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Quitte ou double pour la saison estivale 2021 ? Témoignages des professionnels

07/05/2020, Canet-en-Roussillon, France, Illustration déconfinement interdiction plages, bord de mer, terrasses des cafés et restaurants / deconfinement banning beaches, seaside, café and restaurant terraces © Arnaud Le Vu / MiP / APM

Article mis à jour le 4 février 2023 à 08:15

Comment sera le cru 2021 de la saison estivale en Pays Catalan ? Une question que se posent nombre de professionnels pour qui ces quatre mois sont souvent vitaux. D’autant plus après une saison précédente correcte au vu du contexte.

À une heure de grandes incertitudes – où de nouvelles restrictions liées à la situation sanitaire planent – un panel de trois d’entre eux s’est confié. Entre optimisme, stress, énervement et adaptation. Témoignages.

♦ Amélie Stern, propriétaire de la Villa Duflot

La prestigieuse adresse perpignanaise de la Villa Duflot mêle toute l’année restaurant, hôtel et spa. Sa propriétaire Amélie Stern partage : « L’offre hôtel et spa a réouvert fin janvier, et depuis, ça tourne bien. Mais ça fait une semaine que nous sentons une frilosité ambiante ». L’hôtel est complet chaque été. « La saison estivale est très importante pour nous. Avec cinquante-deux chambres, ça représente une centaine de personnes environ chaque jour ».

Et malgré la situation peu stable, son optimisme est inébranlable. « Nous avons recruté un nouveau chef pour notre cuisine ; ainsi qu’un nouveau directeur général issu du réseau Relais & Châteaux ». Est-ce que la Villa Duflot recherche des saisonniers en ce moment ? « Nous cherchons à embaucher des CDI : un second de cuisine et un chef de partie ». C’est dit.

Des investissements pour l’avenir quand les chômages partiels se multiplient. « C’est notre état d’esprit depuis un an. Sinon, on ne vit plus, et on finit en hôpital psychiatrique. Je reste positive car il y a une envie et une appétence des gens ».

Et de nuancer quant aux chamboulements de son quotidien professionnel. « Tout se fait désormais au dernier moment et c’est ce qui est le plus difficile : gérer l’éternel jeu d’équilibriste. On peut se retrouver avec un gros planning à organiser seulement deux jours en avance ». Et au sujet des mariages ? Part importante de la période estivale. « Aujourd’hui nous n’avons pas de réservation pour les mariages ; encore une fois parce que les gens ne peuvent pas se fixer trop en avance. Je pars du principe qu’il faut être prêt. Il faut anticiper. Et ça veut aussi dire que je ne prévois plus de budget. Il faut savoir prendre des risques et rester entrepreneur ».

Mariage à la Villa Duflot

♦ Impossible d’imaginer une fermeture s’étalant jusqu’en septembre pour les restaurants

Amélie Stern est dans les starking-blocks pour la saison 2021. « Je prévois une phase d’ouverture avec les terrasses. J’ai d’ailleurs reçu hier du mobilier, en provenance de Belgique, pour organiser le tour de la piscine en salle de restaurant à l’air libre. Si nous pouvions déjà proposer cette offre, ce serait idéal »

Impossible pour l’entrepreneure d’imaginer une quelconque future re-fermeture. « Nous empêcher d’ouvrir avant septembre ? Je n’arriverais pas à me faire à cette idée. Nous pouvons très bien travailler en respectant les mesures sanitaires. Nous l’avons démontré l’été dernier. Surtout qu’à la Villa Duflot, nous avons de grands espaces de réception. D’ailleurs, nous organisons déjà des séminaires ; notamment avec le Clos des Lys en guise de traiteur, et avec des tables installées à l’extérieur. Nous sommes concurrents sur le papier, mais il faut désormais travailler en bonne intelligence. Il faut faire évoluer le métier dans les conditions auxquelles nous devons nous plier »

Pour pouvoir « aller de l’avant« , la propriétaire de la Villa Duflot avoue regretter la timidité vis-à-vis de la vaccination, en France.

10/11/2020, Perpignan, France, Vente à emporter à la Villa Duflot © Arnaud Le Vu / MiP
10/11/2020, Perpignan, France, Expérimentation de vente à emporter à la Villa Duflot en novembre dernier © Arnaud Le Vu / MiP

♦ Nicolas Perpigna, directeur général de Paradise Aventure

Le site web de Paradise Aventure annonce la mauvaise nouvelle : « Suite aux nouvelles directives ministérielles en date du 2 Mars 2021 liées à l’évolution de la crise sanitaire, nous sommes hélas contraints de fermer nos parcs jusqu’à nouvel ordre. Nous espérons que cette mesure sera de courte durée pour pouvoir ainsi vous recevoir à nouveau dès le mois d’avril »

Situé à quelques mètres des plages d’Argelès-sur-Mer, Paradise Aventure regroupe plusieurs parcs d’activités : accrobranche, canyoning artificiel, water jump, golf, sauts de l’extrême, etc. Habituellement, ils ouvrent dès les premiers beaux jours de l’année. Une partie du site a d’ailleurs pu ouvrir quelques jours avant de devoir baisser rideau.

