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Derrière les murs du centre pénitentiaire « atypique » de Perpignan

Derrière les murs du centre pénitentiaire "atypique" de Perpignan

Article mis à jour le 4 juillet 2023 à 18:50

Alors qu’en 2014 le contrôleur de gestion des lieux de privation des libertés avait rendu un rapport particulièrement sévère – qualifiant la prison de Perpignan « d’établissement atone ayant subi un vieillissement prématuré dans son entretien et dans son fonctionnement », la situation à Perpignan semble s’être améliorée.

« Depuis un an et demi l’administration est très regardante quant à l’état du bâtiment. Et on sent la volonté d’amener l’établissement au niveau de celui de la nouvelle prison qui devrait ouvrir en 2026 », nous précise Frédéric Jenot, représentant Force Ouvrière pénitentiaire. Nous avons rencontré Dimitri Besnard et Stéphanie Jastrzebsi ; respectivement directeur du centre pénitentiaire et directrice du Spip* de Perpignan.

« Un établissement atypique et une situation apaisée »

Selon Dimitri Besnard, qui avait fait de sa demande d’affectation à Perpignan une priorité, « c’est le plus bel établissement de [sa] carrière ». Pour le directeur, les incidents médiatisés par les syndicats sont le lot quotidien de tout établissement pénitentiaire. « Concernant Perpignan, je note une situation plutôt apaisée au niveau de la détention par rapport à la volumétrie de la communauté que représente le centre pénitentiaire ». Selon le directeur, il y a mathématiquement plus d’incidents dans un établissement qui compte 641 personnes détenues que s’il en comptait 60. « Ça tombe sous le sens ! »

« Ce que je note, c’est que le personnel pénitentiaire est très investi ; qu’ils ont une gestion de bon père de famille des personnes détenues. Que les personnes détenues sont en grande partie originaires de la région ; ils y sont très attachés et souhaitent y rester. Ce qui peut expliquer le nombre faible d’incidents. Des incidents qui pourraient nous conduire à transférer par mesure d’ordre. Les familles des détenus sont aussi un soutien, un maintien des équilibres en détention. »

Stéphanie Jastrzebsi de rebondir : « C’est ce qui ressort souvent ici ; c’est qu’il s’agit d’un établissement atypique. On ne retrouve pas forcément à Perpignan les représentations qu’on peut avoir d’une détention ailleurs. Que ce soit le bruit, l’odeur, la vue … C’est très calme, c’est ouvert, c’est aéré ». Selon Frédéric Jenot, « c’est une population carcérale qui est quand même tenue, qui est du cru ; et le directeur connaît la valeur du personnel de l’établissement ».

27/01/2021, Perpignan, France, Dimitri Besnard (directeur du centre pénitentiaire) © Arnaud Le Vu / MiP

La gestion de la crise sanitaire Covid-19

La période est néanmoins complexe eu égard à la crise sanitaire et alors que l’établissement sort d’un cluster. « Nous avons eu un cluster qui a duré moins de trois semaines. C’est une personne détenue qui a réintégré l’établissement suite à une permission de sortie. À son retour, il n’a pas été placé en confinement et il a effectivement contaminé cinq autres personnes. Il était dans une unité portes ouvertes »

À l’issue de ce cluster, le chef d’établissement a souhaité faire une photographie sanitaire en testant l’ensemble de la communauté, du personnel, et des détenus. « Il y avait une interrogation sur les asymptomatiques. Les protocoles ont aussi été intensifiés et ça nous a permis de sortir très rapidement de la situation ».

« Mais cela reste compliqué pour les familles qui sont à l’extérieur et qui peuvent vivre avec beaucoup d’angoisse cette période-là. Pour les détenus qui regardent BFM tourner en boucle, cela peut être relativement anxiogène ; sans oublier les personnels. Je le rappelle en début de crise covid, ils ont pris leur service sans masque. Malgré cela, ils ont toujours répondu présent pour assurer la continuité de service de l’établissement ».

La prison de Perpignan, une maison d’arrêt et un centre de détention

Construit en 1987 sur près de 10 hectares, le centre pénitentiaire de Perpignan compte parmi les plus gros établissements de la direction interrégionale de Toulouse ; avec les centres de Béziers et de Seysses.

