées-Orientales
Guillaume Dubois, délégué départemental de l’Agence régionale de santé présent au SMIT rappelle que l’objectif est de monter en charge au niveau de la campagne vaccinale. Pour cela, les réunions vont bon train afin d’ouvrir rapidement 2 à 3 centres de vaccination dans le département. Des centres qui viendront augmenter la capacité vaccinale du centre actuel de l’hôpital.
Questionné sur des réunions tardives pour mettre en place ce genre de dispositif, le responsable local de l’ARS rappelle, qu’au départ, les centres n’étaient pas à l’ordre du jour. En effet, depuis le début de la campagne de vaccination, les autorités françaises avaient priorisé les publics les plus fragiles ; à savoir les résidents des EHPAD.
Depuis, le Président de la République a exprimé sa colère selon des propos rapportés par nos confrères du Journal du Dimanche. Des propos qui ont poussé le Ministre de la Santé à changer la doctrine dans l’agence.
Ainsi ces « vaccinodromes » tant décriés lors de la grippe H1N1 de 2009 pourraient bien voir le jour en 2021.
♦ Les premiers EHPAD concernés dans les Pyrénées-Orientales
En Occitanie, 57 premiers sites débutent cette campagne de vaccination. 47 EHPAD et 10 USLD (Unités de soins de longue durée) répartis sur les 13 départements de la région. Dans notre département, 3 EHPAD sont concernés sur les 51 que compte le territoire.
- L’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de Prades
- L’EHPAD Simon Violet Père de Thuir
- Et l’EHPAD St-Jacques situé à Ille-sur-Têt
- Les patients des USLD des centres hospitaliers de Perpignan et de Prades pourront également recevoir le vaccin dès ce 4 janvier.
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