Nicolas Perpigna, le directeur général, ne cache pas sa frustration : « Étant encore fermé, je vois plutôt mal la saison 2021. Notamment car nous n’avons aucune visibilité sur une potentielle date de réouverture ». Alors que Paradise Aventure a affiché une bonne saison 2020, le chef d’entreprise a dû mettre, cette semaine, plusieurs de ses employés en chômage partiel. 

Accrobranche

♦ Si les stations de ski ont fermé toute cette saison hivernale, tout peut être possible

Interrogé s’il regrettait le manque d’anticipation émané des autorités, il répond davantage par le manque de communication. « Sans date de réouverture fixée, je ne peux pas m’organiser. On ne nous dit rien ! On ne nous prévient pas. Même si on s’organise, si on se fixe des objectifs, nous n’avons pas de planning auquel nous accrocher »

Le bout du tunnel semble loin pour le directeur de ce site très fréquenté l’été par touristes et locaux. Pense-t-il qu’une fermeture obligatoire, et en pleine saison estivale, est un scénario plausible ? « Les stations de ski ont bien été obligées de fermer toute cette saison hivernale. Si on est capable de fermer ces stations, on est capable de faire de même avec la mienne. L’accrobranche a été ouvert cette année sur une petite fenêtre. Puis refermé. C’est là où est l’aberration ».

D’après Nicolas Perpigna, depuis 2020, le coût des adaptations effectuées pour le respect des mesures sanitaires s’élève à « une grosse dizaine de milliers d’euros« .

07/02/2019, Font-Romeu, France, station de ski des Pyrénées© Arnaud Le Vu / MiP
07/02/2019, Font-Romeu, France, station de ski des Pyrénées© Arnaud Le Vu / MiP

♦ Anne-Sophie Da Palma, responsable réceptif du Domaine Cazes

Le Domaine Cazes donne une impression de petit empire étalé sur le département. Sous le slogan « Vigneron historique en Roussillon », il propose à l’année – en plus des bouteilles – tables de restaurant, chambres d’hôtes et dégustations-achats.

Des offres optimisées et élargies, normalement, pendant la saison estivale ; notamment avec les visites de vignobles et l’ouverture du restaurant le Clos de Paulilles. Anne-Sophie Da Palma – responsable oeno-tourisme et réceptif – revient sur l’an passé. « On ne sait pas où placer le bilan de la saison 2020 par rapport aux autres années. Je la qualifierais de jolie saison. En espérant faire mieux cette année ».

Elle peaufine les plans B alors que la saison approche à grands pas. « Nous sommes constamment dans l’attente. Il y a de grosses interrogations ! Ne serait-ce de savoir si on peut, et quand, ouvrir nos restaurants. Nous réfléchissons alors à des alternatives ».

30/04/2018, Paulilles, France, Vignes de bord de mer © Arnaud Le Vu / MiP
30/04/2018, Paulilles, France, Vignes de bord de mer © Arnaud Le Vu / MiP

♦ Le Domaine Cazes reste confiant grâce à sa palette d’offres et de sites

Le Domaine Cazes jouit de deux restaurants ; dont un idéalement situé dans l’anse de Paulilles. La responsable réceptif rebondit sur cet aspect : « C’est un projet en phase de pourparlers : nous aimerions faire de l’emporter pour les deux restaurants. L’idée c’est que les gens puissent venir déguster nos menus tout en profitant du cadre« . Le restaurant le Clos de Paulilles ouvre normalement de début avril à début novembre ; quand le second, la Table d’Aimé, est ouvert à l’année à Rivesaltes. 

Les visites du domaine se font traditionnellement aux mois de juillet et août ; au rythme de deux fois par semaine. « On espère pouvoir les organiser et ne pas perdre ce créneau annuel« . Pas d’alternative possible dans le cas contraire ; mais Anne-Sophie Da Palma promet « de faire entrer les clients dans l’univers via les dégustations commentées en boutiques. Il manquera bien sûr la balade dans les vignes et le panorama ». Les boutiques étant restées ouvertes.

Anne-Sophie Da Palma amène une confiance communicative. Interrogée sur son état d’esprit en vue de cette période si décisive, elle confirme le ressenti : « Nous dépendons, comme tout le monde, des futures annonces ; mais nous sommes d’un tempérament positif. On va profiter cette année d’une belle saison estivale puis d’une belle saison des vendanges ».

De nouvelles annonces gouvernementales doivent se faire cette semaine en vue de restrictions renforcées.

17/08/2020, Paulille, France, littoral des Pyrénées-Orientales pendant les vacances, crique, barque, vignoble © Arnaud Le Vu / MiP
17/08/2020, Paulilles, France, littoral des Pyrénées-Orientales pendant les vacances © Arnaud Le Vu / MiP

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Idhir Baha