Une maison d’arrêt accueille les personnes prévenues en détention provisoire (personnes détenues en attente de jugement ou dont la condamnation n’est pas définitive), les personnes condamnées dont la peine ou le reliquat de peine n’excède pas deux ans. Ou encore ceux condamnés à de plus lourdes peines mais en attente d’affectation sur un autre établissement. Le centre de détention accueille les détenus condamnés à des peines d’au moins deux ans. Les détenus les plus difficiles qui représentent un risque important en termes d’évasion ou de maintien de l’ordre sont placés en maison centrale. Dimitri Besnard nous précise que les maisons centrales ont un niveau de sécurité passive beaucoup plus élevée qu’à Perpignan.

La maison d’arrêt

La Maison d’arrêt pour hommes : 260 détenus à fin janvier pour 114 cellules. La capacité opérationnelle selon l’Observatoire international des prisons était au 1er janvier 2020 de 132 places.

La Maison d’arrêt pour femmes compte 42 personnes détenues pour 28 cellules.

Le centre de détention

Le centre de détention de Perpignan compte 312 détenus pour 288 cellules selon les chiffres fournis par l’établissement.
75 personnes sont condamnées et placées sous bracelet électronique. C’est le jugement qui fixe les modalités géographiques et horaires de ce dispositif.

Le rôle du Spip : « Préparer la sortie dès le premier jour d’incarcération »

Selon le Ministère de la justice, les services pénitentiaires d’insertion et de probation assurent le contrôle et le suivi des personnes placées sous main de justice ; qu’elles soient en milieu ouvert ou en milieu fermé. Il s’agit de prévenir la récidive et de favoriser la réinsertion des personnes condamnées.

« Nous intervenons sur tout le département des Pyrénées-Orientales, les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation vont avoir en charge le suivi des personnes majeures détenues, qu’ils soient prévenus, condamnés en maison d’arrêt ou au centre de détention. Nous intervenons également en milieu ouvert ; c’est d’ailleurs la part la plus importante de notre activité ».

Pour illustrer cette affirmation, Stéphanie Jastrzebsi indique que le Spip suit 720 personnes en milieu fermé ; et près de 1.300 en milieu ouvert. Les personnes prévenues, placées sous contrôle judiciaire, condamnées à de courtes peines, ou bénéficiant d’un aménagement de peine font partie de ces personnes suivies en milieu ouvert.

Évolution de la population carcérale en France de 2002 à 2020 (effectifs au 1er de chaque trimestre) © Source : EX3/SDEX/SA/DAP/Ministère de la Justice.

« La première chose que nous allons travailler avec la personne qui entre en détention, c’est sa sortie »

Parmi les mesures à suivre par ces personnes, il y a l’obligation de répondre aux convocations du magistrat, du Spip, aux obligations de travail, de soin, mais aussi d’indemnisation des parties civiles. Autant de missions dévolues au Spip.

« Concernant la prévention de la récidive, l’une de nos principales missions est d’assurer le lien entre le dedans et le dehors. Nous faisons en sorte de maintenir les liens avec la famille, avec les partenaires et les différents réseaux à l’extérieur pour gérer les droits sociaux entre autres. Bref, nous préparons la sortie ». Stéphanie Jastrzebsi de préciser que les personnes condamnées ne sont pas prioritaires sur des dispositifs d’emploi ou de formation…

« La première chose que nous allons travailler avec la personne qui entre en détention, c’est sa sortie. Et selon la situation, (en attente de jugement, en aménagement de peines, en préparation de sortie…) cela va se travailler différemment. Quand il s’agit de préparer une sortie, nous allons travailler sur la recherche d’un logement, d’une formation, d’un travail, vérifier si un retour à l’emploi précédent est possible. Nous allons aussi faire avec lui des démarches pour rétablir ses droits sociaux, ou refaire faire ses documents d’identité. Parce que sans pièce d’identité, on ne fait pas grand-chose et tout cela prend énormément de temps ».

Récidive légale et réitération parmi les condamnés de 2017 et 2018 © Source ministère de la Justice – Chiffres officiels 2020

Criminologie et travail sur l’évitement

Dans le cadre de la prévention de la récidive, il est important d’analyser le passage à l’acte. Stéphanie Jastrzebsi de citer l’exemple d’une personne violente vis-à-vis de son conjoint quand il est en état d’ébriété. « Non, il ne s’agit pas de psychologie, mais de criminologie » rectifie la directrice du Spip.

