Article mis à jour le 7 février 2024 à 10:58
Dans le cadre des élections régionales qui se tiendront les 20 et 27 juin prochain, Made In Perpignan vous propose les interviews des porteurs de listes dans les Pyrénées-Orientales. Aujourd’hui, Stéphane Loda, Maire de Canet-en-Roussillon et Vice-président de Perpignan-Métropole pour la liste aux couleurs d’Aurélien Pradié, député Les Républicains. Aurélien Pradié est candidat à la présidence de la Région Occitanie.
♦ Stéphane Loda, pourriez-vous nous rappeler votre parcours ?
Je suis marié et j’ai 2 grands enfants de 20 et 23 ans qui font des études. Né hors département, je suis ce que l’on appelle un Catalan de cœur. Je suis arrivé quand j’avais 9 ans, j’ai fait toute ma scolarité et ma vie professionnelle dans ce département béni des dieux. Je suis devenu fonctionnaire territorial quand j’avais 22 ans ; et je suis entré dans la fonction publique par la petite porte, d’abord catégorie C. Le centre de gestion faisait appel à moi pour des remplacements avant que je ne passe 1 an à Vingrau ; c’était à l’époque du problème avec les carrières de marbre blanc. Personne ne voulait y aller, et on a dit au petit jeune que j’étais de s’y coller.
Ensuite, j’ai fait des remplacements, en Cerdagne. Puis un jour, j’ai eu l’opportunité de rentrer à la mairie de Baixas. Après 3 ans, j’ai rencontré le maire de Torreilles, à l’époque Louis Carles. Il m’a recruté comme secrétaire de mairie. J’ai passé 12 ans extraordinaires à la mairie de Torreilles. Il m’a permis d’avoir une ascension professionnelle. J’ai passé mes concours pour accéder à la catégorie A en tant qu’attaché territorial. Et j’ai été nommé directeur général des services.
En 1996 je me suis marié, et nous nous sommes installés à Canet.
Il se trouve que notre voisin s’appelait Bernard Dupont. (NDLR, Bernard Dupont fut maire de Canet-en-Roussillon de 2010 à 2020). Nous avions de longues discussions à propos du territoire, du développement économique, de sa vision de la politique. Tout naturellement quand il a été élu en 2010, il m’a proposé de devenir son directeur de cabinet.
Quelques années avant la fin de son mandat, il m’avait fait part de sa volonté de ne pas se représenter. Il avait identifié chez moi certaines qualités ; nous partagions des valeurs et une certaine vision du développement pour la ville de Canet-en-Roussillon. En accord avec son équipe, Bernard Dupont m’a demandé de reprendre le flambeau et je me suis présenté aux élections en 2020.
♦ Qu’en est-il de votre parcours politique ?
En parallèle, j’avais déjà engagé un certain parcours politique au sein des Républicains. Depuis mes 17 ans, j’étais adhérent de l’UDF*. À l’époque, René Marques était président du conseil départemental. Pendant quelques années, je me suis occupé des jeunes adhérents. Avant une pause pour raison professionnelle, je suis à nouveau engagé ; je suis devenu délégué de circonscription. Aujourd’hui, je suis secrétaire départemental des Républicains, et David Bret est délégué de la 2e circonscription.
Lors de la primaire de la droite en vue de l’élection de 2017, j’étais le référent local de Bruno Lemaire. [NDLR, Bruno Lemaire est aujourd’hui ministre de l’économie d’Emmanuel Macron]. Il a fait un choix que je comprends car je connais l’homme ; je l’ai côtoyé pendant 3 ans.
Sa réaction ne m’a pas étonné. Il a réagi suite au fait que François Fillon n’abandonnait pas malgré sa mise en examen. Pour Bruno Lemaire, l’exemplarité est très importante. Après, je comprends, mais c’est un choix personnel de sa part, et ce n’est pas le chemin que j’ai suivi. Et moi je reste fidèle à ma famille politique.
