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Pourquoi l’Occitanie est la première région française de Recherche et Développement ?

Laboratoire aérospatiale

Article mis à jour le 19 juillet 2023 à 09:38

En 2017, en Occitanie, les dépenses de R&D (Recherche et Développement) s’élevaient à 3,5% du PIB régional. Avec ces chiffres, la région se classe en tête des régions françaises, devant l’Île-de-France, et figure parmi les vingt premières régions européennes.

Du domaine public aux entreprises du secteur privé

En Occitanie, l’effort de recherche public correspondait à 1,4% du PIB en 2017 ; loin devant toutes les autres régions françaises qui ne dépassent pas les 1%. Ce taux est principalement porté par trois organismes : le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), le Centre national d’études spatiales (Cnes) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Le CEA, qui a deux implantations nationales sur neuf dans la région, engage à lui seul 20% des dépenses publiques régionales de recherche. Le CNRS, participe à 15% de ces dépenses, tout comme le Cnes. Mais ces établissements ne sont pas les seuls garants de la recherche publique dans la région.

L’Occitanie occupe également le premier rang en ce qui concerne l’effort de recherche des entreprises. En 2017, leurs dépenses correspondaient à 2,1% du PIB régional ; légèrement plus qu’en Île-de-France (2%) et qu’en Auvergne-Rhône-Alpes (1,8%). Dans les autres régions, le taux de l’effort privé ne dépasse pas les 1,3%. Les entreprises qui contribuent le plus sont Airbus et Thales dans le secteur de l’aérospatial, Sanofi et Pierre Fabre dans l’industrie pharmaceutique, auxquelles s’ajoutent Continental, NXP Semiconductors, Orange et Altran.

La présence de ces grosses entreprises privées dans la recherche a pour conséquence de réduire la place des PME qui n’effectuent que 12% des dépenses de recherche régionale. C’est le taux le plus faible de toutes les régions françaises.

Effort de recherche des entreprises et des administrations par région en 2017 (en %) – Sources : ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation © Insee

L’Occitanie, seule région française à dépasser l’objectif européen de 3% du PIB consacré à la recherche

Au niveau européen, trois régions dépassent les 6% (deux en Allemagne et une en Belgique). En 2015, l’Occitanie se classait dix-huitième sur les 271 régions ; c’est la seule région française a faire partie du top 20. Dans la région, l’effort de recherche est stable depuis 10 ans puisqu’il se situait autour de 3,5% du PIB régional entre 2007 et 2017. Cette pérennité est valable aussi bien pour la recherche publique que pour la recherche privée.

Cette dernière est très concentrée en Occitanie et principalement portée par Airbus. Sans cette entreprise, l’effort de recherche privé se situerait bien en dessous de la moyenne française. Grâce à Airbus, la région s’est spécialisée dans le domaine de l’aéronautique, des activités spécialisées scientifiques et techniques et de l’informatique. Ces 3 secteurs réalisent 58% des dépenses de recherche régionale et emploient 52% des chercheurs du secteur privé. L’aéronautique prend une part plus importante dans les dépenses de recherche privée (40%) que dans les emplois de chercheurs (23%).

Airbus ZEROe Turboprop Concept © Airbus 2020

Tout comme la recherche privée, en Occitanie, la recherche publique y est davantage concentrée que dans la plupart des autres régions. En 2017, les cinq premiers organismes publics de recherche totalisaient 60% des dépenses. Outre le CNRS, le Cnes et le CEA, les deux autres organismes qui engagent le plus de dépenses de R&D sont l’Institut national de recherche agronomique (l’Inra), dont les établissements sont situés à Montpellier et Toulouse, et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de Montpellier.

Une forte concentration sectorielle et géographique

Avec près de 68.000 emplois de conception-recherche en 2017, l’Occitanie occupait la troisième marche du podium ; derrière l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Ces emplois se situent principalement dans la zone d’emploi de Toulouse, qui en rassemble 63% alors qu’elle ne regroupe que 27% du total des emplois de la région. La zone de Montpellier accueille, quant à elle, 18% des emplois régionaux de conception-recherche de la région. Ces deux métropoles concentrent à elles seules 81% des emplois de conception-recherche. Cette concentration a augmenté de 8 points entre 2012 et 2017. La zone d’emploi de Bagnols-sur-Cèze rassemble un nombre important d’emplois de conception-recherche. Cela s’explique par l’implantation du centre du CEA de Marcoule.

Nombre et part des emplois de conception-recherche par zone d’emploi en Occitanie en 2017 © Source : Insee, recensement de la population 2017

Les zones d’emploi de Nîmes et Perpignan, comptent plus d’un millier d’emplois de conception-recherche ; soit respectivement 1,1% et 0,7% du total des emplois. Les zones d’emploi de Tarbes-Lourdes et de Castres-Mazamet rassemblent chacune un millier d’emplois de conception-recherche. Ils sont concentrés dans l’industrie : dans les grands établissements pharmaceutiques, de l’automobile ou de la chimie de Castres, dans les entreprises spécialisées dans l’aéronautique et l’agro-alimentaire de Tarbes.

En 2018, 1.500 doctorants ont été diplômés dans la région ; soit 10% du total des doctorants diplômés. L’Occitanie se classe derrière l’Île-de-France (33%) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (14%). La première spécialité de thèses soutenues en 2018 par les doctorants de la région était les « sciences pour l’ingénieur ». Pourtant, au niveau national, cette spécialité n’arrivait qu’en 4e position. Les sciences agronomiques et écologiques occupaient également une place importante dans les travaux de doctorants d’Occitanie. En revanche, les thèses spécialisées dans les sciences de l’univers et de l’espace ne sont pas plus nombreuses que dans le reste de la France. Mais peut-être que le prochain Français à se rendre sur Mars sera originaire d’Occitanie…

Thèses soutenues par domaine en Occitanie et en France en 2018 (en %) – Source : ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation © Insee

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Pauline Garnier