« Une personne qui vous dit moi, je frappe ma femme parce que je bois. Il faut déjà réussir à la raisonner, à lui faire entendre que ce qui engendre le passage à l’acte, c’est la boisson. Nous allons mettre en place avec les services spécifiques, un travail sur l’addiction. Notre rôle est de repérer les circonstances du passage à l’acte ».

Pourcentages des personnes détenues selon la catégorie d’infraction principale © Ministère de la Justice

Il faut aussi travailler sur la perception de la peine par le condamné ; son positionnement par rapport à la victime pour prévenir une éventuelle récidive.

Il faut aussi pouvoir répondre aux phrases du type « ma peine est trop lourde, ou encore je suis innocent ». « Notre travail consiste également à amener la personne à réfléchir à des processus d’évitement. C’est-à-dire que si elle se retrouve dans la même situation qui l’a conduite à passer à l’acte, il faut qu’elle puisse mettre en place des mécanismes qui vont lui permettre d’éviter le passage à l’acte. C’est un travail que l’on va mener en individuel en milieu fermé ou milieu ouvert ».

Le travail est aussi réalisé via des sessions de groupe dans le cadre des PPR (Programmes de Prévention de la Récidive). Selon Stéphanie Jastrzebsi, le travail collectif est très efficace surtout quand il inclut des personnes condamnées pour des faits de même nature. « Ensemble, ils vont évoquer le même type de sujet, les circonstances du passage à l’acte, le rapport à la victime ; mais en présence de leurs pairs, la parole se libère parfois mieux que dans une relation duale avec le conseiller ».

27/01/2021, Perpignan, France, Stéphanie Jastrzebsi (directrice du Spip) © Arnaud Le Vu / MiP

Plan de Prévention de la Prévention et de la Radicalisation Violente

Depuis 2018, le SPIP a également pour mission l’organisation des PPRV destinés à des publics spécifiques. Pour ce programme, animé par des personnes extérieures à l’établissement à destination de personnes condamnées ou prévenues pour des faits de terrorisme, « on va également inclure dans le groupe, des personnes condamnées pour des délits de droit commun dont on aura repéré une certaine fragilité ou une radicalité, ainsi que des personnes au profil plus violent mais qui pourront être moteur au sein du groupe » dixit Stéphanie Jastrzebsi.

Selon le rapport de la performance publique de 2019 : 59 PPRV ont été mis en œuvre en 2019 (contre 49 en 2018). En parallèle, le cahier des charges de PPRV fixe comme objectif de recentrer ces programmes sur les publics radicalisés qui doivent désormais représenter au moins 50 % des effectifs de chaque PPRV. À Perpignan, 2 PPRV ont déjà été déployées, avec des groupes de 10 détenus maximum et qui se sont étalés sur 3 ou 4 mois.

Cour de promenade du quartier disciplinaire d’une maison d’arrêt © JC Hanché pour le CGLPL

Quant à l’évaluation de ces programmes, elle s’avère relativement compliquée. En effet, comme le concède la directrice du Spip, « même si à chaud, les retours sont très positifs, il faut se laisser du temps pour constater les bénéfices que les personnes peuvent tirer de ce programme de trois mois. Je pense qu’il faut réévaluer au bout de 6 mois, et au bout d’un an, la situation individuelle et le positionnement de chacun ».

La mission d’évaluation par les conseillers

Les conseillers du Spip suivent environ 90 personnes en centre de détention ; en maison d’arrêt, ils peuvent prendre en charge 70 ou 80 dossiers. Parmi les missions du Spip, se trouve l’évaluation. « Quand on prend en charge une personne, il y a une période de 1 à 2 mois pour faire une évaluation initiale. Le conseiller balaye un certain nombre d’items. Ensuite, chaque année, voire 2 fois par an, il y a une nouvelle évaluation pour constater l’évolution du détenu ». 

Même si la récidive fait partie du jeu, ce n’est pas forcément un signe d’échec pour Stéphanie Jastrzebsi. « C’est comme un alcoolique. Il peut y avoir des rechutes, mais ce n’est pas pour autant que la personne n’a pas avancé dans son processus sur la guérison ; ou au moins sur une prise de conscience de son addiction. Notre rôle à nous, est de donner les outils aux personnes. Après c’est à elles de s’en saisir ».

