Article mis à jour le 18 octobre 2022 à 08:56
Cette semaine, le préfet des Pyrénées-Orientales a remercié les salariés des grandes surfaces pour leur engagement pendant la crise sanitaire du Covid-19. À cette crise, succède désormais l’inquiétude économique notamment dans les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie ; une conjoncture locale difficile que la Banque de France passe au crible.
Parallèlement, des lieux culturels comme le Palais des Congrès ou la Casa Musicale reprennent vie. De même, les compagnies aériennes réintègrent progressivement leurs plans de vol à destination de Perpignan ; un espoir pour l’économie du tourisme.
Nos autres articles de la semaine :
- Municipales Perpignan – Le député En Marche se désiste pour faire barrage à Louis Aliot
- Résultats – Une participation massive à la consultation citoyenne sur le “monde d’après”
- Municipales Perpignan – Les candidats ont deux jours pour déposer leur liste pour le second tour
- Le déconfinement des transports régionaux dans les Pyrénées-Orientales
- Le “fonds de solidarité cantine” mis à disposition de la banque alimentaire et des associations
- Revue de presse hebdomadaire du 24 mai – Ils ont parlé des Pyrénées-Orientales
Et notre article en continu sur les mesures du déconfinement :
♦ Le Préfet remercie Marie, hôtesse de caisse et ses collègues en 2e ligne
À l’instar d’Emmanuel Macron lors de sa dernière allocution, le représentant de l’État dans le département a tenu à remercier ces personnes « en 2e ligne » ; les personnels des magasins d’alimentation, ceux de la propreté…
Philippe Chopin confiait à Marie, hôtesse de caisse dans le magasin Auchan de la porte d’Espagne et à son directeur : « Durant cette crise, vous avez rempli une mission de service public. C’est un message que je tenais à faire passer à tous les salariés. Si nous avions eu une rupture dans la chaîne alimentaire, la situation aurait été bien pire ».
Emmanuel Macron l’avait déclaré lors de son discours du 13 avril. « Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ».
Le Ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, avait aussi lancé un appel.
Les entreprises étaient incitées à verser une prime défiscalisée aux travailleurs en « 2e ligne » ; expression consacrée par le Président de la République. L’enseigne a fait le choix de « saluer l’engagement exceptionnel de ses salariés » ; une prime de 1.000€ néanmoins soumise à un certain temps présence dans l’entreprise.
En effet, comme nous le confirme le Directeur de l’hypermarché Auchan Perpignan, Stéphane Baisset, « les salariés qui ont un contrat de plus de 28 heures hebdomadaires percevront l’intégralité de la prime ; en deçà, cela se fera au prorata du nombre d’heures ». La position d’Auchan ou du groupe Carrefour a fait réagir les syndicats de salariés. Les fédérations évoquent une plus grande précarisation de ceux qui n’ont pas d’autre choix que de travailler à temps partiel ; comme les étudiants ou les mères isolées.
Car précise le directeur, même si le groupe n’a pas fait appel au chômage partiel, le chiffre d’affaires n’est pas celui du magasin en temps normal. La fréquentation sur la période a chuté de 50% ; et même si les caddies étant plus fournis, le chiffre d’affaires accuse une baisse de 15%. Stéphane Baisset rappelle néanmoins que les ventes du drive ont doublé ; sans pour autant permettre de compenser la perte des ventes en magasin car le chiffre d’affaires du drive ne représente que 6 à 8% du CA global.
♦ Inquiétude des restaurateurs et hôteliers des Pyrénées-Orientales
Particulièrement active dans la défense des professionnels, l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie a réalisé une action « coup de poing » à Perpignan ce mercredi. Au pied du Castillet, l’UMIH66 et des chefs du département ont symboliquement déposé leurs toques.
Leur inquiétude ? Le protocole sanitaire proposé par la profession le 24 avril et non validé à cette heure ; quand le Premier Ministre devrait confirmer la date d’ouverture des établissements au 2 juin. « Pourquoi attendre si longtemps alors que l’hygiène fait partie intégrante de nos métiers ! Qui bloque cette validation depuis des semaines ? On nous doit la vérité ! Et les différentes aides vont-elles être prolongées ? »
Le Président de l’UMIH66, Hervé Montoyo s’émeut également de la position des hauts dirigeants des compagnies d’assurances.