Entre le parcours de Jean Castex (ancien LR devenu 1er ministre d’Emmanuel Macron) et Jean-Paul Garraud (ancien député UMP, devenu député européen avec le Rassemblement National) ?
Je fais une distinction. Pour le premier, c’est un serviteur de l’État qui a toujours dit vouloir répondre présent. Ce sont des gens qui ont la Nation chevillée au corps. Mais bon, il a fait son choix ; il continue son chemin et nous, nous continuons de notre côté.
Pour Jean-Paul Garraud, ce n’est pas pareil ! Je trouve que l’expression choisie par Aurélien va très bien à Jean-Paul Garraud. C’est un touriste politique. On se rend bien compte que tous ceux qui se rapprochent du RN le font parce qu’ils n’ont plus d’avenir chez nous. Ils vont donc chercher un avenir électoral ailleurs.
♦ Quel est votre sentiment par rapport aux sondages guère favorables ?
Je pense qu’Aurélien Pradié n’a pas encore la notoriété de Carole Delga. Il faut donc travailler cette notoriété. Parce qu’il est brillant. Je le connais depuis peu ; mais j’ai découvert un personnage intelligent, plein d’idées, très motivé et organisé.
Et donc, la question est comment va-t-on faire pour rattraper ce retard de notoriété ? Avec de la sincérité, du courage et en disant la vérité aux électeurs. Nous devons avoir un discours de vérité. Au-delà de l’intelligence, Aurélien Pradié apporte ce vent de fraîcheur. Il a 34 ans ; et à 34 ans, être secrétaire national des Républicains, ça veut dire quelque chose !
Il l’a montré dans le Lot, alors que c’était une terre de gauche. C’est quelqu’un qui travaille, un fin stratège ; et je sais que sa personnalité va permettre de combler une partie de ce retard. Après, il y a le projet que nous portons.
♦ Quel est le projet porté par Aurélien Pradié ?
Il veut que la Région aille au-delà de son champ de compétences. La Région est le bon échelon pour avoir une force de frappe intéressante. On voit bien que l’État n’y arrive plus. La région a la taille critique, c’est l’équivalent d’un petit État. En Occitanie, il a plus de 5 millions d’habitants ; c’est presque l’équivalent de la Belgique. La Région doit impulser cette dynamique. Une dynamique qui doit répondre aux 3 causes défendues par Aurélien Pradié.
- Le soutien au handicap,
- La lutte contre les violences faites aux femmes,
- Et la lutte contre la pauvreté.
La pauvreté aujourd’hui s’accroit, s’accentue ; la lutte contre la pauvreté est en échec. On ne peut pas dire que la Région porte seule cet échec. L’échec dans la lutte contre la pauvreté est certainement collectif ; mais il n’en demeure pas moins qu’il existe ! Et aujourd’hui, la Région est en capacité d’infléchir ce mouvement. Les gens ce qu’ils veulent, c’est avoir un toit, un travail. Dans la majorité des cas, si vous avez un travail, vous sortez de la pauvreté.
♦ La Région chef de file en matière d’enseignement et de formation professionnelle.
J’estime que, dans ce cadre-là, la Région de Madame Delga n’a pas fait ce qu’il fallait. C’est ce que je constate au quotidien sur le territoire : on ne mise pas suffisamment sur l’économie du savoir. Aujourd’hui, il n’y a pas assez de corrélations entre notre monde économique et les formations proposées.
Nous devons également sans tarder travailler à une valorisation des filières de productions locales et notamment du vin. À la sortie de l’autoroute, je verrai bien une grande maison des vins du Roussillon. Compte tenu des millions de touristes qui passent dans le département chaque année, cela serait un plus en termes de visibilité et de promotion. Cela existe déjà avec les vins de Bordeaux ou de Bourgogne ; pourquoi pas chez nous ?
Les propositions du projet seront déclinées autour de plusieurs sujets. Le premier, la santé et la sécurité.