La gestion des détenus arrivants

En milieu fermé, la directrice du Spip rappelle des cas de l’urgence à gérer lors de l’arrivée de la personne en détention. « Parfois, il faut prévenir les familles ; ou même gérer le chien qui est resté enfermé dans l’appartement et il n’y a personne pour s’en occuper. J’ai déjà vu la compagne enceinte – et à quelques jours du terme – frapper à la porte du SPIP parce qu’elle n’a pas les clés de l’appartement. Monsieur s’était fait arrêter avec les clés ».

L’accent est aussi mis sur la prévention suicide ; puisqu’on sait que l’arrivée en détention est un moment critique qui peut être difficile à vivre. « Pour les primo incarcérés, nous sommes très vigilants quand au premier choc par rapport au milieu carcéral ». Le guide du détenu arrivant dédie une page à la prévention du suicide :

Paquetage remis aux arrivants en établissement pénitentiaire (draps, couvertures, couverts, kit d’hygiène, produits d’entretien…) © CGLPL

« Vous venez d’arriver en détention. Vous pouvez connaître un sentiment de grande solitude, être triste, accablé. Mais aussi rencontrer des moments difficiles avec une perte d’espoir. Si vous traversez une telle période, avec éventuellement des idées de suicide, demandez de l’aide auprès des différents professionnels (personnels de surveillance, de direction, du SPIP, soignants, enseignants…) et bénévoles (visiteurs de prison*, aumôniers…). Ils sont formés pour vous apporter cette aide, même en cas de désespoir extrême. Il existe aussi dans certains établissements des codétenus de soutien à qui parler. Demander de l’aide, avoir la force d’en parler, est une première étape dans la reconnaissance de votre souffrance. »

Se former et travailler en prison ?

À leur arrivée en détention, les personnes sont informées des différentes formations dispensées au sein de l’établissement. Parmi celles dispensées à Perpignan, Dimitri Besnard nous détaille les formations proposées et leurs débouchés.

« Il y a la formation qualifiante pour devenir agent de propreté et d’hygiène. Dehors, ils sont sûrs de trouver du travail dans des entreprises comme Onet par exemple. Nous proposons aussi des formations bâtiment. La pose de BA13 par exemple ; c’est une niche où on est sûr de trouver un boulot. » Parmi les autres formations, figurent l’informatique, l’entretien d’espaces verts ou à la maintenance de véhicules type motos.

Distribution des repas dans une maison d’arrêt © JC Hanché pour le CGLPL

Les personnes détenues peuvent également travailler durant leur incarcération ; soit auprès d’ateliers ou chantiers de réinsertion extérieurs à l’établissement, soit dans le cadre du service général afférent au centre pénitentiaire lui-même. Les entreprises extérieures ont employé 40 personnes en 2019 et une vingtaine en 2020 ; une baisse en partie liée à la crise sanitaire. Pour ce qui est du service général, il s’agit de détenus volontaires pour travailler pour l’établissement : auxiliaire de cuisine, distribution des repas, nettoyage des coursives, entretien des espaces verts. Actuellement, 86 postes sont pourvus au titre du service général de la prison de Perpignan.

Qu’il s’agisse d’emploi ou de formation, la demande émanant du ou de la détenue est examinée par une commission pluridisciplinaire ; commission présidée par le chef d’établissement, un membre du SPIP, un officier, un surveillant ou un représentant de l’unité sanitaire.

« La prison n’est et ne doit être qu’une privation de liberté »

Le directeur de la prison de Perpignan rappelle les propos de l’ancien garde des sceaux Robert Badinter, « La prison n’est et ne doit être qu’une privation de liberté ».

En clair, il y a une proposition d’activité, de travail, de formation, de sport ; mais si le détenu ne veut pas, il peut très bien ne pas avoir d’activité dans la journée. Pour le directeur de la prison, comme pour la directrice du Spip, cet isolement volontaire est une problématique rapidement signalée. Le détenu est convoqué pour un bilan ou une prise en charge de soin ou psychologique si besoin.

« Dans le cadre de la garde et de l’entretien, on a des passages obligatoires dans la journée. Que sont les appels à 7h, 13 heures, 19 heures, les mouvements promenade, la distribution du repas. On passe dans toutes les cellules pour vérifier que tout le monde est bien présent et que tout le monde est bien vivant. Mais effectivement, une personne détenue qui souhaite rester dans sa cellule et ne pas faire d’activité, ne pas se mélanger avec le reste de la population pénale a la faculté de le faire ».