« Ils nous méprisent depuis le début » ; faisant ainsi référence au refus catégorique de la plupart des assureurs de prendre en charge les conséquences pécuniaires de la crise sanitaire et des fermetures administratives via la garantie perte d’exploitation.
Mais, selon Hervé Montoyo, « il nous faut reconnaître que l’État nous a aidés par des mesures d’urgence […]. Mais, devant cette crise inédite, il est nécessaire de mettre en place un dispositif de soutien jusqu’à fin 2020 ; voire 1er trimestre 2021. Certes le plan est de 18 Milliards ; mais nous allons devoir rembourser plus de 12 Milliards, 3 Milliards sont des exonérations de charge. Le reste, c’est du chômage partiel qui est un investissement sur la reprise. C’est un engagement fort de l’État ».
Malgré ces aides nationales ou locales, certains restaurateurs envisagent déjà des licenciements. En effet, les capacités d’accueil seront considérablement réduites du fait des mesures barrière ; les besoins en personnel seront donc naturellement en baisse.
♦ La conjoncture économique d’Occitanie vue par la Banque de France
En avril, l’activité économique régionale a encore nettement reculé sur l’ensemble des secteurs industriels et des services marchands. Cependant, le repli est de moindre ampleur qu’au mois de mars précise la Banque de France.
Dans l’industrie, la perte d’activité aurait été moins importante en Occitanie qu’au niveau national. Les chefs d’entreprise anticipent une amélioration dans tous les secteurs au cours du mois de mai. Dans les services, en revanche, la région apparaît plus en retrait du fait du repli plus marqué de l’informatique. Selon la Banque de France, la reprise pourrait être plus importante pour la région qu’au niveau national pour mai.
Selon les secteurs, le moral des chefs d’entreprise diffère. Les pertes d’activité dans l’industrie et dans le bâtiment auraient été un peu moins importantes en avril que durant les premières semaines de confinement fin mars. Dans les services marchands, on observe des positions diamétralement opposées entre ceux dont le marché est tourné vers l’entreprise ou le particulier. Ces derniers affichent une perte aussi importante en avril qu’en mars.
Plus le nombre de jour de confinement augmentait, plus les trésoreries des entreprises s’amenuisaient.
Ces dernières, selon la Banque de France, ont eu d’avantage recours à l’endettement ; notamment via le Prêt Garantie par l’État. Pour le mois de mai, le manque de visibilité et le renouvellement des fermetures administratives conduisent les chefs d’entreprise à anticiper une légère augmentation de leurs courants d’affaires ; à l’exception des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration.
L’activité du BTP s’est fortement contractée au cours du 1er trimestre 2020 avec l’arrêt de nombreux chantiers à compter de la mi-mars. La visibilité des carnets est moins bonne qu’en début d’année ; mais elle reste supérieure à la normale.
« Au niveau national, alors qu’il y a un mois nous avions estimé à environ –32 % la perte de PIB sur une semaine‐type de confinement en mars, notre nouvelle estimation pour une semaine-type de confinement en avril se situe autour de –27 %. Ce chiffrage repose sur les résultats nationaux de l’enquête mais également sur d’autres indicateurs, et couvre un champ plus large que celui de l’enquête, notamment des secteurs ayant mieux résisté à la crise tels que les services non marchands. »
♦ L’aéroport de Perpignan rouvre ses pistes, tout d’abord à destination de Roissy
Depuis le 24 mars dernier, aucun vol commercial n’a été accueilli à l’aéroport de Perpignan. La levée progressive des mesures de circulation en France permet don la reprise des vols à Perpignan à partir du mardi 2 juin.
Habituellement, les vols sont opérés depuis et vers l’aéroport d’Orly. Celui-ci étant encore fermé, tous les vols Air France habituellement assurés depuis cet aéroport sont transférés à l’aéroport de Paris Charles de Gaulle jusqu’à nouvel ordre. Pour cette première semaine, 4 vols seront proposés.
Le nombre de vols entre Perpignan et la capitale augmentera progressivement ; passant à un vol quotidien dès la semaine du 8 juin et pour ensuite monter en puissance. D’ici au 30 juin, Air France mettra en place 10 vols hebdomadaires entre Perpignan et Paris.
Dans le contexte actuel, le parcours des passagers a été repensé pour permettre un voyage en toute sécurité.
