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Crise sécheresse : les Pyrénées-Orientales face à de nouvelles restrictions

Crise sécheresse : les Pyrénées-Orientales face à de nouvelles restrictions

Article mis à jour le 14 juin 2023 à 11:20

C’était prévisible, c’est désormais officiel, le Préfet des Pyrénées-Orientales, Rodrigue Furcy place les 2/3 des Pyrénées-Orientales en «crise sécheresse». Ce nouvel arrêté, en vigueur du 10 mai au 13 juin, établit de nouvelles restrictions, notamment pour le remplissage des piscines, l’arrosage des golfs ou des jardins. Quant à l’agriculture déjà soumise à une réduction de 50% des besoins en irrigations, elle voit encore ses accès à l’eau restreints, et notamment sur les zones de l’Agly et de la Têt.

Le Préfet veut « atteindre un maximum d’économie d’eau avec un minimum d’impact économique, social et environnemental »

Le Préfet publie ce jour les nouvelles interdictions d’arrosage, hors agricole. En clair, tous les arrosages sont interdits : pelouses, espaces verts, arbres, potagers, terrains de sport. Des souplesses sont néanmoins accordées pour les communes signataires de «la charte d’engagement volontaire pour l’économie d’eau». Les potagers vivriers des particuliers pourront être arrosés deux jours par semaine entre 20h et 2h du matin. Espaces sportifs et greens de golf devront réutiliser les eaux sorties de stations d’épuration. L’usage d’eau potable pour nettoyer les sols, toitures ou les véhicules reste interdit. Les stations de lavage non équipées d’un système recyclant l’eau à 70% sont également interdites.

Quant aux piscines individuelles, ou à usage privé le remplissage et l’appoint sont interdits. En revanche, les bassins municipaux, des hôtels, campings ou parcs de loisirs sont strictement limités aux «quantités imposées et prennent en compte les bonnes pratiques « sécheresse » édictées par l’ARS.» Quant aux piscines hors-sol, leur vente est interdite. Dès le 5 mai, le Ministre de l’écologie Christophe Béchu en avait fait l’annonce au micro de RTL.

Quant aux resquilleurs, la police de l’eau sous la direction de la DDTM*, prévoit des contrôles réguliers. «En cas de poursuites pénales, tout contrevenant aux mesures du présent arrêté encourt une peine d’amende prévue pour les contraventions de 5e classe d’un montant maximum de 1500 € pour les personnes physiques et de 7500 € pour les personnes morales.»

À noter que ces restrictions ne s’appliquent pas lorsque l’eau utilisée est de l’eau de mer, de l’eau de pluie récupérée notamment des toitures ; mais aussi quand l’eau est issue du recyclage manuel d’eaux grises domestiques. En clair, vous pourrez arroser vos plantes avec l’eau de pluie stockées ou recyclée de votre douche ou machine à laver.

Un filet d’eau minimum pour les agriculteurs de l’Agly et de la Têt

Alors que le monde agricole craignait de voir une interdiction totale d’accès à la ressource, le Préfet maintient un filet d’eau minimum. Cette faible quantité d’eau ne permettra pas de sauver la récolte pour certains, mais elle doit préserver l’outil de production, et notamment les arbres. L’arrêté précise que sur les bassins-versants et nappes de l’Agly et de la Têt, sur les nappes des Aspres et de la bordure côtière «les prélèvements agricoles sont interdits». Le texte publié ce jour par la Préfecture liste quelques exceptions, et notamment, l’abreuvement des animaux. Les cultures maraîchères devraient réduire l’irrigation, selon les cas entre 40% et 80%. Quand les arboriculteurs doivent réduire leur prélèvement d’eau entre 50 et 80%.

Pour mémoire, le 6 mai, le Ministre de l’Agriculture Marc Fesneau avait rencontré des agriculteurs locaux. De l’arboriculteur du plateau d’Espira-de-l’Agly, au maraîcher d’Ille-sur-Têt, ils étaient tous inquiets pour leur récolte, ou à l’idée de voir leurs abricotiers périr par manque d’eau. Marc Fesneau insistait sur l’importance de prévoir un « débit agricole minimal ».

Pour le Ministre, il fallait maintenir un apport hydrique suffisant pour sauvegarder l’activité agricole sur le territoire. Le Ministre tenait également à rassurer sur l’accompagnement financier des agriculteurs «qui sont et seront impactés par la situation de sécheresse. »

*DDTM, Direction département des territoires et de la mer.

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Hugo Hancewicz