Article mis à jour le 28 avril 2021 à 11:49
Dès ce 18 mai, environ 3.000 collégiens vont reprendre le chemin de leur établissement scolaire. Un vrai challenge pour les agents des collèges et la communauté éducative. Car, dans le même temps, les cours en distanciel continuent d’être assurés pour les 2/3 d’élèves restés à la maison.
♦ Une semaine supplémentaire pour répondre au « cahier des charges » sanitaire
Les élus du Conseil Départemental en charge de la gestion des collèges ont insisté sur le travail formidable réalisé par les agents. En un temps record, ils ont mis en ordre de marche les 36 établissements des Pyrénées-Orientales ; et les ont adaptés aux mesures sanitaires compilées dans un recueil de 56 pages.
Réflexion sur les flux de circulation désormais matérialisés par des scotchs au sol, condamnation des bancs dans la cour, fermeture des espaces sportifs, désinfection de tous les espaces, signalétique spécifique dans les couloirs et escaliers, neutralisation des poignées de portes, sans oublier les sanitaires…
Le principal du collège de Thuir nous précise qu’un sens de circulation organise désormais les flux de personnes dans son établissement. Ainsi, ni les élèves ni les enseignants ne se croisent dans les couloirs ; et les salles seront nettoyées plusieurs fois par jour. Le principe est simple : « une classe, une salle ; et un élève, une place ». En d’autres termes, les classes composées au maximum de 12 élèves conserveront leur salle ; et chacun se verra attribuer un bureau sur lequel figurera son nom. Un dispositif qui permet un meilleur respect des mesures sanitaires et qui facilite le travail des équipes de nettoyage.
♦ Adapter le quotidien des collégiens aux gestes barrière
L’infirmière scolaire rappelle le plus important d’entre eux : la distance entre chaque individu. Pour les professeurs de sport ? Il faudra mettre en place des exercices physiques qui n’encouragent pas la proximité ; pas de sport collectif, ni d’usage de ballon ou autre objet susceptible de transporter le virus. L’infirmière scolaire distille ses conseils en termes de geste barrière, dont le lavage des mains. Pas à pas, elle explique aux enseignants médusés, les bonnes pratiques pour le lavage des mains ; et surtout la supervision desdits gestes.
En effet, il faudra se munir d’un chronomètre pour vérifier qu’ils se lavent les mains pendant 30 secondes en insistant sur toutes les zones : ongles, dessus et dessous des mains, en terminant par les poignets.
Idem pour le port du masque qui pourra être fourni aux enfants dès leur arrivée dans le collège ; il faudra leur expliquer les bons gestes. Pas de masque sur le front ou sous le menton ; « on ne touche pas son masque avec ses doigts, on le manipule exclusivement par l’élastique ». L’infirmière qualifie même le masque de « faux ami » car il donne un sentiment de protection ; sentiment qui ne doit pas dispenser des autres gestes barrière.
♦ 3.000 élèves de 6e et 5e présents pour trois semaines
Sur la base du volontariat, ce retour en classe permet, à ceux pour qui les cours à distance posent problème, de reprendre contact avec le collège. Et même si le programme a été chamboulé depuis le 13 mars, les missions et les objectifs sont très clairs et définis par l’éducation nationale précise le proviseur. « Nous devons consolider les acquis afin que les élèves puissent accrocher la classe supérieure ».
Bien sûr, durant la période de confinement, l’accent a été mis sur le socle commun ; le Français, les Mathématiques, l’Histoire. Au collège de Thuir, pour ce retour en classe, les matières sont organisées par pôle : Arts, Langues, Sciences.
Pour le moment, cette rentrée hybride uniquement les 9.613 élèves de 6e et 5e ; une partie en présentiel, et l’autre en distanciel. Pour les 4e et les 3e, les autorités se prononceront lors de la prochaine étape du déconfinement. À ce jour, plus de 20.000 élèves de 4e et de 3e du département restent en cours à distance.
L’objectif est clair pour l’ensemble des acteurs éducatifs, de l’inspecteur d’académie à l’enseignant, en passant par les agents du conseil départemental : il faut concilier sécurité sanitaire et pédagogie. À seulement quelques semaines des grandes vacances, ce retour dans les établissements scolaires est aussi, pour certains, un test grandeur nature ; si jamais la rentrée de septembre devait se dérouler dans les mêmes conditions. Ce qui, en l’absence d’avancée médicale, devrait être le cas.
♦ Un brevet des collèges version Covid-19
Il marque traditionnellement la fin du collège. Validé par la moyenne faite entre les notes du contrôle continu et celles d’un examen écrit et un oral, le brevet des collèges 2020 s’adapte à cette époque inédite.
Le Ministère de l’éducation Nationale indique que « les élèves seront évalués sur la base du livret scolaire, qui représente d’ores et déjà 50% de la note finale du brevet, et qui permet de certifier la maîtrise du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. La note attribuée à la place des épreuves finales sera la moyenne des moyennes trimestrielles dans les disciplines en question. L’épreuve orale est supprimée ».
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