Avec des mesures dès l’arrivée dans l’aérogare :
- port du masque obligatoire,
- mise à disposition de gel,
- distance de 1m50 entre les passagers dans l’aérogare,
- désinfection régulière des surfaces,
- et à l’embarquement, une prise de température des passagers sera obligatoire.
Après Air France, c’est la compagnie Volotea qui sera de retour dès le début du mois de juillet à Perpignan. Les vols vers Nantes reprendront chaque lundi et vendredi. La compagnie a aussi annoncé la création d’une ligne vers Lille. Ces vols débuteront le 3 juillet. Les vols habituels vers l’Europe pourraient reprendre progressivement cet été.
Pour l’élu à la Région, Guy Esclopé, « La reprise des vols à l’aéroport de Perpignan est une très bonne nouvelle pour notre territoire et son économie. Nous serons prêts à recevoir les touristes et visiteurs cet été pour leur faire découvrir ou redécouvrir notre belle région. L’ouverture d’un vol vers Lille avec Volotéa est une excellente nouvelle et un signe très positif pour l’avenir. »
♦ Le Palais des Congrès de Perpignan invite les artistes à se déconfiner
Depuis le 17 mars, les équipes du Palais des Congrès et des Expositions de Perpignan sont en cale sèche ; plus de spectacle, plus d’exposition, plus d’artistes ou de public… Pour ces créateurs sans scène pour exprimer leurs talents, le Palais des Congrès a donc mis en place un dispositif ouvrant le champ des possibles.
Un appel aux talents de toutes disciplines est lancé avec le projet Confin’ART. Le premier à s’essayer à la performance est un DJ : Michel moimême. Malgré l’absence de « clubers » pour danser sur ses « vibes », la performance du musicien sera bientôt en ligne sur les réseaux sociaux du Palais des Congrès.
La machine s’amorce et le responsable du projet encourage les artistes. « Peu importe votre art, on vous donne l’opportunité de venir vous présenter dans un environnement professionnel ; et petit plus, vous repartirez avec un clip de 4 minutes maximum ! Lâchez-vous ! Soyez créatif ! Créons ensemble un moment de plaisir et de partage pour tous ! »
Pour candidater, il suffit d’adresser un mail à : l.deocampo@congres-perpignan.com
♦ Le retour des artistes à la Casa Musicale
Malgré l’annulation du festival Ida y Vuelta, la Casa Musicale s’organise pour un retour en douceur de certaines activités ; une reprise à partir du 2 juin et pour toute la période estivale. Cette réouverture concerne les résidences, les répétitions, les enregistrements et les ateliers hors les murs.
L’espace culturel de pratiques artistiques a mis en place les mesures nécessaires pour réduire les risques sanitaires. Pour les résidences, les répétitions et les enregistrements, les artistes devront apporter les instruments et les micros chant. Par ailleurs, une jauge de maximum est indiquée pour chaque espace mis à disposition par la Casa Musicale. Pour les entraînements, notamment de compagnies de danse, un revêtement en pvc sera installé. Enfin, la Casa Musicale précise qu’un maximum de 4 graffeurs sera autorisé sur le mur d’expression.
À compter du 2 juin, la Casa Musicale sera ouverte du lundi au samedi de 10h à 18h. Et sur rendez-vous pour les répétitions via le mail repet@casamusicale.net ou par téléphone au 07.49.25.44.18.
♦ Retour du stationnement payant à Perpignan à partir du 1er juin
Lors du dernier conseil municipal, le stationnement avait déjà été un point de friction entre l’opposition et la majorité. Depuis la mise en place du forfait « post-stationnement » en janvier 2018, le coût du stationnement à Perpignan est devenu un enjeu y compris électoral.
L’information est confirmée ce 28 mai, à partir du 1er juin : la gratuité du stationnement sur l’ensemble de la voirie perpignanaise s’achève ; au grand dam des commerçants du cœur de ville. Idem pour la dalle du Parking Arago qui, pour les besoins du principal centre de consultation Covid de Perpignan, était gratuite depuis l’ouverture de ce dernier.
La mairie rappelle que le stationnement gratuit avait été décidé dès le début du confinement et « prolongé au-delà ». Pour rappel, depuis le 11 mai, les Pyrénées-Orientales ont débuté la phase de déconfinement progressif.