Article mis à jour le 13 décembre 2022 à 08:02
Dans les Pyrénées-Orientales, on l’attend depuis des décennies. Les plus anciens se souviendront du compte à rebours installé sur la place du Castillet ; compteur qui affichait les jours avant l’arrivée du Train à Grande Vitesse à Perpignan. Et le TGV arriva… mais pas de là où on l’attendait. La Ligne à Grande Vitesse fut construite par l’Espagne ; avant même que l’État français ne finalise le tronçon manquant entre Montpellier et Perpignan.
La récente nomination de Jean Castex à Matignon pourrait-elle accélérer le projet Ligne à Grande Vitesse ? C’est en tout cas la volonté affichée du nouveau Premier Ministre ; si l’on en croit ses déclarations au micro de Jean-Jacques Bourdin ce 8 juillet.
♦ Malgré une mobilisation transpartisane, le TGV devait entrer en gare de Perpignan en 2040
Retour sur les derniers épisodes. Le 4 décembre 2019, le sénateur de l’Aude Roland Courteau interpellait la secrétaire d’État près de la ministre de l’écologie sur le tronçon manquant. Ces 150 kilomètres qui relient Montpellier à Perpignan ; et qui, une fois achevés, permettrait enfin d’achever le corridor méditerranéen entre la France et l’Espagne. La secrétaire d’État, Emmanuelle Wargon, de dévoiler alors un calendrier particulièrement lointain pour cette ligne à Grande vitesse. Montpellier-Béziers à horizon 2030 et Béziers-Perpignan une décennie plus tard ; soit 2040 !
Ce qui avait fait bondir l’élu audois : “ça veut dire qu’on aura attendu cette ligne nouvelle 50 ans!”.
La secrétaire d’État se basait sur 3 scénarios présentés par le Conseil d’Orientation des Infrastructures en février 2018. Dans son rapport, le COI avait étudié 3 hypothèses d’investissements et de préservation des infrastructures ferroviaires françaises.
- L’hypothèse la moins coûteuse pour le budget de l’État prévoyait un investissement de 48 milliards d’Euros. Ce scénario “rend irréaliste une avancée substantielle de ces grands projets dans les vingt prochaines années et repousse autour de 2050 l’ambition de les avoir achevés”.
- La 2e hypothèse présupposait un investissement de 60 milliards sur 20 ans. Cette enveloppe permettait de satisfaire les priorités du Président de la République.
- Avec un investissement à hauteur de 80 milliards, le dernier scénario était présenté comme « idéal » ; mais « difficile » dans un contexte de contraintes budgétaires de l’État.
♦ Pour la Présidente de la Région, les paroles de Jean Castex sont perçues comme « le signal du redémarrage attendu par nos territoires »
Particulièrement active dans ce dossier, Carole Delga avait même lancé une campagne de communication « Oui à la LGV » en 2017 ; une campagne qui devait montrer au gouvernement la mobilisation de tout un territoire pour cette ligne TGV.
Dès la fin du direct de Jean Castex sur BFMTV, Carole Delga s’est fendue d’un communiqué de presse.
« Que l’une des premières attentions du nouveau premier ministre se porte sur l’arrivée de la LGV jusqu’à Perpignan est une satisfaction. Après 3 années perdues, malgré les engagements pris par Emmanuel Macron lorsqu’il était candidat, je considère que la parole de Jean Castex est le signal attendu par nos territoires en Occitanie. Ensemble, nous y avons d’ailleurs déjà travaillé ».
♦ Un nombre d’usagers en hausse et des réseaux ferroviaires saturés
Carole Delga rappelait la fréquentation en hausse dans les trains du quotidien ; mettant également l’accent sur les réseaux ferroviaires saturés. Pour la Présidente de la Région, la solution serait la construction de la nouvelle ligne LGV qui permettrait d’alléger le trafic sur les réseaux des TER. Carole Delga se dit « heureuse de constater que nous aurons un allié de poids » sur le projet des LGV de la Région.
Prévu le 22 juillet, le rendez-vous entre la présidente de la Région Occitanie et le ministre des transports Jean-Baptiste Djebbari devrait « être l’occasion de fixer enfin un calendrier stable de lancement de l’enquête publique sur le tronçon Montpellier-Béziers.
Elle déclarait également : « Je ne doute pas que l’engagement de Jean Castex sera le même pour la liaison toulousaine et que, désormais, notre réunion de travail avec la nouvelle ministre de la transition écologique et le ministre de l’économie deviendra prioritaire pour acter définitivement la création des sociétés de financement et lancer, enfin, les chantiers. C’est urgent pour le désenclavement de Toulouse et Perpignan, ainsi que pour redonner une dynamique à l’emploi dans notre région ».
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