Article mis à jour le 6 février 2023 à 09:06
Après la crise sanitaire, la reprise économique mondiale se poursuit ; mais elle reste impactée par l’incertitude sanitaire et les tensions à l’inflation. L’économie américaine a su mieux rebondir que celle de la zone euro grâce à des soutiens budgétaires massifs ; mais elle est désormais frappée par une inflation plus élevée. La reprise chinoise subit les importantes restrictions sanitaires et la faible demande intérieure. Le Royaume-Uni connaît les mêmes difficultés de recrutement que la plupart des pays occidentaux, accentuées par le Brexit.
♦ Zoom sur la reprise économique dans la zone euro
Dans les principales économies de la zone euro, la reprise économique a été nette durant l’été. La France a retrouvé son niveau d’activité d’avant-crise dès le 3e trimestre 2021, tandis que les PIB italiens et allemands s’en rapprochaient. L’Espagne, est toujours loin de son niveau d’avant-crise. Les perspectives sont plutôt favorables pour l’Europe mais elles dépendent des inquiétudes sanitaires.
En fin d’année, la croissance stagnerait dans la plupart des pays. Excepté en Espagne, le potentiel de rattrapage est moins important.
L’industrie reste impactée par les difficultés d’approvisionnement et la poursuite de la reprise dans certains services sera sans doute reportée à cause de l’incertitude sanitaire.
♦ Quelles sont les prévisions pour l’économie française ?
Si les restrictions sanitaires ne se durcissent pas d’ici le 2e trimestre 2022 et que les difficultés d’approvisionnement persistent, le rebond de l’économie française devrait se poursuivre ; au rythme de +0,5% au 4e trimestre 2021, +0,4 % au 1er trimestre 2022 et +0,5 % au 2e, soit une croissance annuelle de 6,7 % par rapport à 2020 (après –8,0 %). L’acquis de croissance pour 2022 (la croissance annuelle qui serait observée si le PIB était stable aux 3e et 4e trimestres) serait de 3,0 %.
La croissance française serait due aux services marchands et à l’industrie. La consommation des ménages devrait retrouver son niveau d’avant-crise au 1er semestre 2022. Les Français effectuent leurs dépenses dans des secteurs qui ont été soumis aux restrictions sanitaires.
En revanche, après une forte progression en 2021, l’investissement des entreprises serait marqué par un ralentissement. Après un vif rebond (+576.000 emplois sur les 3 premiers trimestres 2021), l’emploi continuerait de progresser mais en moins rapidement, à l’image de l’activité économique. Le taux de chômage baisserait à 7,8 % de la population active au 4e trimestre 2021 ; et diminuerait progressivement au 1er semestre 2022 jusqu’à 7,6 %. Il était à 8,1% au 3e trimestre 2021.
Plusieurs facteurs peuvent affecter les prévisions concernant l’activité économique, à la hausse comme à la baisse. L’incertitude est renforcée par ce contexte sanitaire méconnu. La reprise économique française va également dépendre des autres pays, notamment de l’Asie et des Etats-Unis.
♦ Comment la zone euro va-t-elle rebondir en 2022 ?
Au 3e trimestre, avec la levée des restrictions sanitaires, l’activité de la zone euro a maintenu son rythme de croissance : +2,2 %, comme au deuxième trimestre. La reprise s’est poursuivie mais différemment selon les pays : +3% en France, +2% en Espagne, +1,7% en Allemagne et + 2,6% en Italie. Ces différences d’écart d’activité par rapport au niveau d’avant-crise entre les 4 principales économies de la zone euro sont liées à la dynamique de la consommation privée.
La France, qui a retrouvé son niveau d’avant-crise à l’été, a profité d’un investissement dynamique. Celui-ci est encore plus important en Italie, grâce au secteur de la construction. En Allemagne, l’investissement reste inférieur au niveau d’avant-crise. En Espagne, il est encore très éloigné.
Au 1er semestre de 2022, deux tendances s’observeraient dans la zone euro. En France et en Italie, deux pays où l’activité a retrouvé son niveau d’avant-crise, les taux de croissance seraient plus modérés. En Allemagne et en Espagne, l’activité bénéficierait encore d’un effet de rattrapage. La situation sanitaire aura un impact décisif. Si elle continue à se dégrader, la croissance de la zone euro sera plus faible que prévue. En revanche, si elle s’améliore, les difficultés d’approvisionnement pourraient être enrayées plus rapidement, et l’activité reprendrait de façon plus favorable.
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