Article mis à jour le 20 septembre 2022 à 14:25
Près d’un an jour pour jour après l’élection du frontiste Louis Aliot à la tête de Perpignan, un de ses élus du Rassemblement National abandonne le navire de Louis Aliot durant l’entre-deux-tours des élections Régionales et Départementales. Élections qui ont vu la contre-performance du parti de Marine Le Pen ; tant au niveau de la région Occitanie que du département des Pyrénées-Orientales. L’un des 5 maires de quartier de Louis Aliot vient d’adresser sa lettre de démission au Préfet du département.
« Quand je me suis engagé, j’aurai mieux fait de rester à la maison et de continuer à aller à la pêche et aux champignons » déclare Bernard Reyes.
♦ « C’est l’administration qui commande et l’élu doit fermer sa gueule ; et avec moi ça ne marche pas ! »
Depuis quelques jours déjà, la rumeur courait ; mais l’élu à la proximité du quartier nord démentait toute divergence avec le maire. Ce 23 juin, la coupe est pleine ; et l’ancien candidat aux départementales de 2015 jette l’éponge envoyant sa lettre de démission au Préfet et avertissant Louis Aliot.
Le numéro 19 sur la liste victorieuse de 2020 nous déclarait avoir des divergences essentiellement vis-à-vis du cabinet du maire. « Moi j’étais là-bas pour travailler pas pour m’amuser. Je travaille, j’ai 65 ans, et je n’ai pas envie de m’embêter« . Il reproche à Louis Aliot d’avoir fait le choix de donner les clés de la gestion municipale à son cabinet. « C’est ce que je reprochais à l’ancienne équipe de Jean-Marc Pujol ». Ajoutant, « c’est encore pire maintenant. C’est l’administration qui commande et l’élu doit fermer sa gueule et avec moi ça ne marche pas. C’est pour ça que je m’en vais ».
♦ Des fonctionnaires persécutés ?
En marge de ces déclarations, Louis Aliot tenait une conférence de presse. Questionné à propos de la désaffection de son adjoint, il nous répondait. « Ça fait 2 mois que ça traîne cette histoire. Si jamais ça arrivait, ce n’est pas moi que vous devriez interroger, mais les fonctionnaires qu’il persécute« .
À ces propos, Bernard Reyes, s’emporte. Il se dit lui-même insulté par certains des fonctionnaires de la mairie du quartier Nord. Il déclare avoir déposé plainte et main courante à l’encontre d’un employé de la mairie depuis le 21 janvier. Suite aux insultes proférées, le salarié en question n’aurait reçu que « 3 jours de mise à pied » se désole Monsieur Reyes ; précisant qu’il serait resté dans la mairie de quartier « 3 semaines durant à (le) narguer ». Des divergences aussi avec la directrice. « Avec cette personne, c’est impossible de travailler ».
♦ « J’ai le courage de partir alors qu’il y a plein d’élus qui en ont marre »
Bernard Reyes se dit lâché par le cabinet et d’autres élus qu’il accuse d’avoir détourné les courriers au maire. « J’ai fait des courriers à Monsieur Aliot et j’ai la preuve qu’ils ont été détournés sous prétexte de ne pas énerver Monsieur Aliot ». Bernard Reyes de nous lire le sms reçu le 19 mai : « On ne montre pas le courrier à Louis Aliot parce que ça pourrait l’énerver et ça pourrait faire grand bruit« . L’élu qui restera conseiller municipal confie : « Quand je me suis engagé, j’aurai mieux fait de rester à la maison et de continuer à aller à la pêche et aux champignons ».
♦ Bernard Reyes serait-il déçu de ne pas avoir été investi en tant que candidat aux départementales comme en 2015 ?
« Aha, oui, ils vont vous sortir ça ». Louis Aliot a établi la règle selon laquelle aucun adjoint ne pouvait cumuler. Et Bernard Reyes dit s’y être plié ; même s’il remarque la règle n’est pas la même à la région pour Xavier Baudry ou Sophie Blanc.
« Bon, sur le Vernet, ils ont choisi Monsieur Sanchez. Mais vous savez, il voulait que je fasse campagne pour lui. J’ai refusé parce que c’était avec les moyens de la mairie. Alors moi, je le dis clairement, je ne voterai pas pour Monsieur Sanchez. Je voterai pour Monsieur Castanedo« .
// Sur le même thème :
- Audits de la ville de Perpignan l Cadavre (exquis), gestion financière et masse salariale
- Dossier | La mairie de Perpignan s’est-elle transformée en bunker ?
- Conseil municipal | Perpignan indemnisera 300€ les 608 personnes pour tenir les bureaux de vote
- Logo de Perpignan | Top 15 des parodies et détournements
- Dossier | 19 mars, une date historique ou polémique ?
- De la culture et de la pub, mais pas de “Culture Pub” à Perpignan ?