♦ Si vous étiez élu au Conseil Régional, voteriez-vous la subvention pour SOS Méditerranée ?
On va peut pas laisser des gens mourir au cœur de la Méditerranée ; je parle en tant qu’humain. Mais malheureusement avec ce soutien financier, on ne règle pas le problème. Est-ce à une association caritative de faire ce travail ? Je ne pense pas. Je crois que c’est plutôt au niveau européen que cela doit se jouer. C’est l’Europe qui doit se préoccuper de ce sujet. Elle doit mettre les moyens de régler la situation. Mais il est clair qu’on ne peut pas laisser les gens mourir en pleine mer !
La problématique de l’accueil est multiple. Dans le cadre de ses études, ma fille a fait un stage à Frontex**, et elle a bossé sur ce sujet. On voit bien que les candidats à la migration le sont parce qu’ils croient à l’eldorado européen. Et je pense que les solutions viendront avec le développement des pays d’origine. Il faut se préoccuper du développement économique du continent africain.
On était plus clairvoyant il y a 50 ans ; à l’époque, il y avait une réelle coopération. Alors, oui on peut critiquer en disant que les grandes industries européennes allaient là-bas pour spolier les ressources ; mais la vérité, c’est cela a contribué au développement économique sur place. Nous avons abandonné la place, et c’est désormais la Chine qui investit massivement. NDLR, relire notre article à propos du soutien de la Région à SOS Méditerranée.
♦ Les colistiers de Stéphane Loda dans les Pyrénées-Orientales
Visualiser la liste des colistiers de Stéphane Loda :
- Stéphane Loda (48 ans) Maire de Canet-en-Roussillon, Vice-président de Perpignan Méditerranée Métropole. Cadre territorial.
- Fatima Dahine (47 ans) Conseillère régionale sortante et conseillère municipale. Ancienne sportive de haut niveau – Perpignan.
- Bruno Galan (58 ans) Maire. Pharmacien, président du Conseil de l’Ordre des Pharmaciens d’Occitanie – Palau del Vidre.
- Laurence De Besombes-Singla (45 ans) Première adjointe au maire. Gérante de société – Saint-Laurent-de-la-Salanque.
- Yves Guizard (46 ans) Conseiller municipal. Gérant de sociétés – Perpignan.
- Yola (60 ans) Gueguen-Vaillant. Adjointe au maire. Comptable d’entreprise – Saint-Estève.
- Adel Mzouri (59 ans) Adjoint au maire. Cadre d’entreprise – Latour-Bas-Elne.
- Céline Dutilleul (38 ans) Adjointe au maire. Courtier en prêt immobilier – Pia.
- Denis Fourcade (61 ans) Premier adjoint au maire. Officier de gendarmerie en retraite – Canohès.
- Josy Rogé (71 ans) Présidente départementale du Mouvement de la Ruralité. Exploitante agricole – Latour-Bas-Elne.
- Fabien Desclaux (35 ans) Conseiller municipal, Président de l’Office de Tourisme. Chef d’entreprise – Font-Romeu.
- Pascale Guichard (53 ans) Adjointe au maire. Infirmière hospitalière – Saint-Cyprien.
- Gilles Guillaume (57 ans) Adjoint au maire. Agent hospitalier, ambulancier – Bompas.
- Amélie Parraud (24 ans) Auditrice financière – Rivesaltes.
- Alexandre Ortiz Bodiou (20 ans) Conseiller municipal. Étudiant en droit public – Banyuls-sur-Mer.
*l’UDF : Union pour la Démocratie Française) est un parti de centre droit fondé en 1978. Par la suite, il est naturellement allié avec le RPR (devenu UMP, puis Les Républicains) par Jacques Chirac. En 2007, il devient l’un des membres fondateurs du Modem créé par François Bayrou.
**Frontex est l’agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes. Frontex est en charge du contrôle et de la gestion des frontières extérieures de l’espace Schengen.
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