Article mis à jour le 18 février 2024 à 20:00
En prise directe avec les réalités urbaines d’aujourd’hui, la Casa Musicale se définit comme un lieu ouvert de pratiques, de rencontres et de créations artistiques. De l’ancienne église des Carmes à la terre d’accueil des artistes, les murs de l’Arsenal sont chargés d’Histoire.
La culture accessible à toutes les communautés
Créée le 22 avril 1996, sous l’impulsion de la Ville de Perpignan et du Ministère de la Culture, la Casa Musicale prend ses quartiers dans le centre-ville. C’est l’un des 29 projets culturels soutenus par l’État. La date symbolique du 21 juin – jour de la fête de la musique – est choisie pour signer la convention triennale entre Perpignan, la Casa Musicale et la Drac (Direction régionale des affaires culturelles).
Deux ans plus tard, en 1998, La Casa Musicale investit le site de l’Arsenal, où se mêlent les ruines de l’ancienne église des carmes et plusieurs bâtiments désaffectés par l’armée de terre. Installée entre le quartier Saint-Jacques et la Citadelle de Perpignan, l’association a pour dessein de «rendre accessible la culture à toutes les communautés de la ville et de favoriser l’insertion des jeunes.»
Malcomix, l’envol d’un enfant de la Casa
Malcomix, tout juste 20 ans, est un beatmaker* mordu de musique et toujours en quête de nouvelles sonorités. Inscrit aux ateliers de musique assistée par ordinateur et de hip-hop de la Casa dès ses 6 ans, le jeune homme s’est construit au cœur de la scène rap locale. « Je me suis toujours fait influencer par le côté hip-hop de Perpignan » nous révèle-t-il. Comme un symbole, alors que nous le suivons dans le studio de la Casa afin d’écouter certaines de ses dernières productions, c’est la voix du rappeur perpignanais Gros Mo qui occupe les enceintes. Mais attention, loin de se circonscrire à Perpignan ou au rap, ses influences sont variées et internationales : jazz, RnB… Malcomix se laisse aujourd’hui séduire par des sonorités davantage afro. Sa dernière découverte ? L’amapiano, style musical venu d’Afrique du Sud, à la croisée de la deep house, du jazz et de la musique lounge.
S’il ne vit pas encore de sa musique, le musicien a de bonnes raisons d’espérer. Effectivement, c’est nul autre que Sony Music qui s’est récemment intéressé à ses productions et celles de l’un de ses collègues. Une aubaine pour celui qui a comme ambition ultime de « créer une nouvelle culture musicale ». Le projet à venir devrait donc prendre une autre ampleur, peut-être de quoi faire découvrir sa musique en France, voir à l’international. Malcomix croise les doigts : « En France il n’y a pas beaucoup de gens qui font ce qu’on fait alors que c’est un style international, donc si on peut réussir à ramener l’amapiano ici… ». De quoi rêver plus fort pour ce jeune artiste perpignanais.
Le site de l’Arsenal aux multiples facettes, de l’église des Carmes à la Casa musicale
Difficile pour quelqu’un qui n’est pas de Perpignan de savoir ce qui se cache derrière les murs rouges de l’Arsenal. La Casa installée à deux pas des quartiers prioritaires de la ville est avant tout un lieu d’expression pour les jeunes talents.
L’association est un repère pour les artistes en herbe. Deux salles de danse, un atelier calqué sur le modèle d’un incubateur, un studio d’enregistrement, un spot de graff et un algéco dédiés au rap sont autant de lieux réservés aux artistes. Les talents sont accompagnés lors de leurs répétitions. Ils ont la possibilité de créer en résidence et même de s’enregistrer.
La spacieuse salle de répétition mise à disposition par la Casa Musicale n’est pas de trop pour accueillir Los Graciosos et leurs instruments. Ces sept cousins issus de la communauté gitane de Perpignan, perpétuent la tradition de la rumba catalane, en y ajoutant des influences venues du flamenco ou de la musique cubaine. Hommes de peu de mots, à notre arrivée, le groupe décide de se présenter en musique. Pour cela, quoi de mieux que de reprendre « Les diré » de Peret, monument de la rumba gitane ? Guitare, percussions et palmas remplissent bientôt l’espace sonore dans une fabuleuse démonstration, spontanée et chaleureuse. Regards et sourires disent la complicité du groupe alors que se répondent les voix des différents interprètes. « La musique c’est le partage » ponctue Papito, le guitariste.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
La Casa Musicale attire du monde toute l’année mais c’est en été que le lieu accueille le plus grand nombre de visiteurs. Le festival Ida y Vuelta et les projections en plein air organisées par l’Institut Jean Vigo, dans l’ancienne église des Carmes sont autant d’occasions d’animer ce lieu. Le reste de l’année, la Casa Musicale organise des ateliers mettant à l’honneur la diversité des pratiques artistiques. Instruments de musique, danse, chant… il y en a pour tous les goûts !
D’autres évènements aux univers variés font vibrer la Casa : jeux musicaux, concerts, battles de danse, stages pour adultes ou enfants…
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