Article mis à jour le 30 octobre 2023 à 11:15
En cette fin d’année, l’Institut Jean Vigo présente une nouvelle exposition d’affiches de cinéma. Il s’agit des œuvres d’Yves Thos, un artiste-peintre reconnu à l’international. Décédé en octobre 2020, Yves Thos a marqué le monde du cinéma français par ses affiches classiques. Composée de 43 affiches issues pour la plupart des collections de la cinémathèque de Perpignan, cette exposition itinérante s’installe au Couvent des Minimes à Perpignan du 6 novembre au 19 décembre 2021.
Portrait d’Yves Thos, l’affichiste aux 150 films
Yves Thos a vu le jour le 25 octobre 1935 à Clichy ; mais a passé la plus grande partie de sa vie dans sa maison de Saint Chaptes, près de Nîmes. Considéré comme l’un des derniers affichistes classiques, il a fait ses débuts à l’âge de 14 ans chez Dante, Publi-Décor, puis chez Pathé. Mais c’est dans l’atelier de René Ferracci qu’il passera presque toute sa carrière.
Environ 150 films ont été illustrés par Yves Thos dont Il Bidone et La Dolce Vita de Federico Fellini, Toute la ville accuse de Claude Boisson, Spartacus de Stanley Kubrick, Les Cheyennes de John Ford, Drame de la jalousie d’Ettore Scola, ou encore Palace d’Edouard Molinaro, l’une de ses dernières créations pour le cinéma.
Yves Thos a également travaillé en tant qu’illustrateur dans les années 60. C’est à lui que l’on doit les couvertures du magazine Pilote, créé par Uderzo et Goscinny, ainsi que des couvertures de livres pour la jeunesse ou des pochettes de disques.
En 1980, il atteint une renommée internationale grâce à son travail de publicitaire pour les marques Shell, Coca-Cola, Uncle Ben’s, Aqualand, Rica Lewis ou Euro Disney. Il avait conservé plusieurs maquettes originales d’affiches, des archives personnelles et des dessins préparatoires dans son atelier situé dans le Gard. Tous ces documents seront présentés en même temps que l’exposition. Ils permettront de mieux comprendre le processus de création des affichistes de cinéma.
Un métier difficile à exercer
Les affichistes ont longtemps été laissés de côté. Ces artistes étaient considérés jusqu’à la Première Guerre mondiale comme de simples ouvriers. Bien souvent, ils restaient anonymes car on ne leur accordait que peu d’importance. Les affichistes de cinéma étaient des artisans modestes, méconnus du grand public.
Décorateurs de théâtre, peintures, graphistes publicitaires ou encore illustrateurs de presse, peu avaient suivi une école d’art ; mais tous se démarquaient par leur don naturel. Le métier d’affichiste était principalement exercé par des hommes (environ 1 femme pour 100 hommes). Seuls les meilleurs parvenaient à tirer leur épingle du jeu. Yves Thos a réussi.
Une exposition pour apprendre à connaître l’affichiste
Composée de 43 affiches, de peintures et de croquis de travail, l’exposition intitulée Yves Thos, affichiste de cinéma est construite en 10 étapes permettant d’apprécier la valeur de l’artiste. Les affiches sont issues des collections de l’Institut Jean Vigo. 23 d’entre elles ont été restaurées et entoilées par les ateliers Quillet.
Yves Thos déclarait qu’il aimait peindre les femmes à l’image de son affiche pour La Dolce Vita de Fellini. Mais il appréciait également représenter Jean-Paul Belmondo et a beaucoup travaillé avec Philippe de Broca. L’une des affiches préférées d’Yves Thos est celle qu’il a réalisée pour Cartouche.
Avant d’investir le Couvent des Minimes, cette exposition a été présentée à la Halle Tropisme de Montpellier, à la Fondation Jérôme Pathé-Seydoux à Paris, au Carré d’Art de Nîmes. Après Perpignan, le public pourra découvrir les affiches d’Yves Thos à la Cinémathèque de Toulouse.
Le but de cette exposition est de promouvoir le patrimoine de l’Institut Jean Vigo dans plusieurs lieux emblématiques d’Occitanie. Pour cette occasion, un livre intitulé Histoire d’une passion : Yves Thos, affichiste de cinéma sera publié. Il est le fruit du travail de Guillaume Boulangé et Christian Rolot, deux spécialistes du cinéma et membres de l’Institut Jean Vigo.
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