Article mis à jour le 27 janvier 2023 à 08:01
En 2017, près d’un 1,2 million d’actifs en emploi d’Occitanie – soit plus de la moitié des actifs – résident dans l’aire d’attraction des villes de Toulouse, Nîmes, Montpellier ou Perpignan. La population majoritairement présente n’est pas la même selon les aires d’attraction. Les changements économiques de ces dernières décennies n’ont pas eu d’impact sur les disparités résidentielles entre les communes. En revanche, les distances domicile-travail, le plus souvent parcourues en voiture, se sont allongées.
45% des actifs de la région habitaient l’une des quatre grandes villes en 1990. Aujourd’hui, ils sont 52%. Cela s’explique surtout par l’attractivité de ces territoires ; qui offrent de nombreux services ainsi que des emplois. Cependant, des différences se dessinent entre les différentes aires d’attraction.
♦ Toulouse et Montpellier plébiscitées par les cadres
Sur les aires d’attraction de Toulouse et de Montpellier, les cadres sont majoritaires. Le pôle de Toulouse (qui s’étend sur 18 communes) compte 32% de cadres parmi ses habitants en activité ; contre 27% sur l’ensemble de l’aire. Dans certaines communes comme Balma ou Tournefeuille, les cadres représentent 35 à 40% des actifs occupés. Composé de 6 communes, le pôle de Montpellier dénombre 26% de cadres parmi ses habitants actifs occupés ; contre 22% en moyenne sur l’aire montpelliéraine. La part des cadres est également très importante dans les communes situées non loin de ces pôles. Les communes de Lauzerville, Péchabou et Pibrac situées à proximité du pôle toulousain comptent plus de 40% de cadres parmi leurs habitants. En revanche, plus les communes sont éloignées du pôle, moins les cadres y résident.
Dans les aires d’attraction de Nîmes et de Perpignan, une mixité sociale s’observe. Parmi les habitants en emploi de l’aire de Nîmes, 14% sont des cadres, 12% pour celle de Perpignan. Dans les pôles de ces deux aires, cette part passe respectivement à 17% et 14%. À Perpignan, un quart de la population habite dans l’un des neuf quartiers prioritaires de la ville que les ménages aisés évitent.
Au sein des quatre aires, les lieux où les cadres sont les plus rares sont ceux où habitent les ouvriers. La répartition spatiale des employés est plus homogène sur les quatre aires, excepté sur un ensemble de communes situées au sud de l’aire toulousaine, où ils sont bien plus nombreux.
♦ Pas d’augmentation des disparités sociales
Les mutations sociales de ces dernières décennies – qui ont engendré une diminution de l’emploi ouvrier et l’augmentation des postes de cadres, de professions intermédiaires et d’employés – n’ont pas accentué les disparités sociales.
Depuis 1997, les cadres constituent la population la plus inégalement répartie sur chacun des aires. Pourtant, la ségrégation résidentielle semble diminuer depuis 30 ans.
Ce recul des disparités pour les cadres se remarque davantage sur l’aire de Perpignan (passant de 17% à 12%).
La ségrégation spatiale des ouvriers a fortement reculé ; en particulier sur l’aire de Montpellier (passant de 17% à 13%). Seuls les employés sont bien répartis sur l’ensemble des aires. Leurs lieux de vie sont plus diversifiés, notamment en raison des difficultés à accéder financièrement au foncier dans les pôles.
♦ Des durées de trajet qui s’allongent
Les inégales répartitions de la population selon la catégorie sociale provoquent un allongement des déplacements entre le domicile et le travail. Sur les aires d’attraction de Toulouse et de Montpellier, les ouvriers parcourent plus de distance que les cadres pour aller travailler. Dans l’aire de Nîmes, les distances parcourues par les cadres s’allongent puisqu’ils occupent un emploi à Montpellier ou à Arles par exemple.
1 cadre sur 10 qui habite sur l’aire de Perpignan réalise plus de 25 km pour aller travailler.
Les employés sont ceux qui parcourent le moins de distance puisqu’ils profitent d’une meilleure répartition géographique de leurs emplois.
♦ Une préférence pour la voiture
7 actifs en emploi sur 10 utilisent la voiture pour se rendre sur leur lieu de travail sur les aires de Toulouse et de Montpellier ; 8 sur 10 sur les aires de Nîmes et de Perpignan. Les actifs qui habitent dans la couronne privilégient la voiture ; car l’offre de transports en commun y est bien moins développée que dans les pôles. Dans les aires de Toulouse et de Montpellier, desservies par le tramway et le métro, les transports en commun sont davantage utilisés, et notamment par les employés. Moins de 4% des actifs en emploi se rendent au travail à vélo.
Les distances domicile-travail se sont allongées entre 1990 et 2017 ; en particulier pour les actifs qui habitent dans les couronnes des aires de Toulouse et de Montpellier. Cela est dû à l’étalement urbain et à l’importante concentration des emplois dans ces deux pôles. Perpignan ne connaît pas cette situation puisque la distribution des emplois y est plus équilibrée entre le pôle et la couronne. Dans les aires d’attraction de Toulouse, Perpignan et Montpellier, les trajets des ouvriers sont ceux qui se sont le plus allongés depuis 1990.
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