« Si vous deviez être incarcéré(e), que craindriez-vous le plus ? » © Cahiers d’études pénitentiaires et criminologiques Représentation des Français sur la prison – Septembre 2019

Un quotidien rythmé par le cadre imposé

Selon Dimitri Besnard, il faut bien comprendre qu’en milieu pénitentiaire, il y a une prise en charge très importante. « On est dans une certaine forme d’assistanat. C’est le personnel qui distribue le repas, qui ouvre la porte pour les douches… La vie de la personne détenue est rythmée par tous les actes de la vie quotidienne. Et d’ailleurs, cela peut représenter un confort pour certains. La prison, arrive parfois à un moment où tout s’accélère ; la personne perd un peu pied, souvent à cause de conduites addictives ou d’un parcours de vie compliqué. L’incarcération vient mettre un frein à tout cela. »

« Alors qu’à l’extérieur certains sont désœuvrés, ici elles sont prises en charge au niveau sanitaire, dentaire…. Ils reprennent du poids ; ici, ils prennent trois repas par jour, ils prennent soin d’eux, de leur hygiène. Ici, nous mettons un frein à la dérive qu’ils peuvent vivre à l’extérieur ».

Stéphanie Jastrzebsi de rebondir : « la prison permet de refixer un cadre et une prise en charge globale. La prison atteint juste au droit d’aller et venir de la personne. Le reste de leurs droits n’a pas a être mis à mal. Les personnes détenues peuvent se faire domicilier en établissement et voter aux élections ».

Une nouvelle prison en 2026, quid d’une unité de soin ?

Alors que la construction d’un second établissement pénitentiaire est actée à l’horizon 2026, le terrain choisi passe mal auprès des adhérents de la cave coopérative Arnault de Rivesaltes. L’établissement – qui pourrait accueillir jusqu’à 500 détenus – provoquerait selon la cave un conflit d’usage quant à son accès. Pour ce qui est de l’unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA), le directeur n’a aucune nouvelle du projet d’implantation de cette unité de soin qui est nécessaire selon lui.

« Il y a un vrai besoin de places en unité psychiatrique. Les profils « psy » sont de plus en plus nombreux en détention ou de plus en plus repérés. Mais il y a clairement une hausse de ces profils. Aujourd’hui, nous avons le SMPR (Service Médical Psychiatrique Régional) au sein de l’établissement. Ces 20 places permettent d’hospitaliser les personnes détenues sur décision médicale. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, les professionnels de santé font souvent un constat de manque de place qui contraint les personnels de santé à maintenir les personnes détenues sur la structure. Alors que la prise en charge n’est pas adaptée ».

Retour sur les années passées

Parmi les problématiques évoquées par le contrôleur des prisons en 2014, apparaissaient celles de l’hygiène et de surpopulation carcérale. Des éléments évoqués par plusieurs témoignages recueillis par l’Observatoire international des prisons. Cette association qui « agit pour le respect des droits de l’homme en milieu carcéral » recueille, entre autres, les témoignages des familles. Plusieurs témoignages récents font état à la prison de Perpignan « d’infections récurrentes de puces de lit » ou « de cellules de 9M2 pour 3 détenus dont 1 au sol ». 

Selon Frédéric Jenot, les punaises de lit ont effectivement été un souci ; mais les procédures sont désormais en place et les agents sont formés pour éradiquer ces nuisibles. Quant aux matelas au sol, le syndicaliste indique qu’il y en, aujourd’hui encore, une trentaine. C’est beaucoup ; mais bien moins qu’il y a quelques années, où ce chiffre était monté jusqu’à 80 ou 90 matelas au sol dans des cellules prévues pour 2 détenus.

Cellule suroccupée dans une maison d’arrêt © JC Hanché pour le CGLPL

Au total, la prison de Perpignan compte 722 personnes placées sous main de justice ; dont 641 personnes hébergées. Selon Dimitri Besnard directeur de l’établissement pénitentiaire de Perpignan, « Il y a un petit peu moins que ce qu’il y a eu par le passé, nous sommes sur des effectifs stabilisés. Notamment au niveau des matelas au sol qui sont plutôt bas ».

*SPIP : Service pénitentiaire d’insertion et de probation

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Maïté Torres