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Les personnes âgées, les handicapés et les enfants, grands perdants de la crise sanitaire

21/04/2020, Sorèdes, France, EHPAD maison de retraite de Sorèdes dans les Pyrénées-Orientales / Prise en charge médicale des personnes âgées et de la dépendance à l’heure de la crise sanitaire Coronavirus Covid-19 © Arnaud Le Vu / MiP / APM

Article mis à jour le 18 janvier 2022 à 14:02

Pour la première fois depuis plusieurs années, le montant des aides aux personnes âgées ou handicapées a diminué ; ou le nombre de bénéficiaires est en baisse. Tout comme le nombre de mesures d’aide sociale à l’enfance pour les mineurs.

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié les dernières statistiques sur les aides sociales des départements, aux niveaux national et départemental. Cette étude porte sur les différentes aides sociales accordées en 2020 aux personnes âgées ou handicapées, ainsi que sur les mesures d’aide sociale à l’enfance. Le détail de ces chiffres historiques.

♦ Des aides sociales en baisse pour les personnes âgées

En décembre 2020, 1,454 million d’aides sociales départementales bénéficiaient aux personnes âgées en France (hors Mayotte). Ce chiffre est en diminution de 1,6% ; du jamais vu depuis 2002, date de la création de l’APA (Aide Personnalisée d’Autonomie). Dans le même temps, cette aide voit son nombre de bénéficiaires diminuer de 1,5% entre 2019 et 2020. Cela s’explique par la hausse de la mortalité chez ces personnes, durement touchées par la pandémie de Covid-19.

Les aides attribuées aux personnes âgées vivant en établissement (ou chez des particuliers) sont celles qui enregistrent la plus forte baisse (-2,4%). L’ASH (Aide Sociale à l’Hébergement), destinée aux personnes âgées ayant des faibles ressources pour financer leurs frais d’hébergement en établissement ou chez des particuliers, était attribuée à 118.000 personnes fin 2020. Ce chiffre chute de 3,5% en un an ; alors qu’il était stable l’année précédente.

♦ Les personnes handicapées plus aidées, mais moins nombreuses

Au 31 décembre 2020, les départements comptaient 571.000 droits ouverts à une aide sociale aux personnes handicapées ; soit 1,6% de plus que fin 2019. Cette augmentation est la plus faible observée depuis la création de la PCH (Prestation de Compensation du Handicap) en 2006. Le nombre de bénéficiaires de la PCH a augmenté de 4,2% entre fin 2019 et fin 2020, passant de 333.000 à 347.000. Bien qu’importante, cette hausse est la moins élevée depuis 2006.

150.000 personnes bénéficient d’une aide à l’hébergement ou à l’accueil de jour en établissement ou chez des particuliers. Cet effectif diminue de 1,4% en 2020 ; après une année stable en 2019, et une croissance moyenne de 2,6% entre fin 2006 et fin 2018.
Pour aider les personnes handicapées, près de 22.000 aides ménagères et auxiliaires de vie sont financées par le département fin 2020 ; un chiffre stable depuis 2013.

03/04/2020, Perpignan, France, Illustration Centre Communal d'Action Sociale CCAS Perpignan aide à domicile repas personnes âgées quartier Moulin Vent Coronavirus © Arnaud Le Vu / MiP / APM
03/04/2020, Perpignan, France, Illustration Centre Communal d’Action Sociale CCAS de Perpignan © Arnaud Le Vu / MiP

♦ Moins d’aide sociale à l’enfance en 2020

370.200 mesures d’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) étaient en cours fin 2020 ; dont 54% concernaient des accueils de mineurs ou de jeunes majeurs en dehors de leur milieu de vie habituel. Pour les autres mesures, il s’agit d’actions éducatives exercées en milieu familial. En un an, le nombre de mesures d’ASE a augmenté de 0,8% ; une évolution bien plus faible que durant les années précédentes. Cette hausse est due à l’augmentation de 1,8% du nombre d’enfants et de jeunes accueillis à l’ASE entre fin 2019 et fin 2020. Cependant, cette hausse est plus faible que celles enregistrées les années précédentes, avec +5,4% en 2018 et +4,9% en 2019. 

Après plusieurs années où leur effectif augmentait très fortement, les mineurs et jeunes MNA (Majeurs Non Accompagnés) pris en charge par l’ASE sont moins nombreux fin 2020 que fin 2019 (-1,2%). Cette évolution est surtout liée aux restrictions de déplacements et aux fermetures des frontières mises en place pour faire face à la pandémie en 2020. En revanche, le nombre de jeunes majeurs accueillis, anciens MNA ou non, a bondi de 33,9% ; passant de 21.800 à 29.200. Cette très forte croissance s’explique également par l’interdiction de suspendre la prise en charge des jeunes majeurs au titre de l’ASE dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.

Mineurs de Calais arrivés à Bolquère en 2016

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Pauline Garnier