Article mis à jour le 2 septembre 2024 à 16:44
Ce mercredi 19 juillet 2023, le site minier de la commune de Valmanya (66) situé sur la route du fer du Canigó sera inauguré. Une rénovation et une sécurisation qui auront coûté près d’un million d’euros. Crédit photo ci-dessus : SMCGS.
Mémoire des mineurs et des résistants, l’ancienne colonie minière de la Pinosa, située à 1350 mètres d’altitude, a fait l’objet de travaux de sécurisation et de valorisation afin d’y accueillir le public et de raconter l’histoire de l’exploitation du fer ainsi que les heures tragiques de la Seconde Guerre Mondiale sur le massif du Canigó.
Sélectionnée parmi 989 candidatures en 2019 par le loto du patrimoine, la mine de la Pinosa a bénéficié, entre autres, de 140.000€ de la Fondation du patrimoine. Une organisation financée en partie par le loto du patrimoine, mais aussi par les dons des anonymes via la plateforme sécurisée ouverte sur le site de la fondation du patrimoine. Au total, les travaux ont nécessité près d’un million d’euros financés par l’Europe, le département des Pyrénées-Orientales, la Fondation du patrimoine et la région Occitanie.
La colonie minière de la Pinosa
La colonie est érigée entre 1906 et 1908 par les frères Valentin, industriels Alsaciens, qui réalisent des investissements pharaoniques pour rapprocher la main-d’œuvre des gisements et évacuer le minerai par un ingénieux système de transport jusqu’à la gare d’Amélie-les-Bains. La crise économique signe l’arrêt définitif de l’exploitation en 1931. Outre les bâtiments miniers, la colonie dispose d’une boulangerie, d’une cantine et de dortoirs pour une centaine d’ouvriers environ. Abandonnée depuis 1931, la Pinosa abrite, durant l’été 1944, les résistants du maquis Henri Barbusse et des guérilleros espagnols traqués par l’occupant nazi. En représailles, ce dernier incendie Valmanya puis attaque les résistants retranchés à la Pinosa. Blessé, capturé et torturé, le capitaine FTPF1 Julien Panchot est abattu le 2 août 1944 contre le mur de la cantine.
Les travaux de sécurisation et valorisation
Engagé depuis de nombreuses années, porté par les élus locaux, les associations et les habitants, le projet de sécurisation et de valorisation du site de la Pinosa a démarré sur le terrain en 2014 lors de l’achat du site par le Syndicat Mixte du Canigó. Depuis, le soutien de nombreux financeurs (Union Européenne, État, Région Département, Fondation du Patrimoine), ainsi que le soutien de la Mission Stéphane Bern avec le lancement d’une souscription publique ont permis de livrer un site inscrit aux Monuments Historiques sécurisé, cristallisé et interprété, accessible à tous par une boucle pédestre valorisant le patrimoine minier et reliant les villages.
Les mines de la Pinosa incluses dans une boucle pédestre avec Batera
Ouverte à tous, une boucle pédestre de 24 kilomètres permet désormais de découvrir le passé minier de ce territoire, en passant par plusieurs sites majeurs tels que la Pinosa, Batera et les Ménerots. Randonnée accessible au départ de plusieurs portes de site classé (coll Palomeres, refuge de Batera), elle l’est aussi au départ des villages du secteur grâce à l’aménagement et au balisage de liaisons pédestres, qui permettent de rejoindre l’itinéraire. Les sites de randonnée conseillent à un public familial de réaliser cette boucle sur deux jours avec une nuitée au refuge de Batera.
La tour de Batera fait également l’objet d’un appel à dons pour sa restauration. La tour à signaux médiévale de Batera fait patrie du patrimoine militaire du XIVe siècle. Située à Corsavy et Saint Marsal, à 7,3 km d’Arles-sur-Tech et à 26,7 km de Valmanya, la tour est un vestige de l’architecture militaire du Moyen Âge dans les Pyrénées-Orientales, elle est par ailleurs longée par une ancienne voie romaine. Sa réhabilitation en 3 phases concernera l’ensemble de l’édifice. À ce jour, la collecte en cours a déjà reçu 58% du montant total demandé. Selon Paul Estienne, délégué départemental de la Fondation du patrimoine, «la tour de la Batera est un site incontournable sur le plan historique. Cette tour est le témoin de l’architecture médiévale.»
Pour plus de balades et de randonnées, un topoguide « rando-patrimoine » a été édité, et décliné avec un livret d’activités pour le jeune public. Cet ouvrage de 52 pages est disponible en français et en catalan gratuitement sur demande dans les Offices de tourisme de la Destination Canigó.