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Quelles sont les perspectives d’avenir pour les métiers en 2030 en Occitanie ?

Quelles sont les perspectives d’avenir pour les métiers en 2030 en Occitanie ?

Article mis à jour le 22 juin 2023 à 14:17

En 2019, 2,3 millions de personnes sont en emploi en Occitanie, ce qui représente 9% de l’emploi de la France métropolitaine. Pourtant, chaque année en France, entre 2019 et 2030, 760.000 postes seraient à pourvoir dont environ 75.000 en Occitanie. Quels sont les besoins réels de recrutement ? Quels métiers connaîtront des difficultés à trouver preneurs ?

Vers un marché de l’emploi déséquilibré en Occitanie à l’horizon 2030 ?

D’ici 2030, les besoins de recrutement cumulés sur la période 2019-2030 devraient atteindre 37% du stock d’emploi de 2019 ; un taux supérieur à la moyenne nationale de 32%. L’Occitanie connaîtrait donc un déséquilibre important entre les 29% de départs en fin de carrière associés au 8% de créations nettes d’emplois mis face aux 24% de jeunes débutants associés aux 4% de travailleurs en provenance d’autres régions.

Dans la région, les départs en fin de carrière sont un peu plus élevés qu’au niveau national (29% de l’emploi contre 28%) et concernent quatre postes à pourvoir sur cinq. La proportion de jeunes qui initieraient leur carrière en Occitanie pour occuper les postes créés ou laissés vacants par les seniors serait inférieure à la moyenne nationale (24% contre 27%).

Infographie © Dares. Projections France Stratégie/Dares.

Les arrivées nettes des travailleurs d’autres régions devraient compenser les besoins de recrutement. Cependant, les postes non pourvus par les jeunes débutants et les arrivées nettes dans la région représenteraient 9% de l’emploi actuel de la région. Ceux-ci devraient être alimentés par les sorties du chômage, les reprises d’activité ou les immigrants récents.

L’Occitanie : miroir de la France ?

D’ici 2030, en Occitanie comme en France, les métiers d’ingénieurs et cadres du privé et ceux du care (aide et soin) seraient parmi les plus créateurs d’emploi. Entre 2019 et 2030, les créations de postes d’aide-soignants en Occitanie représentent 18% de l’emploi du métier en 2019. En France métropolitaine, pour le même métier, les créations ne représentent que 15%. L’écart est encore plus frappant pour les ingénieurs de l’informatique : en Occitanie les créations représentent 41% de l’emploi du métier contre 26% en France métropolitaine.

Ce corps de métier n’est pas le seul à être plus créateur d’emploi dans la région qu’en France métropolitaine. C’est également le cas des cadres commerciaux et technico-commerciaux, des cadres des services administratifs, des comptables et des financiers. Spécialisée dans les activités à forte valeur ajoutée, l’Occitanie est une région très attractive pour les cadres.

Les métiers comptabilisant le plus de postes à pourvoir en Occitanie d’ici 2030 sont les mêmes qu’actuellement en France métropolitaine à savoir : les agents d’entretien, les enseignants, les aides à domicile et les aide-soignants. Certains, comme les enseignants et les conducteurs de véhicules, sont peu créateurs d’emploi mais leurs départs devraient se multiplier au cours de la prochaine décennie.

En 2030 en Occitanie, les métiers qui seraient exposés aux déséquilibres les plus élevés sont aussi ceux qui auraient les besoins de recrutement les plus importants. Les ouvriers qualifiés de la manutention et les agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons ne sont pas inclus dans les métiers à forts besoins de recrutement dans la région mais comptabilisent tout de même un grand nombre de postes non pourvus. Les jeunes sont peu enclins à exercer ces métiers. Peu attractifs, ces métiers risquent d’être difficiles à remplacer.

Infographie © Dares. Projections France Stratégie/Dares.

Les métiers d’agents d’entretien et d’agriculteurs, qui ne sont pas en tension aujourd’hui, pourraient néanmoins faire face à des difficultés de recrutement d’ici 2030. Concernant les métiers surreprésentés dans la région, ce sont ceux dont la part dans la région est supérieure à celle observée sur le reste du territoire. Ils sont regroupés en trois catégories principales : les métiers du secteur agricole, du soin et les deux métiers d’ouvriers qualifiés du bâtiment.

Quels métiers peineront à recruter en 2030 ?

L’Occitanie se distingue par un poids élevé de l’agriculture dans l’emploi. C’est la deuxième région qui recrute le plus de salariés agricoles. Les agriculteurs, maraîchers, jardiniers, viticulteurs et marins pêcheurs représentent 4,5% de l’emploi en 2019, contre 3,2% au niveau national. Par ailleurs, tous les métiers d’aide à la personne sont surreprésentés en Occitanie, notamment sur le littoral qui accueille de nombreux retraités. La part des personnes âgées de 75 ans et plus (10,7%) est l’une des plus élevés des régions françaises. Il est donc essentiel d’apporter des réponses aux besoins de santé.

La région Occitanie est aussi celle qui compte le plus de résidences secondaires. Par conséquent, les besoins en construction sont importants et le poids des métiers du bâtiment est plus élevé qu’au niveau national. La surreprésentation des personnels d’études et de recherche, des patrons et cadre d’hôtels, cafés, restaurants est liée à la spécialisation aéronautique de la zone de Toulouse et à l’attractivité touristique du Languedoc-Roussillon.

Infographie © Dares. Projections France Stratégie/Dares.

La moitié des métiers propres à l’Occitanie connaissent d’ores et déjà des tensions actuellement et cela ne devrait pas s’améliorer d’ici 2030. Les embauches se feront de plus en plus rares, notamment pour les patrons et cadres d’hôtels, cafés, restaurants, les aides à domicile et les ouvriers qualifiés du gros œuvre et du second œuvre du bâtiment.

Les métiers exercés après une période d’inactivité, notamment les aides à domicile, restent peu attractifs pour les jeunes, mais sont souvent exercés par des chômeurs ou des immigrés récemment arrivés sur le territoire français. Ces recrutements pourraient combler une partie des postes non pourvus par les jeunes.

Les tensions devraient se maintenir en ce qui concerne le recrutement des personnels d’études et de recherche et les professions paramédicales car les jeunes débutants pourraient répondre aux besoins supplémentaires à moyen terme sans pour autant résoudre les difficultés actuelles.

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Pauline Garnier